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L’art d’entretenir des danseuses.

On s’en doutait : le rapport qualité prix de nos élus, vu ce qu’ils font pour nous, n’est pas à notre avantage.
C’est un organisme financier (Petercam - Group-Private Banking-Institutional Asset), qui l’écrit.
Méfiance donc, quand il s’agit d’une information venant des milieux financiers. Et pour cause, depuis la crise, les erreurs des économistes et les tromperies des banquiers, il est impossible de se fier à ces gens-là. J’ai ouvert Internet sur les statistiques de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement économiques), afin de me faire une opinion.
Une avalanche de chiffres et des montagnes de graphiques rendent difficile le travail d’interprétation. Cela devient plus simple en se bornant à la Belgique. Il suffit après de suivre le plus et le moins performant des pays cités, afin de nous situer entre les extrêmes.
Le constat est clair : Petercam a raison.
Question gaspi, c’est indubitable nous frisons le bas du tableau. Quand on voit la structure de la fédération belge, avec ses gouvernements, ses autorités subdivisées en autorités identiques mais localisées, le foisonnement doublé, voire triplé des institutions, avec en plus l’organisation parallèle des provinces, assurant l’autorité royale sur un schéma unitaire, on a compris : notre système garantissant une cohabitation acceptable entre deux communautés linguistiques, nous coûte horriblement cher.
Qu’on se méfie, si nous sortons notre épingle du jeu par rapport à la Grèce, c’est parce que nous sommes parmi les pays les plus taxés au monde ! Question pléthore de chefs et de sous-chefs, de ministres et de députés, nous les battons largement.
Ce ne serait qu’un demi mal si, des ministres aux hauts fonctionnaires, le haut personnel avait des initiatives en proportion de ce qu’il coûte..
Hélas !
A-t-on jamais vu aussi ailleurs que ce sont les danseuses qui fixent le prix de leurs entrechats !
C’est dire si ça se déchaîne au Parlement et à l’Europe quand il est question d’adapter les émoluments de la glose démocrate sur le coût de la vie. Ils échappent à la logique de notre index !
Ainsi, incapables de sortir de la crise, recalés pour les changements nécessaires d’un capitalisme mondialisé, gauche, droite, fasciste, démocrate, nationaliste et internationaliste, nos tribuns du dimanche se sont hissés à la 3me place mondiale des gaspilleurs d’argent public.
C’est quand même une performance. Et ça va continuer avec BHV. Toute recomposition de structure amène avec elle son lot de hauts fonctionnaires. Ça va saigner au portemonnaie.

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Pourquoi mettons-nous nos ours dans des écrins ? C’est parce que nous ne les percevons qu’en tutu et sortant du Bolchoï !
Nous aimons voir nos hommes et nos femmes d’Etat bien mis, le col blanc impeccable sur un veston bien coupé, pour les hommes, toilette changée à chaque apparition pour ces dames.
Armand de Decker, c’est notre beau Brummell, champion des élégances. C’est lui qui donne le « la ». Côté dames, la galanterie m’empêche d’en désigner la plus vamp….
Nous savons aujourd’hui qu’ils mettent un point d’honneur à nous donner le plaisir de les voir impeccables et heureux.
Nous n’aimons pas qu’ils sortent des réunions, avec une barbe de trois jours – quoique la barbe soit à la mode – comme Di Rupo l’autre soir, col ouvert et l’air d’avoir l’âge que l’état-civil lui donne, la moumoute (en est-ce une ?) de travers et comme passée à l’encre de Chine !
Nous détestons l’idée d’Ecolo de venir aux réunions à bicyclette ou comme le dernier Melchior des Wathelet, en scooter. C’est de l’ostentation !
Nous admirons les frimeurs en grosses voitures, avec le chauffeur – frère de lait du ministre – en garde-du-corps. A l’arrière le ministre assis à côté d’une montagne de dossiers sourit à la foule , comme Saint-Nicolas jadis aux enfants du Grand Bazar. Nous aimons quand Joëlle Milquet à la suite d’une manœuvre que nous ne percevons pas, baisse la vitre de la portière, afin de pousser le nez dehors pour dire qu’elle n’a rien à dire aux journalistes transis de froid.
Oui, ce rituel de luxe et de gaspillage maintient le moral quand nous remplissons notre déclaration d’impôt. C’est pour eux et pour eux seuls que nous travaillons et cela suffit à notre joie intime. C’est comme voter : nous savons que cela ne sert à rien et nous y allons quand même, rien que pour eux, pour qu’ils ne s’inquiètent pas, pour qu’ils ne soient pas cooptés !
Un seul regret, celui de ne pas connaître l’adresse de la halle aux poissons dans laquelle Sabine Laruelle va s’approvisionner, tant elle nous apparaît adorable quand elle nous dit « Ils ne sont pas frais mes merlans des classes moyennes ? » sur un ton indigné qui lui va à ravir, avant d’interpréter « La fille de Madame Angot » du regretté Lecoq :

Marchande de marée,
Pour cent mille raisons,
Elle était adorée,
A la halle aux poissons,
Jours de fête et dimanche,
Quand on l'asticotait,
Les deux poings sur la hanche,
Elle se disputait

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