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Le bal des couilles molles.

Qui n’écrira pas une ligne aujourd’hui sur la note De Wever passera pour un autiste, un original invétéré ou un couillon !
Je ne l’ai pas lue. Je n’en saurais rien, si les artistes qui ont conduit les négociations du côté wallon n’avaient poussé les hauts cris. C’est donc en voyant les présidents des partis esquisser une moue horrifiée, que j’en ai conclu que le texte était imbuvable.
Ce qu’ils se sont empressés de confirmer du haut de leur tribune.
C’est comme ça qu’on fonctionne en démocratie occidentale. On ne vous tient au courant de rien pendant trois mois. On devine à la sortie de la rue de la Loi à leur pauvre gueule ou à leur suffisance hilare qu’on est dans la bonne voie ou dans la merde !
Puis on vous balance une brique que vous seriez sensés avoir lue avant le roi !
Il paraît qu’on est à peu près dans le manifeste électoral de la N-VA, qu’il était inutile d’attendre quatre mois pour ça, qu’on avait qu’à le lire avant. Ainsi les quarante-cinq pages d’Auguste l’anversois, ponctuées d’un « Fabula acta est », auraient été vaines, sauf qu’on aurait perdu la saveur de cette locution latine que rapporte Suétone à la mort d’Octave.
Voilà pourquoi Di Rupo est en rogne. Pendant les cent jours comme Bonaparte, il a taillé des crayons, dressé des plans, glosé avec l’ami Bart, pris des poses mystérieuses, joué les serviteurs humbles du monarque vieillissant. Ils ont été d’accord un jour, mécontents le lendemain, pour en arriver à faire chou blanc !
Combien coûte à l’Etat cette pantalonnade ?
Les Flamands rigolent. Ils sont six millions, en plus ils trustent les hauts grades à l’armée, ils ont un premier ministre et un ministre des affaires étrangères flamands, très minoritaires à Bruxelles, ils y ont des pouvoirs exorbitants et fait de cet îlot francophone une capitale flamande, c’est-à-dire que nous ne sommes plus représentés à l’étranger et très mal au niveau fédéral, écrasés partout, humiliés et sans le sou et voilà que nous osons refuser leurs dernières foucades, que nous n’accueillons pas les conditions ultimes de sa Rondeur 1er pour faire encore un bout de route avec lui, comme si brusquement nous ne nous contenterions plus des bas côtés !
Parole, nous nous rebiffons au point de renvoyer la copie, comme si nous étions en position d’examinateur dans le pouvoir de refuser le diplôme de la sagesse, de la bonne gestion et du capitalisme le plus performant d’Europe à la Flandre éternelle ! Bart est en passe dans son premier principat « de trouver une Flandre de briques, et de faire en sorte qu’il laissera une Flandre de marbre. »
Si nous en sommes là, la cause en est notre belgitude crasse de Gaulois mal affranchi, notre royalisme maladif, inspiré, faut-il le dire, par les politiciens les moins intuitifs, les moins inventifs et les moins anticipateurs au monde !
Nous avons les hommes de pouvoir qu’on mérite. Peut-être bien ne valons-nous guère mieux que ce ramassis d’incapables, toujours à guetter une opinion favorable du Flamand de la rue, de la côte ou d’Anvers.

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Ce n’est pas De Wever qui nous fiche notre billet de citoyen de seconde zone à la figure, mais Di Rupo, qui en prenant des vessies pour des lanternes illumine toutes les porcheries de Wallonie, Joëlle Milquet, confondante de génuflexion pour une Belgique qu’elle croit toujours vierge, alors qu’on n’en veut plus à vingt euros la passe dans les bordels du Pier et enfin, le père noble Jean-Mi Javaux qui ne sait pas que Dieu est une foutaise et qu’il ne faut compter que sur soi-même.
Nos baronnets et si distingués ennoblis de la gauche mollissant et de l’écologie dispendieuse plongent les gens dans une émotion collective qui n’aura le mérite que de faire prospérer la vente des cierges à Saint Antoine.
Grave de conséquence, ils veulent raccrocher les wagons de nos trains à essieux fatigués aux TGV flamands, histoire d’y croire encore, pas gênés du tout de revenir sur les moments où ils ont eu le mérite de plaire à sa Rondeur, des fois qu’on trouverait un accord de compromis.
Compromis ? Ne se sont-ils pas assez compromis ? Faut-il qu’ils se mettent plus bas qu’un canal de Bruges à Gand et nous avec eux ?
Allons, Messieurs les chiffes molles, un sursaut, je vous prie, appelez à siéger les Etats généraux de Wallonie, ameutez l’Europe et prenez langue avec la France.
Il vous reste peu de temps et peu de marges de manœuvre pour que vous vous montriez sous un meilleur jour.
Un peu de dignité, je vous prie !

Commentaires

tes textes sont cons, comme tous les textes, garde les images

Cher JM,
C'est quand même avec eux que tu m'écris !

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