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Just do it !...

Dans le palmarès des paniers percés, les Etats-Unis sont hors catégorie avec un passif astronomique de 20.000 milliards de dollars. C’est dire si le guide suprême de l’orthodoxie capitaliste se fout bien des recommandations qu’il donne aux autres, quand il s’agit de lui-même et comme les Agences de notation n’ont qu’à bien se tenir, quitte à tomber à bras raccourcis sur la Grèce.
La politique économique des States, c’est un peu à échelle réduite, l’actuelle politique des grands patrons qui prêchent partout l’austérité et qui s’allouent des salaires, des royalties et des stocks options à faire flamber les banques, au point que, dans un passé récent, des PDG ont mis en péril les finances de leurs entreprises par l’excès de leurs prétentions.
Et si les Etats-Unis tiraient un trait sur leurs dettes, sans plus, en se moquant des règles du marché, faisant trembler leur clientèle à cette perspective, de la trouille la plus noire ?
C’est la thèse d'Edouard Tétreau, ex-analyste financier, conseiller en stratégie et communication financières.
Les économistes se permettent tout pour rassurer les gogos, parce qu’ils savent bien que les épargnants et les journaux n’attendent d’eux que de bonnes nouvelles. Ils ne découvrent les crises après qu’elles aient donné toute la mesure de leur nuisance. Ils décrètent les premiers qu’elles sont terminées et qu’on s’en sort très bien, etc. Ils n’alarment l’opinion que lorsque les Autorités leur demandent de faire passer un message d’austérité.
Bref, cinquième roue de la charrette, ils ne servent à rien de concret et de sérieux.
Pour cette fois, l’hypothèse de Trétreau n’entre pas dans le ronron habituel et mérite qu’on s’y attarde.
20.000 milliards de dollars, c’est une estimation venue d’un constat alarmant que Trétreau a pu vérifier à l’intérieur des USA qu’il connaît très bien, et de l’extérieur, en prenant la température des places boursières de la planète.
L’Amérique est entrée dans tous les excès financiers de plein pied avec la même ardeur qu’elle est entrée dans les excès de tous genres et n’est pas prête de s’en sortir de manière classique en remboursant ses dettes. Qu’on le sache, la société américaine n’est pas capable de le faire avec le « palmarès » qui est le sien : 56 000 milliards de dollars de patrimoine, soit environ le PIB du monde entier, 100 millions d'obèses, dont un enfant sur six, 30 % d’Américains croient dur comme fer à ce qui est écrit dans la Bible, 250 millions d’armes individuelles, dans 46 Etats, la notion juridique de non-assistance à personne en danger n'existe pas... On pourrait continuer le palmarès des excès à l’infini, pour ne retenir que le dernier qui découle de tous les autres : les Etats-Unis ne rembourseront pas leur dette, parce qu’il est impossible à quiconque au pouvoir sur le sol américain d’empêcher que les excès de toute nature s’arrêtent, pour rendre à autrui ce qui justement a provoqué ces excès : la capacité d’emprunt, l’art de vivre au-dessus de ses moyens, le pillage des environnements d’Afrique et d’ailleurs, le marché gigantesque des emprunteurs américains qui, s’ils n’empruntaient plus, verraient ailleurs des désastres industriels incomparables à la crise de 2008, crise qui n’était pour les USA que l’excès de l’excès, et enfin, l’entretien de la plus puissante armée du monde afin d’assurer surtout l’hégémonie commerciale, plus que diffuser « la démocratie » à des pays qui n’en veulent pas.
« L'ardoise magique » de Tétreau est là.
Il ne reste plus qu'à faire marcher la planche à billets, ainsi l'Amérique s’acquitterait de toutes ses dettes sans effort. C’est déjà en train avec le glissement du dollar par rapport à l’euro, et aux autres monnaies. Ainsi la facture sera payée par le monde entier. Ce scénario est vraisemblable et il pourrait mener à la faillite de la planète. 2008 à côté ne serait que bagatelle.
Le vieux truc de la planche à billets est dans la logique des USA. N’est-ce pas le fondement même – et le succès – du capitalisme, que de financer son progrès par le travail et l’austérité des autres ?

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De Tapie à Bernard Leclerc, de Bolloré à Dassault, c’est exactement la même recette.
La preuve, les personnes citées, comme l’Amérique ont plus que survécu à la crise de 2008, ils ont prospéré, comme l’Amérique repartie de plus belle, comme si ce n’était pas elle la première responsable de la crise !
"Sa vitalité démographique et démocratique, sa capacité à innover et à se renouveler était intacte." (après 2008) écrit Edouard Tétreau.
Cette souplesse élastique est à citer à l’ordre des Nations imbéciles qui considèrent toujours que le libre échange mondialisé est la meilleure des choses pour tous, alors qu’il ne l’est que pour les USA.
La "devise" des Etats-Unis tient en huit lettres : just do it !... que les autres se le tiennent pour dit et aillent se faire foutre.
Avec les veaux qui nous poussent à l’austérité et au respect des règles, rationnons donc nos enfants et serrons-nous la ceinture.
Après tout, il n’y a que cent millions d’obèses aux States, il reste encore de la place pour le business.

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