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Fête et crise, à qui perd gagne.

Crise des subprimes, crise financière de 2008, plan Paulson, plans de sauvetage bancaire et de relance économique, sommets du G20 avec son tout dernier de la semaine à Séoul, chômage, récession, il paraît que le tout en kit n’est plus qu’un mauvais souvenir, enfin pour les banques et qu’on va s’en sortir.
Quand ?
Mais dans très peu de temps, c’est comme si c’était fait. Les pays ont opté pour des politiques de relance.
En réalité, après le capotage financier de la Grèce, l’Irlande serait dans le collimateur des agences d’évaluation, le FMI reste prudent. Le chômage ne diminue pas, les déséquilibres des transactions courantes persistent, et des risques d'éclatement de nouvelles bulles financières sont toujours possibles.
Les milieux bien informés, enfin ceux qui passent pour savoir, nous prennent pour des débiles. Ce n’est parce que le chômage perdure, que le pouvoir d’achat s’effondre et que la direction de la Brink’s se croit en Amérique avec ses manières de gangsters que ça va mal nous rassurent les banquiers.
Johann Vande Lanotte, le dernier des génies que le roi sort régulièrement de son chapeau afin de résoudre la crise politique, ne jure plus que par la Banque nationale qui avec ses techniciens renforcés du staff des hauts niveaux va départager le litige entre Elio Di Rupo et Bart De Wever.
Les autres super-géants même libéraux sont ravis. Johann, professeur d’université, Flamand et socialiste est en passe de résoudre une équation insoluble avant lui.
Ailleurs, ils n’ont pas Vande Lanotte. Pire, ils ne le connaissent pas. On a bien Albert Jacquard en France qui lui ressemble un peu, mais c’est tout, la comparaison s’arrête là à l’apparence. Et puis, c’est un bonhomme de 84 ans, trop vieux…
Pendant qu’on en est à espérer tout de la banque, Sarko à Séoul au G20 a rappelé qu’il faudra bien un jour se préoccuper de taxer les opérations bancaires, discours prononcé dans l’indifférence générale, bien entendu.
Une dégradation brutale de la situation économique et des perspectives, une nouvelle crise, en somme, est fort possible. Son étendue peut aller d'une seule région pour une brève période à l'ensemble de l'économie mondiale pendant plusieurs années.
Ce qui est proprement scandaleux, ce n’est pas tant les désordres périodiques du capitalisme mondial, c’est l’amarrage des partis socialistes d’Europe à ce ponton pourri, soit la moitié du corps électoral de l’ensemble des pays de la Communauté.
On ne peut pas dire que la social-démocratie ait fait dans le détail. Pour s’être vendue – pardon « donnée » - à fond, elle n’a pas lésiné.

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La crise a accru les tensions sociales, réduit les salaires par le chantage exercé sur ceux-ci par un patronat qui sait y faire, un parti socialiste aux ordres et un syndicat dont la courroie de transmission entre patron et personnel patine depuis dix ans déjà.
C’en est tellement visible qu’en France, par exemple, le parti de Martine Aubry est incapable d’opposer un programme clair à celui d’une droite pourtant défaite par l’opinion. On l’a vu pour les pensions, on va le voir pour le restant de la présidence de Sarko, sur les autres réformes, justice, université, etc.
En Belgique c’est encore plus flagrant, puisque l’actuel gouvernement chargé des affaires courantes est composé des socialistes et des libéraux, ménage harmonieux, entente parfaite, avec le seul vrai homme du bureau du PS, Laurette Onkelinx, en pâmoison et mamours à Didjé et Yves !
La crise est une période plus ou moins longue – celle de 29 a duré presque jusqu’au réarmement de 38 et le new-deal de Roosevelt – au cours de laquelle le capitalisme s’est réorganisé. La crise de 2008 ne se terminera sans doute qu'avec l'adoption de nouvelles structures économiques, vers 2015, à moins qu’elle ne replonge...
Les pays émergents entendent bien tirer parti de sa longueur qui ne les affecte pas. La Chine se pose un peu là.
Nous, en Belgique, ratatinés entre les deux puissances qui font la pluie et le beau temps en Europe, confis dans notre foi en nos têtes pensantes et en notre confiance aveugle dans la banque, partagés entre le désir d’agiter nos petits drapeaux à la fête nationale, de se croire à la foire aux boudins en dansant le tango avec Béatrice Delvaux et celui de scier en deux la Grand-Place de Bruxelles, nous sommes encore plus mal placés que les autres.
En attendant, n’oublions pas que saint Elio tombe le 1er décembre !
Si la banque et Vande Lanotte se pressaient un peu, notre grand parmi les plus grands pourrait fêter sont saint patron rue de la Loi, en premier ministre !

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