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La Chasse aux gros est ouverte.

Depuis qu’il visite régulièrement la clientèle africaine de l’Europe, Louis Michel est devenu un assidu de la chasse aux gros gibiers.
En même temps, reçu comme un chef d’Etat dans les dictatures africaines auxquelles il distribue les euros dont elles sont friandes, il s’est fait une haute idée de son importance. Il en est arrivé à croire que ce n’est pas nous qui donnons, mais lui !
Le Commissaire européen en charge du Développement et de l'Aide humanitaire s’est senti investi d’une autre haute et belle tâche : associer à sa mission l’amour du libéralisme aux peuples africains, volontiers sceptiques.
Mais les Africains sont loin d’être dupes. Gros-Loulou l’a si bien interprété qu’il a maigri de 20 kilos pour ne pas passer dans le court bouillon de brousse, en excitant l’appétit des pauvres.
Certes, il doit tout au libéralisme. A part lui et quelques autres, banquiers, escrocs et politiciens mélangés, le libéralisme n’a jamais vraiment beaucoup donné à personne et encore moins en Afrique.
Mais qu’importe, ancré dans cette idée, le gonfalonier de Wall Street, est persuadé que la campagne du MR, qui s’annonce catastrophique, ne doit pas se faire sur ses maigres acquis – s’il y en a – mais au contraire contre-attaquer en contournant les champs de ruine de la crise libérale et baptiser la social-démocratie pourtant si terne et si suiveuse, en redoutable tankiste de l’Armée rouge du temps où Staline était à 24 heures de chars de Bruxelles !
Du coup voilà Di Rupo affublé de la casquette de JOUKOV, lui qui serait plutôt, Gito du roman de Pétrone, le front ceint de pampres et de laurier !
L’outrance a dû surprendre Reynders. Il a peur du ridicule. Déjà que l’autre a prédit que "le débat sera instrumentalisé pour diaboliser le libéralisme".
Cependant le chasseur de gros n’a pas tort. La clientèle du MR a déjà avalé tant de couleuvres que grossir la dangerosité des adversaires, peut faire oublier le poison que le système capitaliste et libéral a inoculé dans les veines de ceux qui lui ont fait confiance.
On va bien voir si Reynders au lieu de crier « au fou ! » entérinera la vision idyllique de « Gros Loulou » malgré les millions de chômeurs en Europe.

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A force d’évacuer ce qui gène, le risque, c’est que les meetings ne soient plus qu’une dénonciation du Rouge à nos portes, le couteau entre les dents. Ressusciter la guerre froide, alors qu’Obama se rapproche de Poutine, peut paraître comique à toute personne censée, et même y voir une vaticination imbécile des MR à la dérive.
Alors que tous les autres partis auront sur la crise actuelle des réflexions et des intentions qui auront au moins le mérite de poser les questions qui intéressent les Belges et qui sont de plusieurs ordres :
- Que va décider demain le Pouvoir politique à propos des salaires déments, des parachutes dorés, des stock-options, et même oser revenir sur les salaires et les cumuls des parlementaires ? Peut-être une Loi sur les plafonnements des revenus s’impose-t-elle ?
- Et si les banques rechutent, devra-t-on encore les renflouer ? Et pourquoi pas nationaliser FORTIS au lieu de la brader à la France ? Ne serait-ce qu’en attendant des jours meilleurs ?
- Revenir sérieusement sur les paradis fiscaux, puisque Gros Loulou aime tant la justice, pourquoi ne pas les condamner tous, ce y compris les paradis anglais et américains ?
- N’aurait-on pas le droit, après en avoir tant souffert, de repenser le système capitaliste, non pas pour le détruire, Gros Loulou sait mieux que tout autre que c’est impossible vu l’immense égoïsme généralisé que le consumériste a insufflé au monde, mais pour l’humaniser avec en toile de fond le problème du dollar monnaie devenue quasiment virtuelle, mais toujours prépondérante ?
- Il serait décent de laisser la parole aux économistes qui ne sont pas d’accord avec ceux des banques et du gouvernement sur la durée de la crise et ses répercussions sur les notions que nous nous faisons du travail, de la consommation et de l’environnement. Et si la croissance n’était plus au rendez-vous pendant les décennies à venir ? A-t-on prévu un scénario de catastrophe ?
Si Louis Michel, Commissaire à l’Aide humanitaire, partout ailleurs sauf en Belgique, croit pouvoir sortir son parti de l’ornière en éludant ces questions en les refusant en bloc comme étant du marxisme-léninisme à l’état pur, il se fourre le doigt dans l’œil et risque de placer Reynders et le MR en porte-à-faux de la réalité actuelle. Réalité qui est si vive, que même le Bleu-Blanc belge, pure tradition commerciale et bourgeoise, finira par trouver Louis Michel à côté de la plaque, hors situation et à la veille d’une débilité mentale dangereuse pour les places à pourvoir à l’Europe et ailleurs.
Ce n’est pas Deprez qui dira le contraire, lui qui pourtant compte sur Gros-Loulou pour le sauver de Reynders..

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