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Le plan « B » de Di Rupo.

Conciliabule entre les partis francophones ce jeudi, tandis que Sa Rondeur, Bart 1er, termine les dix jours de Bruxelles, avec l’apothéose de la montée à la balustrade chez le roi, lundi.
Plus on jase dans les milieux informés, moins on en sait parmi les spectateurs en bordure du surplace. Sinon, que Sa Rondeur consulte à guichet fermé en spécifiant bien aux consultés que tout doit rester secret.
On peut considérer ce silence obstiné de deux manières. La première supposerait que les secrets sont tellement lourds et terribles que « ceux qui savent » veulent épargner à ceux qui ne savent pas le fardeau de les porter ; la seconde serait que derrière le paravent il n’y a rien, que depuis longtemps les états-majors n’ont rien à dire d’intéressant et qu’il serait fâcheux pour l’avenir de ceux qui font commerce de leur personne en politique qu’on les sût oisifs et dispos, et qu’enfin, la brouillerie entre chefs des Communautés n’est qu’une manière de tromper l’ennui d’être né Belge.
Reste que tout bien pesé, d’une manière ou d’une autre, la diplomatie à l’usage interne exclusif de nos hauts dignitaires est un déni à la démocratie. Cela laisse un goût amer de savoir qu’on a des secrets pour l’homme de la rue, que dis-je l’homme de la rue, ne faut-il pas y inclure aussi au moins un parti, en l’occurrence le libéral ?
Depuis quatre mois, c’est ainsi que vont les choses en Belgique. Le black-out ressemble à celui du temps de guerre. Ce qui filtre des réunions n’échappe à la surveillance organisée que parce que des fuites volontaires sont voulues, à seule fin que nous soyons gonflés à bloc pour la phase suivante, celle des retrouvailles dans la fraternité des armes avec « l’ennemi », le flamand héréditaire, subitement devenu fréquentable, ou, à toutes fins utiles, on nous instille à l’intérieur de nos petites cervelles le plan « B », celui que, sans le savoir, nous plaçons parfois à côté de nos plaques minéralogiques de voiture, sauf que ce plan « B » serait un découpage de fortune et de sol dans une entité actuellement homogène.
Bien entendu, ce plan « B » annoncé par Di Rupo, appuyé par l’égérie du PS Soubirou-Onkelinx, bientôt orchestré par tous les partenaires de rang supérieur des partis francophones, personne n’en a précisé le sens et appelé le peuple à une consultation. Acte unilatéral de plus, il consisterait selon le duce de Mons à s’approprier le label Belgique, tandis que les Flamands promulgueraient la République flamande devant l’Europe indignée.
Evidemment ce plan B n’est qu’une grosse ficelle destinée à faire comprendre aux Flamands que nous rêvons debout et que nous n’avons pas fini de nous accrocher à leurs basques.
C’est un plan « B » pour rire et qui prend les Wallons pour des imbéciles.
Faut-il que l’orgueil plombe à ce point l’intelligence de Di Rupo pour qu’il espère le faire passer tel quel pour un consensus éventuel des Wallons et comme une merveilleuse parade au repli sur soi de madame la Flandre?

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Mais, chers démocrates du dimanche, le plan B de la siroperie du PS, cela n’incombe pas à vous de le mettre en pot.
Non seulement, il est d’un ridicule achevé, mais encore il oublie toutes les autres manières de se garantir d’un éventuel coup de sabot de la mule du pape de Sa Rondeur.
Ne serait-ce que ce manque d’égard pour la démocratie, il faudrait bien, malgré les « retrouvailles » entre partis francophones de ce jeudi, que vous vous avisiez qu’il faut avant tout consulter le peuple sur un avenir aussi original qu’un plan « B » et qu’il faut convenir que d’autres perspectives que celle peu sérieuse de Di Rupo existent et qu’on les connaît.
Car, et on voit par là la duplicité de l’aigle de Mons, le plus crédible de tous les plans « B » serait une association avec la France sur un statut à déterminer, du genre « Région de France autonome ».
Pourquoi le duce n’en a-t-il jamais parlé ?
Poser la question, c’est plonger dans l’âme du personnage, profondément égocentrique et retorse, c’est oublier que ce libéral à coloration rosée est avant tout un homme du roi, avant d’être un homme du peuple, quelqu’un qui a cherché et trouvé sa voie dans une Belgique à l’ancienne qui lui a donné l’emploi qui le gratifie et la haute considération des siens.
A la Révolution française, on a vu des hommes partis de rien et devenir tout, même si certains on finit par rejoindre Louis XVI sur l’échafaud, mais c’était la Révolution. Comment voulez-vous qu’un homme parti de rien et devenu tout dans une monarchie fasse la révolution pour redevenir rien dans une République ?
Alors son plan « B »…

Commentaires

Un petit bémol tout de même, cher Richard! Ce qui m'interpelle, c'est cet espoir toujours déçu qu'il n'y ait pas quelqu'un de parfait, de lumineux, d'héroïque qui décide de consacrer sa vie à nous sauver. La perfection est un rêve; mieux vaut s'appuyer sur des hommes réels (et des femmes réelles bien sûr :) )avec leurs petites ou grandes vanités et leurs qualités limitées.
J'ai de l'estime pour Di Rupo sans le metrer sur un piédestal... et je frémis quelquefois à l'idée de ce que les autres pensent de moi. Cela m'incline à l'indulgence...:))

Sans doute et je te comprends.
L'homme est peut-être charmant; mais c'est sa politique que je n'aime pas. On fait plus de tort à la classe à laquelle on appartient en la malmenant de l'intérieur.
La pire ennemie de la gauche a toujours été... la gauche !
Si je ne parle pas tant des hommes de droite, c'est parce que leur détestation va de soi.

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