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Citizen Kane.

Je me demande pourquoi les partis n’engageraient pas des comédiens pour assurer leurs présidences ?
Certes, les présidents actuels des quatre partis en font des tonnes en Belgique pour nous faire croire qu’ils ont du talent. On ne les voit pas bien exprimer l’orgasme en simulant l’amour avec Charlotte Gainsbourg,
Ils sont loin d’atteindre le jeu d’un Pierre Arditi ou même d’un Poelvoorde. Il faut dire aussi qu’ils lisent de mauvais textes, puisqu’en général se sont les leurs. On voit d’ici Louis Michel lisant du Michel Audiard à sa clientèle… Enfin, ils n’ont pas l’auréole de la star. Leurs fans ne feraient pas une file de dix heures pour s’asseoir au premier rang à leur meeting.
N’est pas Johnny Hallyday qui veut.
Si j’étais à leur place, je passerais en boucle les vieux films afin de percer le secret de la présence d’Orson Wells qui crèvent l’écran. Je me demanderais pourquoi un Depardieu, avec la tronche qu’il a, est surbooké question sexe.
Le charisme ne s’apprend pas. Mais on peut l’améliorer. Ça se traduit par de l’influence sur le public. A leurs débuts, les politiques n’en sont pas dépourvus, sans quoi aucun n’imaginerait sauter un jour sur l’estrade à l’appel de son nom sous une salve d’applaudissements, pour recevoir l’Oscar des Fédérations du parti.
L’auréole est souvent intermittente. Les toiles du succès sont arachnéennes. Il faut chercher les impresarios et les sponsors avec les dents dans le privé. Avec les nouvelles lois, c’est dangereux. Comme dirait Clemenceau, il faut avoir les couilles au cul, même si, parfois, ce ne sont pas les siennes.
Dans l’actuelle star system belge, Jean-Michel Javeaux plaît à la ménagère de plus de cinquante ans. On le sent bon fils, bon père, bon époux. Son œil est pétillant. Sa voix quoique assez fluette porte dans les fonds de salle. Il est joli garçon. Son parti est un parti de l’ordre, ne fut-ce que pour la sélection des ordures ménagères. Eh bien ! ce n’est pas Gérard Philippe et la pièce qu’il joue n’est pas de Shakespeare. Sous l’œil malin, percent des inquiétudes. Sa voix atteint des aigus malgracieux et puis il regarde trop la caméra, guettant son image sur le verre de l’objectif.
Le patro qui l’a formé, nous l’a marqué à vie. Dans le jargon des cinémathèques, ce n’est qu’une silhouette.
Il est aujourd’hui comme fut Di Rupo à ses débuts sur les tréteaux des maisons du peuple. A en juger par ce que ce dernier est devenu, on peut attendre de Javeaux qu’il nous joue le portrait de Dorian Gray. A la dernière scène, il suffira de le démaquiller pour filmer le fond de son âme, comme le voulut Oscar Wilde.

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Les acteurs de cinéma sont-ils intelligents ?
On peut se poser la question. Certains le sont sans doute, il y a même sous la superficialité inhérente à la profession, des acteurs à l’esprit profond. En politique, c’est pareil. Puisque ce sont tous ou presque des avocats, pour avoir fréquenté la profession, on y côtoie tous les genres. Sans rien casser, des robins ont fait de belles carrières mués en députés.
Voyez Reynders, le président contesté du MR, sous les phrases, la vanité du personnage perce. Adapté à toutes les situations, il élabore un plaidoyer moins pour son client que pour lui-même. Résultat, les gens ne le croient plus capable de les défendre. Pourtant il est intelligent. Mais, sortant adroitement de tout, justement, il passe pour trop intelligent. Les gens trop intelligents font peur. Ils ont comme ennemis tous ceux qui n’ont pas leurs facultés.
Di Rupo est aussi dans le cas, sauf qu’il n’est pas avocat et qu’il parvient par une posture vestimentaire et par les bruits qui courent sur sa vie intime, à passer pour un original resté modeste, comme s’il n’avait pas cherché la renommée ! Alors qu’il est fier comme un pou et qu’il ne fait pas bon au PS de briguer la présidence.
Le metteur en scène qui aurait à le conseiller lui dirait sans doute « N’ajoute rien au texte. Borne-toi à entrer dans la peau du personnage. Là, tu incarnes un président qui sous un faux air de modestie, dit le contraire de ce qu’il l’est. Tu joues ça comme tu le sens. ».
Mille fois, un bon acteur serait préférable à eux. On voit bien que même le métier de speakerine de télévision est cent fois plus porteur qu’un cursus d’une haute école de Mons ou même d’un master à Berkeley. N’importe quel personnage connu par la télévision, le film, le théâtre ou le fait-divers, passe mieux et récolte plus de voix que ces histrions blanchis sous le harnais des charges publiques..
Puisque le principal travail d’un président de parti est de faire des shows à la télévision, il n’y a pas de personnes mieux placées qu’un acteur pour faire bénéficier son parti des voix de ses fans.
Outre les qualités humaines qu’un comédien possède comme quiconque, il sait tirer profit de toutes les ficelles du métier.
Il suffirait que les professionnels remplaçassent les amateurs pour redonner du goût à l’électeur. Casting de professionnel : Véronique Genest, Commissaire Julie Lescaut, au ministère de l’intérieur ; Dr House, en anglais House MD, à la santé publique ; Sylvester Stallone, Rocky, à la défense ; Cécile de France, aux affaires étrangères, pour son rayonnement et sa manière de mettre les hommes dans sa poche au cinéma ; Laurent Gerra aux communications, parce qu’il est inimitable en nous faisant prendre des vessies pour des lanternes ; Depardieu, qu’on ne présente plus, pour savonner la planche à Van Rompuy.
Il n’y a rien dans ce qui est écrit ici qui ne soit de bon sens.
Les citoyens feraient moins la gueule. Ils se croiraient dans un film catastrophe et applaudiraient à leurs malheurs. Ce qui raviraient les socialistes qui n’auraient plus à se disculper sur « Pas de chance ! ».

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