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Les soldes.

Nos élites ont finalement admis que nous subissons une crise et une récession, mais encore, que la banque n’était qu’un panier percé par les subprime. Tous partis confondus, ils se sont empressés d’y mettre des rustines à coup de milliards prétextant que nos pauvres employés de banque allaient finir à la rue.
Devant le traumatisme général, après ce sauvetage dont le caractère douteux et les faux prétextes apparaissent au grand jour, nos élites et notamment notre ministre des finances nous ont promis des réformes. Mais les chefs, au stade suivant, dès qu’on parle de viser des détenteurs de magots colossaux pour des réformes pratiques et qu’ils jugeaient cependant nécessaires, ont tendance à noyer le poisson dans de nouveaux discours.
Même Di Rupo, malgré ses penchants libéraux, ses marchands du temple socialistes et son royalisme intransigeant l’acculant au bourgeoisisme servile, a néanmoins exigé « qu’une plus grande clarté soit faite et que des sanctions soient prises. »
Milquet et Javaux n’auraient pu mieux dire, l’une parce qu’elle adore se bercer et bercer les autres de ses « in fine » qui n’aboutissent jamais, l’autre parce que son air franc et sincère conservé du Patro, inspire confiance pour le renouveau attendu.
Du reste, de Reynders aux trois compères, il était aisé de voir, avec eux, que l’Europe ne disait pas autre chose et qu’on allait suivre Sarkozy le plus farouche défenseur des réformes dans son ascèse contre la bête capitaliste.
C’était il y a six mois, en quittant la douche froide, les yeux pleins de savon tandis que le monde cherchait en tâtonnant le moyen de s’en sortir.
Aujourd’hui, à part redonner du punch aux banques avec de l’argent qu’il faudra rembourser aux mêmes, rien, absolument rien ne s’est passé !!!
Les salaires des Notables du CAC 40 grimpent en flèche, les parachutes en platine descendent chaque jour du ciel à la grande joie des enfants et des libéraux, des bonus monstrueux rameutent les escortes de call-girls vers les grands hôtels de Monte-Carlo pour le redémarrage du luxe.
Aucun des privilèges de la classe du dessus, celle qui se fout de la crise alors qu’elle l’a provoquée, n’a été dérangé. On n’a touché à rien.
On a fait payer Madoff. L’exorcisme a réussi. Ce New-yorkais n’était pas du même monde. C’était un boyard vaguement russe, un petit juif à peine dégrossi qui confondit synagogue et Wall Street.
L’abolition de l’exploitation de l’homme par l’homme, ce sera pour une autre fois, pour une crise plus profonde. Et encore, certains ont des solutions radicales. Pour en finir avec l’exploitation de l’homme par l’homme, il suffit de tuer l’homme. Lequel ? Mais celui des deux qui empêche l’autre de goûter aux joies de l’existence. Tuer est évidemment ici une image. Abrutir serait un terme plus adéquat.
Alors, les ventes à découvert si attentatoires aux benêts de l’épargne, la titrisation : cette manière de balayer ses merdes sous le tapis des autres, le flot de « produits dérivés » la mort-aux-rats des alcôves de la Bourse, toute cette boue enfin qui submerge l’homme au travail, personne parmi nos élites politiques n’y a touché et n’y touchera jamais.

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On préfère, hein ! Di Rupo, enfoncer le pays dans un déficit public monstrueux, raboter sur le social, exclure les mal aimés du système et sur ce petit argent si nécessaire à la survie du plus grand nombre, on va construire des prisons, gonfler les rangs de la police et pousser partout la surveillance électronique. Forcément, cela va grogner de plus en plus dans les chaumières !
Alors qu’on sait bien où est l’argent, le bel argent qui déplace les montagnes.
De toute manière, quand nos élites seront certaines d’avoir trouvé la valeur qui ne se dégrade pas, l’or, le diamant, les bons garantis d’Etat, quand ils en auront bourré leurs coffres, le flot de l’inflation viendra laver toutes les souillures, emportant du même coup les économies des petites gens et réduisant à néant les espoirs du plus grand nombre.

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