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La politique de l’autruche.

Aujourd’hui, beaucoup de philosophes mettent au centre de leur réflexion le devenir de la société. Je pense à Bernard Stiegler, Michael Walzer, John Gray, Marshal Sahlins, Christian Laval, Philippe Corcuff, Michel Onfray, Guillaume Le Blanc, etc.
Il est loin le temps où quelques illuminés se réclamaient de Marx en militant dans des cercles d’extrême gauche.
Les philosophes que je viens de citer - il y en a beaucoup d’autres - proviennent de tous les milieux et de tous les pays. Ils sont unanimes : le capitalisme conduit le monde à une impasse.
Les critiques fusent de partout : des Chrétiens de gauche, des Moralistes, des défenseurs de la « common decency », des altermondialistes, des surréalistes, des écologistes et, pourquoi pas ?, des marxistes, jusqu’aux partisans de la décroissance.
Le troupeau pitoyable à la tête duquel nous avons placé nos « éclaireurs » s’en va paisiblement vers son destin des abattoirs en suivant Guy Quaden, gouverneur de la banque nationale et nos économistes officiels. A croire que ces gens ne lisent jamais rien d’autres que le Moniteur et le Vif/l’Express !
C’est que, généralement, la réflexion des philosophes les met en cause, les accuse même dans certains cas, de négligence et de non clairvoyance. Cela ne va pas sans une remise en question des valeurs supposées actuelles derrière lesquelles s’abritent les universités et les intellectuels libéraux.
Penser autrement, signifierait la fin de leur statut et le reniement parfois d’une longue carrière.
Les philosophes et les intellectuels qui pensent et agissent autrement que le discours officiel n’auraient pas pu recueillir autant de suffrages, il y a à peine dix ans ! Cela prouve que la contestation structurée des nouveaux concepts, étayée par une critique ferme et lucide, progresse enfin dans l’esprit des gens. Cela pourrait même changer le rapport de force.
Aujourd’hui, l’autorité est dans les mains de politiques farouchement conservateurs. Nous assistons à des parodies de débat, des hypocrisies collectives, voire de pantalonnades officielles, qui produisent des réactions et des positions, comme celles dont nous avons eu un exemple à propos des faits horribles dans une crèche de Termonde.
Tout n’a-t-il pas été fait dans les commentaires, afin d’oublier la part importante de la responsabilité dans cette affaire et de tant d’autres, du consumérisme capitaliste, c’est-à-dire de notre démocratie et de l’Etat ?

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« Gardons-nous des malades mentaux et des pervers en accroissant les surveillances et mesures techniques de sécurité, mais surtout, ignorons la source de cette schizophrénie », dit cette société.
Ce langage n’est pas cohérent. La politique de l’autruche, est un complexe qui ne veut pas dire son nom. Nous en sommes frappés. Sortons notre tête du sable et n’écoutons plus les faux discours.
La mondialisation et le phénomène d'uniformisation des comportements et des modes de vie est en cause. Osons le dire qu’ils s'attaquent à l’originalité des individus et truandent les cultures. La technique numérique au service des instincts, l'américanisation qui s’étend au monde, les synergies tentaculaires et le contrôle strict et rémunérateur de la distribution, programment du haut de leur immoralité, l’horreur au quotidien. Bref, le capitalisme s'autodétruit et nous entraîne dans sa chute.
Erreur funeste, nous en sommes toujours à révérer nos clivages gauche, droite, alors que de Reynders à Di Rupo, il n’y a aucun désaccord sur le concept capitaliste qui passe par l’adoration réciproque du Centre. Ce n’est pas le siège de la juste mesure, c’est le milieu conservateur du drame, celui du consensus imbécile d’une majorité déboussolée et peu instruite des faits.
Ceci ne veut pas dire que dans une Société plus juste et plus équilibrée, nous n’aurions plus de malfaisants, ni de criminels ; cela signifie que nous aurions moins de Kim De Gelder.
Comment expliquer la montée inquiétante de la population carcérale, sinon par l’évolution inquiétante de la Société et la similitude de situations schizophréniques entre le virtuel et le réel ?
Même si ce criminel de vingt ans ne s’est pas grimé en Joker, comme il a été écrit dans les journaux précédemment, il y a fort à parier que sa folie assassine a un rapport direct avec notre Société.
L’hyperconsommation satisfait nos pulsions, mais délaisse nos désirs. Les premières procèdent par anomie et solipsisme, les seconds confèrent une valeur d’altérité au groupe.
Et que font nos responsables au lieu de réfléchir à la société de demain ?
Ils jouent à la chasse aux cons pour l’élection de juin !

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