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Un monde inusable

Y croire ou pas, telle n’est pas la question.
Ce serait plutôt : et si on soufflait un peu ?
Les œufs, tout ça… les cloches qui n’en reviennent pas d’un pape anti-capote, les fleurs, les bourgeons, l’amour !
Les hommes politiques sont-ils capables d’aimer vraiment ceux dont ils vivent, c’est-à-dire nous ? Certes, ils doivent aimer, par-ci, par-là ; dans le fond, une maîtresse, c’est aussi une électrice… Mais aimer son patron ?
Si on laissait tout le tintamarre d’une actu qui nous les brise menus, non pour célébrer un people dans sa baignoire à jets, mais pour simplement espérer en l’avenir de l’homme ?
La vue d’une femme qui monte l’escalier de l’hôtel, c’est beau comme un camion la nuit, n’aurait pas dit Eugène Savitskaya, poète liégeois, ni Richard Bohringer d’ailleurs.
Un texte devant moi d’un dénommé Fernel, c’était la page de grâce convenable pour un jour qui ne l’est pas trop, qui ne l’est jamais trop…
De l’Antiquité à la Renaissance, la connaissance du monde vivant n’a guère changé . Quand Jean Fernel (1497-1558) parle des êtres, il répète ce que disait Aristote, Hippocrate ou Galien. Chaque corps, chaque plante, chaque animal se décrit jusqu’au XVIme s. comme une combinaison de matière et de forme. Notre esprit biscornu a fait quelque peu évoluer les connaissances depuis ; mais, en gros, le raisonnement tient toujours. La matière se compose de quatre éléments. Seule la forme, qu’elle soit évolutive ou fixée dès ses débuts, caractérise un corps. Voici Fernel « quand une chose est créée, c’est la forme qui commence. Quand cette chose périt, seule la forme disparaît, non la matière. Car si la matière elle-même s’évanouissait, depuis longtemps déjà le monde aurait disparu ; il se serait usé. »
Nous voici immortel, selon Fernel !
Que voilà un message plein d’espoir comme un œuf !
La suite est moins drôle.
« Si une femme met au monde un fils à tête de chien, c’est la faute non pas de la nature qui fait toujours son semblable, mais de la femme qui s’est livrée à des actes répréhensibles avec une bête. »
La Renaissance, quand même… le collectif « ni pute, ni soumise » s’en étranglerait. Et Il aurait raison…
Mes bonnes résolutions me quittent déjà…

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D’un journal sous le coude me viennent les suppositions d’économistes américains qui me pourrissent ce dimanche par leur suffisance dès la première ligne.
Rarement ce corps de métier a été égalé en connerie, si ce n’est par les devins et les météorologues...
Quoique le message d’espoir y existe aussi ; mais, il est d’une évidente falsification « La fin de la récession américaine est désormais déclarée en vue, mais le moment exact de la reprise et son intensité donnent lieu à des pronostics très divers selon les économistes. ».
On y sent trop le poids de la connerie dans ce genre de message « qui croit bien faire », pour ne pas irriter le moindre humain à réflexion modérée.
C’est un de ces euphorisants dont les économistes ont le secret et avec lesquels ils gagnent leur vie à nos dépens depuis fort longtemps. Tout ce texte abscons est dans la pensée libérale. C’est l’humour déjanté de madame Irma, pythonisse.
Car, personne ne sait prédire la fin d’une crise de cette ampleur, parce qu’elle touche au plus profond de l’illogisme de la pensée capitaliste.
Evidemment, ce genre de prose attire les ébruiteurs patentés, commerçants de voix électorales dont le chef de file en Belgique est Louis Michel, braillards incontestés et aux USA, le président lui-même. Car, n’a-t-il pas dit aussitôt, ce cher Obama, qu’il commençait à observer « une lueur d’espoir pour l’économie américaine, entrée en récession en décembre 2007. » !
Le mois de son règne, c’était bien mal augurer des quatre années à venir !
Si la chose se confirme, Barak passera pour un fin analyste de la situation, sinon, on aura oublié sa prophétie dans les huit jours. C’est donc tout bénéfice d’ouvrir la bouche en cul de poule et de nous pondre un œuf lui-même !
Il manquait le couplet qui ragaillardit toujours les crédules et les malhabiles (ceux qui cherchent des œufs sous les feuilles d’impôts) « si nous nous accrochons, si nous ne flanchons pas devant les difficultés, je suis absolument convaincu que nous allons remettre l’économie sur les rails ».
787 milliards de dollars plus loin de prêts échelonnés sur trois ans, on ne sait rien, même pas si ce flot d’argent suffira et encore moins à remettre sur les rails le train qui ne sifflera pas trois fois !
Le reste est du délire complet : « 54 économistes prévoient que la récession prendra fin dans moins de six mois, en septembre, précisément ». J’aurais bien aimé connaître le jour ! Pas vous ? Par exemple, celui d’entre les économistes qui aurait vu la fin de la crise pour le 13 septembre à 19 heures 37 s’assurerait un avantage certain sur les 53 autres.
Mais qu’on se rassure dans les milieux du flouze, le chômage, lui, ne baissera que vers le milieu de 2010, le 6 juillet 2010 à 3 heures du matin (heure GMT) bien entendu. Ainsi, les milieux d’affaire retrouveront la prospérité six mois avant les chômeurs, ce qui est une bonne chose pour la recapitalisation des lieux de vacances et un bienfait pour l’hôtellerie de luxe.
Michael Mussa, ancien économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI), estime que la reprise sera vigoureuse, contenu de son âge, il a dû écrire ça après avoir bouffé une boîte de Viagra.
Voilà mes chéris, ça baigne, au point que je me demande si tous ces éminents ne me prennent pas pour un œuf aussi ?
Et que Hermione se rassure, je l’aime. C’est entendu.

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