« Pot-bouille dans les PS | Accueil | Arboriculture à l’Élysette. »

Rien n’y a fait et rien n’y fera.

Les injonctions d’Obama au gouvernement israélien de geler l’expansion juive en Cisjordanie sont restées lettres mortes.
Le grand allié d’Israël, celui qui est au-dessus de tous les autres pour son aide inconditionnelle, celui qui a permis que les Juifs aient la bombe et qui s’est aliéné une grande partie du monde arabe, n’est guère plus écouté que les autres Etats « amis ».
Israël veut toute la Palestine à l’exception de quelques « réserves » entourées de hauts murs derrière lesquels croupiront ce qui n’aura pas été vassalisé des Palestiniens réduits à l’état de citoyens israéliens de seconde zone.
La décision de M. Nétanyahou d'autoriser des constructions de bâtiments dans les colonies déjà existantes, Jérusalem-Est incluse, réduit à l’état de chiffon de papier les plans du président des Etats-Unis..
La "feuille de route" du Quartet (Etats-Unis, ONU, Union européenne, Russie), adoptée en avril 2003, stipulait l'arrêt de la colonisation.
Aujourd’hui tout est à refaire.
Cependant les chancelleries ne s’en émeuvent pas plus que ça. C’est l’avantage de ce petit pays fabriqué au sortir de la deuxième guerre mondiale par les Alliés voulant se punir de ne pas avoir su prévenir l’holocauste et les exactions nazies.
Maintenant Israël par l’étendue et la force de sa diaspora et les nombreux sympathisants qui se sont disséminés partout sur la planète et particulièrement dans les pays occidentaux, est devenu inexpugnable dans ses raisonnements et ses retranchements qui sont en réalité ses offensives. Il est quasi impossible de prendre une décision qui rendrait justice au martyr du peuple palestinien, sans qu’un courant opposé s’interpose, fasse du bruit, crie à l’injustice.
Moralité, se peuple joue en virtuose sur la corde sensible. Il est le peuple martyr par excellence et malheur à qui mettrait en doute la primauté de ses souffrances !
Timidement Robert Gibbs, porte-parole de la Maison-Blanche, a précisé que "les Etats-Unis n'acceptent pas la légitimité de la poursuite de l'expansion des colonies et exigent qu'elle cesse".
Le président Obama n’est pas encore familier de la politique israélienne. Il n’a pas compris ce que Hillary Clinton, secrétaire d’Etat, sait depuis qu’elle est sénateur de l’Etat de New York. On ne gouverne les Etats-Unis avec une possibilité d’être accepté et de pouvoir faire une politique – par exemple sociale – avec un maximum de chances de réussite, que si on est en bon rapport avec Israël. Ce qui signifie en clair de fermer les yeux sur les grignotages des Territoires et la mauvaise part qui revient comme une des sept plaies d’Egypte aux anciens occupants.
Pourtant cette sortie de Robert Gibbs est la première formulée en termes suffisamment fermes pour que la diplomatie israélienne soit en droit de s’en émouvoir. Ce qu’elle n’a pas encore bien réalisé, puisque c’est toujours celle qui faisait la pluie et le beau temps sur la politique de Bush au Moyen Orient et qu’elle n’a pas l’habitude qu’on lui tienne tête.
Certains diplomates américains laissent entendre que la relation américano-israélienne se dégrade. Mais on a si souvent entendu ce couplet depuis Bill Clinton qu’on soupçonne qu’il en sera de même avec ce président-ci, encore tout neuf, mais que Tel-Aviv compte amadouer.
Le département d’Etat en est arrivé à signaler que l’entrevue de M. Mitchell, à Washington, avec l'envoyé spécial du premier ministre israélien, Yitzhak Molcho avait tourné au vinaigre.
Le New York Times parle même d’une course vers une collision.
Jusqu'où M. Nétanyahou peut-il "tirer sur la corde" sans subir des pressions discrètes mais efficaces comme la non-fourniture de certains matériels militaires de pointe ?
Personne n’a encore vu le président Obama au prise avec une opposition ferme de résistance à sa politique extérieure.
Qu’Israël se rassure, il a brisé d’autres volontés par le passé. Il sait y faire.
Déjà des analystes jugent que la Maison Blanche reportera ses ambitions de paix israélo-palestiniennes à une date ultérieure. Plutôt que de prendre le risque d'un enlisement et de subir un grave échec sur ce dossier.

hillary_closer.jpg

Madame Clinton qui a tout compris, ne fera pas trop de déclarations va-t-en-guerre comme le fit jadis Condoleezza Rice, qui croisait et décroisait les jambes (qu’elle a très belles) devant les caméras des télévisions mixtes de deux pays, signe de son grand embarras provoqué par l’incompréhension des positions de notre « allié, dont nous comprenons cependant les craintes. »

Commentaires

T'es plus tout jeune. T'aimes les bobonnes autoritaires. :)

Poster un commentaire