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Ils sont fous !

Le remaniement en France a été l’occasion d’un grand ramdam dans les médias qui a fini par accoucher de trois fois rien.
Ce qui n’a pas empêché le chef de l’Etat de se féliciter du resserrement du gouvernement pour plus d’efficacité ce 16 novembre au soir depuis l’Elysée devant trois journalistes de télévision.
Fillon qui se succède à lui-même alors que la place avait été promise à Borloo, voilà les centristes ralliés à Sarko qui pourraient revenir faire de la lèche à Bayrou…
Eric Woerth, dont on était sûr qu’il allait sauter, saute évidemment, montrant par là que les soupçons au sujet des sommes versées à l’UMP avant l’élection présidentielle par Liliane Bettencourt étaient plus que fondés. Mais avant que l’affaire ne vienne au rôle du tribunal, sous le pont Mirabeau le Seine aura coulé plus longtemps qu’on ne pense. Pour que Woerth garde le goût en bouche, il va devoir répondre de la vente d’une forêt de l’Etat au profit de l’hippodrome de Compiègne dans lequel l’ex-ministre a des intérêts.
Kouchner, le french doctor, ne sera regretté par personne. Yade, Amara, exit la black et la beurette. Il fallait bien ça pour fermer aussi l’officine de la citoyenneté, puisque Besson est nommé ailleurs.
Bref, beaucoup de bruit pour rien.
Ce qui est d’une grande banalité et qui fait cependant du bruit parce que c’est une « personnalité », Villepin le dit « L’un des problèmes de la France, c’est Nicolas Sarkozy », ce à quoi les sarkozystes sur le coup ont comme consigne de faire passer la nouvelle fabriquée en contre-feu « Villepin est fou ».
Malgré quelques feuilles de droite, comme le Figaro ou de variétoche qui ne brassent que de la paillette et du strass pour lecteurs demeurés ou fondus de la braguette, la presse française a quelques journaux qui ne mâchent pas leurs mots et ne sont pas particulièrement tendres pour le pouvoir et pour l’opposition. C’est ça la « neutralité » bien comprise dans l’information. On peut citer Le Monde, Mediapart, le Canard enchaîné, Marianne, etc.
Nous n’avons pas cette diversité d’opinion représentée par des journaux en Belgique, comme si la crise que nous avons et la platitude de nos hauts niveaux au pouvoir, étaient des choses normales, comme s’il ne se passait rien que de très commun et ne soulevait aucune critique !
C’est dommage, en un sens, car on croirait tous nos gazetiers en harmonie avec le pouvoir, alors que la situation économique et politique est tout aussi difficile qu’en France.
Ne faut-il pas voir là aussi l’énorme différence entre les scandales dénoncés des partis et des grosses fortunes en France et l’absolu ou presque calme plat qui règne en Belgique ?

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Toute la presse au consensus pour mettre sur pied un gouvernement et nous débarrasser du cauchemar de la NV-A dans l’opposition ou au gouvernement, mais quelque part, est une des causes du manque de vivacité de la presse belge, c’est aussi son financement et son peu de diversité qui font le reste. Mais quand même, le public a l’impression qu’il doit s’en passer sous le boisseau ici aussi et qu’on y zappe trop facilement la nouvelle croustillante.
Faut-il en accabler nos rédactions ?
Avec les moyens qu’elles ont et le personnel réduit à l’extrême, la main serait plutôt du côté de la presse télévisuelle et de radio. Partagée entre une station commerciale et une station d’Etat, on ne peut pas dire que la diversité y soit la règle. Et, plus qu’ailleurs, le silence est d’or !
Décidément, il faut filer droit partout en Belgique.
Aussi la liberté de ton est ailleurs, en France notamment. Et c’est tant pis pour les nouvelles essentiellement belges, le public y est moins attentif !
Sans être rattachistes, les Wallons ont une curieuse manière de s’intéresser à la Belgique en ne s’intéressant qu’aux nouvelles venues de France.
C’est dire si le nouveau gouvernement français les intéresse plus que la panade dans laquelle Leterme dirige un pays sans en avoir vraiment le droit.
Ce qui se passe, en guise de conclusion, c’est qu’en France, il y a une opposition et qu’on l’entend. Ce n’est pas le cas chez nous.

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