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Tu veux du dollar ?

Qu’importe !
Toute billevesée spéculative sur l’avenir de la planète, problème de robinet, statistique pour bureau d’étude, quelle importance !
L’événement local cache l’événement total.
Aujourd’hui est tel que ce qui est microscopique est de loin le sommet de la préoccupation exclusive liégeoise.
Alors, le dollar pourri et comment s’en débarrasser, entre Sclessin et Wandre, Ans et Fléron, qu’est-ce qu’on s’en tape.
Et pourtant, c’est notre sort à tous qui se joue dans la dernière bataille d’une monnaie.
Frivolité du monde, légèreté des êtres - le fait est - autant recopier des pages de l’annuaire du téléphone… en plein match « du siècle » !
Ce qui est une litote, à considérer qu’il reste nonante et une années à tirer et que personne de qui est vivant, rit, chante et se peint la face en rouge et blanc dans et autour du stade, n’en verra le bout !

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Peut-être bien qu’une seule raison d’évincer Barroso de la présidence des Commissions européennes finira par emporter le choix de nos députés à Bruxelles.
Cette raison tient en peu de choses : « Comment se débarrasser du dollar comme monnaie mondiale de référence quand les pays comme la Chine et un continent comme l’Europe en ont des caisses, considérant que cette monnaie, comme l’économie américaine, est devenue « un produit toxique ? »
Barroso et ses Commissaires ancrés dans un immobilisme tragique ont accumulé les erreurs au seul aspect de ce problème financier. C’est ainsi que nous avons soutenu le dollar au détriment de notre propre monnaie et au risque d’aggraver la crise en Europe.
Cet aveuglement imbécile est principalement l’ouvrage en Belgique du libéralisme à la Michel et la faute personnelle de Didier Reynders.
Heureusement, il n’y a pas que nous dans ce dilemme monétaire. En tête de colonne viennent la Chine et le Japon. Ces pays, avec d’autres, voient leurs avoirs fondre comme une savonnette qu’on a oubliée dans l’eau du bain. Comment sortir en douce du système qui a fait du dollar la monnaie de réserve mondiale ?
C’est tout le libéralisme fondé sur le dynamisme des USA qui s’effondre. Et évidemment l’obligation pour le MR de renier dans une perspective proche, ce qu’officiellement ce parti porte aux nues : le rêve américain !
C’est pourquoi la récente prise de position de Louis Michel sur le « plus de libéralisme » sous entendant une américanisation de notre système social est d’une monstrueuse duplicité ou d’une incommensurable bêtise, au choix.
Il y a deux mois, le Premier chinois Wen Jiabao déclarait qu’il était « troublé » par l’état du dollar américain. Il donnait ainsi le sentiment général des places financières.
Comment les Etats-Unis pourront-ils tenir leurs engagements vis-à-vis des pays qui l’ont financé quand ce grand pays est à l’image de ses banques et de son industrie automobile, c’est-à-dire en faillite virtuelle, et quand le dollar poursuit une descente vertigineuse que rien ne semble pouvoir arrêter ?
C’est tout l’intérêt de réfléchir à une nouvelle monnaie de réserve.
Une monnaie de réserve n’est rien d’autre que l’espèce la plus stable, celle qui varie le moins. C’est un coffre-fort qui conserve les richesses « papiers » lui-même donnant accès à la possession de richesses tangibles. Depuis 1945, la monnaie de réserve mondiale est le dollar américain. C’est toujours le cas. Sauf que le dollar n’est plus stable et que certains pays dont la Chine risque de perdre leur culotte à ce jeu de dupes.
Le pays qui émet la monnaie forte et souveraine possède un avantage particulier sur les autres. Il est le seul à pouvoir utiliser la planche à billets de cette monnaie en fonction de son seul intérêt. Il implique les autres dans la bonne santé de son industrie ou de son rachitisme.
En 1973, les accords de Bretton Woods étaient remplacés par le régime de changes flottants. Depuis le dollar fait le yoyo. Quand le dollar se déprécie les exportations américaines trouvent plus facilement preneur.
Ce qui est nouveau, c’est que le dollar s’est déprécié depuis 2007, sans que les exportations américaines augmentent. Au contraire, on assiste à l’effondrement du système au point qu’on pourrait imaginer que dans quelques années le dollar touche le plancher avec la parité du pesos mexicain ! Pour rappel : 1.00 USD = 13.1729 MXN. Ce serait évidemment une catastrophe mondiale dont nous serions les premières victimes étrangères des States avec les Chinois, à cause, justement de la politique libérale de « confiance » sur la capacité américaine à rebondir dans ce qu’il faut appeler la crise américaine dans la crise mondiale.
Et dans ce cas de figure le MR, comme tous les autres libéraux d’Europe, y aurait une part extrême de responsabilité.
A court terme, un dollar faible peut favoriser l’emploi ; mais, il s’agit d’une période assez brève, largement dépassée, depuis que le chômage bat des records.
Sur le moyen et le long termes, c’est une véritable catastrophe pour les USA.
Le coût exorbitant de l’armée est un second boulet qui les entraîne au fond de l’eau. Ce pays n’a plus les moyens d’entretenir la première armée du monde. Or, c’est la domination de cette armée qui a concouru à sa suprématie économique.
Il devient, dès lors, tentant, plutôt que diminuer l’impact financier de l’armée, de l’intensifier au contraire afin de maintenir par la force un droit de regard sur les autres et d’assurer ainsi l’hégémonie américaine non plus par l’industrie et l’art de son mangement, mais par sa puissance de feu.
On voit depuis les guerres d’Irak et d’Afghanistan que l’Amérique est en train de dériver vers cette solution.
……
Après tout, puisque le Standard est champion, j’aurais pu ce soir plutôt qu’à réfléchir à des tragédies à la « mords-moi le nœud », sortir afin de voir l’ambiance au Centre. Je n’en ai rien fait. Avec le peu d’intérêt que j’affiche, j’ai eu peur de me faire casser la gueule par des supporters qui auraient pu me confondre avec les perdants d’Anderlecht.

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