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Rassemblement Wallonie-France

Le drame des petits partis, la démocratie ne va pas jusqu’à eux ! Les grands partis ne le souhaitent pas. Ils craignent l’émiettement.
Il est rare qu’un petit parti émerge et se mesure au trio de tête. C’est le cas d’Ecolo. Voilà plus de soixante ans qu’une pareille chose n’était arrivée en Wallonie.
Le précédent date d’avant guerre, Rex de Léon Degrelle. C’est dire l’ancienneté. La coterie du « beau Léon » n’a pas tenu le coup. A la législature suivante, l’électeur avait compris.
La démocratie régionale fonctionne avec quatre partis.
Les autres, qui auraient animé la vie politique, devront attendre. Les électeurs n’auront qu’à se débrouiller sans eux, avec ce qu’on leur présente depuis dix ans : un patchwork archi connu d’arrivistes à la pêche au bon statut, fripouilles et gens honnêtes mélangés.
Non pas que l’électeur bouderait a priori le « Rassemblement Wallonie-France », le PTB, le Parti communiste, etc. mais le grand public ne les connaît pas. Les voix « autorisées » en parlent fort peu ou pas du tout. Ils n’ont aucune chance d’expliquer leur programme, ils ploient sous le poids des lieux communs qu’on leur assènene.
Le système empêche le citoyen de trop réfléchir.
Dans cette période de crise pas seulement économique, mais aussi communautaire, il fallait museler complètement les originaux.
Il y a donc un vrai parcours du combattant, comme les signatures, les quotas pour les subsides, l’accès aux médias, parfaitement injuste. Les grands partis ont l’appareil d’Etat à leur disposition. Ils disposent de salariés, des moyens financiers privés. Les autres ne peuvent compter que sur les bonnes volontés. En ces temps de grand égoïsme, c’est peu de chose.
Ainsi, le système est une machine bien rôdée au service de l’idéologie zéro, exclusivement réservé aux conservateurs et aux centristes. Ainsi, nul abonné au ticket gagnant ne sera dérangé au point d’eau des grands fauves.
Nous voilà condamnés à rester les bras ballants devant le pire des capitalismes : celui qui entre en récession et nous le fait payer.
Mais le bidule ne s’est pas grippé seulement en économie. Le Communautaire a le H1N1 aussi.
L’Europe condamne le nationalisme de la Communauté flamande, les Wallons minoritaires sont mal à l’aise dans l’actuelle Constitution. Les caractères des deux populations s’opposent. Nos triumvirs ne feront rien pour étendre la démocratie au problème linguistique, comme ils ne feront rien pour réconcilier l’économie et le social.
C’est pourquoi, il me semble que les petits partis à partir du moment où ils sont discriminés, me paraissent plus respectables que les grands, à l’exception des nazis d’extrême droite.
Le Rassemblement Wallonie France (RWF) soulève l’hypothèse de la fin de l’Etat belge qui pourrait se révéler exacte.
Sur le terrain, les partis francophones sont devenus fédéralistes frileux, d’un unitarisme rentré ; et tous monarchistes, plus royaliste que Di Rupo tu meurs !
Le moment ne serait-il pas venu de penser à une Wallonie indépendante, sous « protectorat » français, un peu comme Monaco ?

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Ceux qui ont bradé les Fourons et se déculottent d’année en année un peu plus devant les diktats de la majorité flamande, ont tort de se moquer de Paul-Henry Gendebien. Peut-être même qu’il apparaîtra un jour être le seul visionnaire wallon des cinquante dernières années. Quand on voit comme ont fini les Happart, les soi-disant pourfendeurs de l’appétit flamand, devenus les négociateurs des voix de préférence afin de rentabiliser leur popularité au PS par des places, on peut se dire que Gendebien gagne à la comparaison.
Si les partis traditionnels pataugent dans l’illusion à défaut de programme, celui du RWF mérite l’attention.
Bien sûr, il pèche par sa discrétion au sujet d’une politique économique nouvelle. Peut-être n’en a-t-il pas, si l’on considère notre faiblesse dans une association avec la France qui est, que je sache, en train de battre les records de ralliement aux thèses américaines sur l’économie libérale avec Sarkozy ; mais, on peut comprendre aussi que la mission qu’il s’est donnée est avant tout celle de nous défaire du fardeau des compromis douteux avec la Flandre.
Pour le reste, il a foutrement raison. Le scrutin à deux tours, l’élection directe du ministre-président, ce serait évidemment un peu d’air frais à la place de l’ambiance délétère actuelle.
Ce pays est fichu. L’Institutionnel, sous la pression flamande est devenu ingérable et ubuesque.
Il est temps de laisser les Flamands derrière leur frontière linguistique à s’ingénier au tout et n’importe quoi pour sauver leur langue.
Il est temps de nous occuper d’autre chose.
Avec Bruxelles, ville européenne ouverte à la Communauté des pays adhérents, et une Wallonie indépendante avec des accords de coopération avec la France, plutôt qu’une intégration totale, ça pourrait fonctionner.
On peut rêver, non ?

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