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Les comploteurs.

Les gens de pouvoir, depuis les élections de juin, cherchent une manière de gouverner le pays qui ne les laisserait pas démunis devant l’opinion publique, en cas de malheur.
Deux constatations s’imposent.
La première est celle du complot.
Un complot est un ensemble de décisions pour atteindre un but, comme toute entreprise démocratique en quelque sorte, sauf qu’il est secret, c’est-à-dire limité à la connaissance de quelques personnes de confiance.
En laissant ignorer à l’opinion publique l’état de ses travaux, le préformateur a ourdi un complot. Peut-être est-ce parce qu’il pensait qu’à l’écart de l’opinion, il aurait plus de chance de se rapprocher des thèses de la N-VA ; mais l’essentiel est là : le public et la presse n’en ont rien su.
Un silence de quelques jours n’est pas dans le domaine du complot, puisque l’opinion est avertie qu’elle sera mise à l’écart momentanément pour assurer un résultat rapide. Mais un silence de plus de deux mois, c’est autre chose.
Cela peut signifier tout ou rien : des concessions « honteuses », au refus d’offres « généreuses » de la partie adverse.
La deuxième constatation est un grave déficit de démocratie. Sous prétexte d’efficacité, on laisse le public dans l’ignorance. On peut penser que c’est parce que le comploteur le considère définitivement immature.
Le risque pris par le préformateur est considérable. En cas d’échec, il ne pouvait pas se retourner vers son opinion et la prendre à témoin de la mauvaise foi de l’autre. En cas de réussite, il y aurait toujours le soupçon d’avoir adopté un profil bas afin d’obtenir un accord à n’importe quel prix.
Nous sommes bien dans un monde à part, complètement déconnecté des électeurs. L’autorité, une fois en place, ignore complètement ceux grâce auxquels elle détient le pouvoir.
Celle-ci vit à l’aise dans un monde inconnu du public. Là se jouent les vrais drames, et se prennent les seules décisions qui comptent.

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Balzac dans « L’envers de l’Histoire contemporaine » saisit très bien toutes les conséquences de ce camp retranché du pouvoir. Ce roman en est le cadre, avec cette question de Godefroid : « Serais-je des vôtres ? ».
Eh non ! la multitude ne sera jamais des leurs. Si bien qu’on ne lui donnera des informations que pour former une opinion conforme à l’opinion des comploteurs.
Aussi étonnant que cela paraisse, Bart De Wever, pourtant encore jeunet dans le cercle du pouvoir, a évité le piège dans lequel Di Rupo est tombé. C’est sciemment qu’il a donné copie des 58 pages de son rapport de clarificateur à la presse et par conséquent au public, avant même d’avoir été chez le roi avec sa copie.
Ce qui ne veut pas dire que nous n’avons pas affaire à un autre comploteur ; mais son complot est plus subtil, puisqu’il est sur la place publique, dans le manifeste de son parti et qui n’est rien moins que la fin de la Belgique.
Mais, direz-vous, à partir du moment où les objectifs sont bien définis et sus de tous, il ne s’agit plus d’un complot, mais d’un programme.
La nature du complot n’est pas dans la désignation de l’objectif à atteindre, mais dans la façon d’organiser la stratégie pour y arriver.
Dans la présentation de son texte à la presse, De Wever a exprimé le désir de faire régner l’ordre et la prospérité, or l’ordre et la prospérité n’ont jamais été les meilleurs moyens pour renverser un Etat. Le complot de Bart De Wever est là. Il feint de tendre vers un objectif, à seule fin d’entraîner les partis et par-delà l’opinion vers un autre.
En réalité, il veut rendre la vie de quatre millions d’individus plus difficile, au profit des six millions de Flamands. Ainsi, la minorité l’aiderait sans le vouloir, en s’opposant à son entreprise. Il pourrait, de la même manière, convaincre la majorité que si on n’arrive pas à l’objectif de prospérité, c’est entièrement la faute de la minorité.
Il faut donc prendre De Wever de court et ne pas lui laisser l’initiative.
En jouant le jeu démocratique que Di Rupo a négligé, Bart De Wever a fait l’unité des partis flamands sur son programme. Ces derniers s’apercevront vite vers quoi De Wever les pousse, mais il sera trop tard.
Au reçu de la note du clarificateur, il aurait fallu montrer les conséquences de ce programme. Et surtout ne pas répondre tout de suite à cette note par une fin de non-recevoir qui a surpris l’opinion flamande par sa rapidité.
Quand De Wever a prononcé son « Fabula acta est », comment savait-il que la pièce était jouée, puisque les Francophones ne la rejetèrent que quelques heures plus tard ?
Di Rupo essaie maladroitement de rattraper sa faute par des déclarations incendiaires. On dirait un auteur qui se voit refuser la publication de son œuvre, par un éditeur.
Méfions-nous des vaniteux dont on blesse la vanité.

Commentaires

C'est vrai que les pépées dont tu agrémentes tes articles ne sont pas pour rien dans le charme de ceux-ci :). Mais Spinoza, le prince des philosophes, n'a-t-il pas mis en évidence le parallélisme de l'esprit et du corps? Pourtant, on ne lui a jamais connu de femme...
Sur le fond, je te donne raison: mieux vaut la misère que le déshonneur. Cela n'empêche pas de prendre nos négociateurs(trices) francophones pour des manches ...:)

Brillant, comme d'hab'..

Je vois qu'il n'y a pas que moi pour trouver l'article bien écrit. Toutefois, un peu long, personnellement, je n'ai certainement pas la plume aussi facile, mais j'aurai écrit la même chose en quelques phrases.

A propos des pépée, je vous signale une arnaque au Cora de Woluwe

Je vous recommande de faire attention. J'ai été victime d'une arnaque au magasin CORA de Woluwe (d'après certains c'est aussi dans toute la région).

Je vous en informe pour que vous ne vous fassiez pas avoir comme moi.

Voici comment cela fonctionne : deux superbes jeunes filles vous abordent alors que vous rangez vos courses dans le coffre de votre voiture.

Elles commencent par frotter votre pare-brise avec une éponge et un produit pour les vitres, leur poitrine sortant littéralement de leur chemisier trop serré. Il est presque impossible de ne pas y prêter attention.

Alors que vous les remerciez et leur offrez un pourboire, elles le refusent et vous demandent de les conduire dans un autre centre commercial.

Si vous acceptez, elles montent à l'arrière de votre voiture. En chemin, elles commencent à se déshabiller et à faire l'amour. L'une d'elles passe ensuite sur le siège passager et vous fait une fellation pendant que l'autre vole votre pack d'Evian !

Soyez donc extrêmement vigilants ! Ceci pourrait aussi vous arriver ! On m'a ainsi volé un pack d'eau vendredi dernier, un autre samedi, deux fois dimanche, encore une fois lundi et à nouveau ce matin, et j'y retourne demain.

Vous faites bien de m'écrire.
Dès demain, je me poste à l'ouverture au Cora de Woluwe avec mon coffre débordant de bouteilles d'eau !
Pourvu que je soie dans les premiers !
Merci encore.

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