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Tous récidivistes.

On ignore la manière dont les Autorités vont mettre les banques au pas.
Après les déclarations enflammées de la majeure partie des pays de l’Europe des 27, si l’on excepte les pays anglo-saxons toujours aussi follement amoureux du laisser faire, les autres n’ont cessé d’employer des mots très durs pour stigmatiser les dérives.
La réalité est pourtant devant nous. Il avait été convenu qu’on allait prendre des mesures afin d’empêcher les excès de salaires des dirigeants de la banque. Le critère était le ratio de trésorerie, c’est-à-dire le rapport entre les actifs liquides à court terme et les dettes.
Les PDG de la plupart des banques fragilisées – c’est-à-dire celles qui ont été sauvées en partie par les avoirs publics – et dont le ratio est en déséquilibre, se sont augmentés de 30 % en moyenne par rapport aux exercices précédents, sur le temps que des agences se fermaient et que des employés quittaient les entreprises avant l’âge de la retraite ou étaient purement et simplement licenciés. Dans ses dernières déclarations, Jean-luc Dehaene président du conseil d’administration du groupe Dexia, alors qu’on le lui demandait expressément, n’a pas voulu donner des éclaircissements sur son salaire ! On aurait pu attendre de la part d’un homme politique parachuté dans une banque en souffrance, plus d’adhésion à la nouvelle politique au projet de laquelle il a contribué !
Ceci au moment où les partenaires de l’Olivier débattent du sexe des anges sur la manière de boucler leur budget. On peut être certain qu’il n’y aura même pas un chapitre « éthique » sur le cas précis des banques si généreusement abreuvées par Didier Reynders avec notre argent.
Bien entendu, nos oliviéristes – des fois qu’on leur poserait la question – ont une réponse toute faite. C’est une question qui concerne le fédéral. C’est propre, pratique et ça ne veut rien dire, au contraire, c’est le signe que les Régions s’en désintéressent.
Alors que les Régions – exemple la Flandre – ne se privent pas de prendre des initiatives de toute nature, l’Olivier n’a même pas essayé de « moraliser » par des contraintes, voire des amendes, le secteur bancaire implanté chez nous.
Dans les autres secteurs, rien n’a changé non plus.
Prenons le secteur de la grande distribution.
Une lecture des journaux nous amène au vif du sujet :
Du Soir la nouvelle du jour « Le montant de quatorze cents du litre de lait vendu par les magasins de distribution, concédé la semaine dernière par la FEDIS aux producteurs de lait et qui devait alimenter un fonds de solidarité pour les producteurs laitiers, va finalement être assumé par les consommateurs, révèlent samedi plusieurs quotidiens. »
Ce montant de solidarité de 14 cents le litre est trop lourd à supporter par la grande distribution ! On croit rêver devant les bilans des grandes surfaces comme Carrefour ou Delhaize. L’argument de ce dernier n’est pas pour une lecture des âmes sensibles. L'enseigne se défend pour sa part en expliquant qu'il est interdit de vendre à perte en Belgique et que la marge bénéficiaire du lait, 1er prix, est inférieure à 0,14 euro !
Par ces petits détails, on voit bien que la crise n’a pas moralisé les entrepreneurs et les banques. Que la loi de l’offre et de la demande ne joue jamais que pour assurer les grandes entreprises d’une volonté d’imposer les prix et d’augmenter leurs marges.
Il y a vraiment quelque chose de vicié dans les rapports entre les gens qui travaillent et les gens qui exploitent.

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On se demande même comment nos politiques n’y ont jamais pensé. Ceux qui sont à la base de cette crise financière mondiale se conduisent comme des récidivistes spécialisés dans les détournements et les escroqueries. D’après les statistiques ils sont à égalité avec les psychopathes pour les chances de récidives.
Autrement dit, les visiteuses des prisons le savent bien, ils sont inamendables, avec ceci de particulièrement versatile, c’est qu’on les croit guéris, alors qu’ils nous jouent la comédie pour recouvrer au plus vite le champ de leurs exploits.
Au dernière nouvelle, Carrefour a également augmenté ses prix samedi matin.

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