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Chômeurs, au trou…

On n’arrête pas le progrès. En Belgique, le progrès est synonyme de record.
…Pas que la blette de la Basse-Meuse pour susciter la vocation du progrès de la confrérie des poires.
Le plan d’activation des chômeurs est donc un progrès dans la traque aux chômeurs. De 2004 à 2006, l’ONEm avait ordonné 4.015 suspensions de l’allocation de chômage pour une durée de 4 mois et 1.047 exclusions définitives. En seulement 12 mois en 2007, ces chiffres avaient plus que doublé. L’année dernière, il y eut 6.425 suspensions de 4 mois et 4.523 exclusions définitives - soit davantage qu’entre 2004 et 2007. On prévoit un emballement pour les prochaines années, attendu que le système est adaptable, entendez par là qu’on n’a pas encore connu le pire, vu qu’en montant dans les tranches d’âge supérieures, on touchera de plus en plus de monde.
Dans l’état de récession et de chômage accru, c’est là qu’on voit le déterminisme social de l’Etat. La règle est simple, moins on trouve du travail, plus il faut exclure les anciens chômeurs pour faire place aux nouveaux, ainsi les demandeurs d’emploi resteront dans une fourchette raisonnable.
C’est simple, mais il fallait y penser. Milquet, c’est la cheftaine que la droite attendait.
Mais, il y a d’autres records dont l’Etat peut se prévaloir.
Seulement ceux-là sont plus discrets, surtout en veillée électorale.
Il y a une trentaine d’années, le pouvoir exécutif se montait à une poignée d’hommes. Il est vrai qu’il n’y avait qu’un seul gouvernement national. Aujourd’hui – on arrive à un record historique – les divers gouvernements belges sont imbriqués dans un système unique au monde qui compte 59 ministres et secrétaires d’Etat, chacun flanqué d’un cabinet ministériel, en tout quelques 4.000 personnes bidouillant la politique des ministères et la collection impressionnante des organismes sous tutelle, dont notre inénarrable FOREm. Cette vaste superstructure exceptionnelle dans le monde civilisé a des perspectives d’avenir dans son développement qui n’a pas fini de nous étonner.
Pourquoi ces deux records sont-ils juxtaposés ?
Pour la raison bien simple que le deuxième a besoin de siphonner les salaires et revenus des habitants de ce foutu pays pour proliférer et embellir. Quand on sait que la moitié des revenus du travail de la Nation passe dans les frais de celle-ci (on est loin de la permanente d’Anne-Marie Lizin classée dans les frais d’hôpitaux), les 4.000 budgétivores ont un affreux besoin que nous travaillions pour eux. Le chômeur de longue durée est donc le plus grand ennemi que l’élite puisse imaginer.
Force est de constater que si un chômeur de longue durée ne fait de tort à personne, attendu que l’Etat est fort parcimonieux de ce côté là, la performance des gouvernements belges laissent à désirer, pour un coût exorbitant. Parfois ne rien faire est plus « utile » qu’œuvrer à faire des catastrophes.

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Donc, la crème de notre court-bouillon national coûte très cher pour un résultat quasiment nul. L’intérêt de masquer cette impéritie en désignant à la vindicte populaire « ces fainéants de chômeurs qui sont responsables de la crise » on en oublie les foutriquets qui nous dirigent et qui s’en jettent de sérieuses rasades derrière la cravate en tout bien tout honneur.
Moralité : « ces voyous en col blanc » ont intérêt à taper sur le lampiste, avant de taper dans la caisse, pour que ça passe inaperçu.
Reste que les conflits d’intérêts de nos régimes de coalition, s’ils ne font pas avancer le schmilblick, passent pour être notre « grand souci de démocratie » ! Le citoyen a toujours eu le chic pour se tromper de cible. C’est plus facile de dénoncer son voisin et moins dangereux que de pointer du doigt nos puissants inutiles.
Passées les scènes d’horreur de ces « dégoûtants chômeurs qui sont la honte de notre démocratie », sous cape, parmi les 4.000 héros, glorieux des glorieux, beaucoup sont conscients du mal qu’ils font au pays, même si, en public, peu en conviennent, pour des raisons électorales et l’inconvénient de cracher dans la soupe.
Le gaspillage des ressources, la lenteur des décisions, la désorganisation du travail ministériel, l’obligation de mentir pour garder son fauteuil (la Commission FORTIS en a débusqué quelques gros), l’amateurisme, la guérilla pour les places en or, la médiocrité des Lois (Onkelinx en a le record) nous coûtent cent fois plus, mille fois peut-être, que les quinze à vingt mille exclus du chômage que Milquet inscrit à son tableau de chasse, depuis qu’on s’est rendu compte que passer d’une allocation de chômage à une aumône du CPAS les communes ne faisaient pas économiser grand chose à l’alpha de notre Régime.
En énonçant quelques vérités qui permettraient enfin une réflexion profonde pour une gestion honnête, les responsables de notre faillite collective s’en trouveraient grandis.
Hélas ! comme les gendarmes dont les commères de Brive-la-gaillarde voulaient leur couper les « choses » et que, malheureusement, ils n’en avaient pas… nos Hommes d’Etat non plus.

Commentaires

C'est vrai en partie, ce que tu écris. En effet, la plupart des membres des Cabinets ministériels sont des fonctionnaires détachés de diverses administrations. Il existe cependant des personnes appelées à des fonctions de ce type par le ministre qui ne font pas partie de l'Administration. Si l'on considère que les détachés accomplissaient un travail avant pour l'Etat, il apparaît, dès lors, que c'est de la dépense supplémentaire puisqu'il faut les remplacer dans les services pour lesquels ils étaient payés.

Pour te paraphraser: "c'est vrai en partie, ce que tu écris". L'administration pourvoie, hélas (ça aurait le mérite de donner de l'emploi à quelques pauvres gus), rarement au remplacement des agents appelés dans les cabinets. Généralement, elle se contente de redistribuer le travail de "l'élu" à ses collègues.

Par contre, tu as raison de signaler que l'autre partie du personnel des cabinets est issu du secteur privé. Partie qui repartira pour une part vers le privé avec un "carnet d'adresses" bien rempli (carnet qui servira dans le secteur privé à interférer et à parasiter l'État). Et pour l'autre part qui sera relogé dans divers institutions dépendants de l'administration (inter-communale, ASBL subsidiées, etc.).

Notons au passage que beaucoup de grandes entreprises sont bizarrement intéressées de compter dans leurs rangs des ex-cabinards, et offrent à ceux-ci des postes rémunérateurs. Pour s'en convaincre il suffit de lire le CV de certains membres de leurs conseils d'administration. Étonnant, non?

C'est pathétique !
Si les lecteurs peuvent faire quelque chose...

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