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Au bord de la crise…

Nous sommes dit-on, dans les milieux de la finance, tenus à l’œil par nos bailleurs de fonds sur notre capacité de rembourser rubis sur ongle, ce que l’Etat surconsomme tous les jours du beau pognon des riches.
La Belgique figure depuis peu au bas de la page des « suspects » de la chose financière, juste derrière le Portugal et l’Espagne, ce dont profitent les « dirupolistes » pour accélérer un accord de gouvernement afin de purger le pays de ses « folles » dépenses sociales.
Le président de la commission, le Portugais José Manuel Barroso, a exprimé « toute sa confiance » dans la capacité de la BCE à « prendre les décisions nécessaires pour garantir la stabilité financière de la zone euro ». Il ne manquerait plus que la BCE ne les prît point, sauf qu’à garantir la stabilité, aucun économiste sérieux n’a jamais garanti une situation financière, sans prendre lui-même le risque de se tromper.
La BCE fournit les banques des pays menacés en liquidité suffisante, afin qu’elles ne s’écroulent pas. Sur le marché obligataire secondaire européen, elle joue à peu près le même rôle afin de tenter de limiter les dégâts.
Dans son rôle d’abreuvoir, la BCE ne résoudra rien. Voilà pourquoi nos télés et radios disposant de courts instants, entre les informations frivoles habituelles sur l’état de santé des routes et de nos stars, invitent plus d’analystes financiers que d’habitude, dont l’ineffable Etienne de Callataÿ qui craint que la Belgique doive à l'avenir prendre des mesures d'austérité plus sévères que celles qui ont été prises en Allemagne. On ne peut pas dire qu’il ait tort à se référer à la note de Johan Vande Lanotte qui, de ce point de vue, pose plus de problèmes qu’elle n’en résout. Je pense à l’énorme transfert de compétences pour une Région comme la Région wallonne dont l’exécutif loin d’être préparé à l’ampleur de la tâche semble avoir gardé le « délicieux » amateurisme du temps de l’administration Happart, avec une crise de compétence aux niveaux supérieurs tout aussi criante.
Quand on voit, par exemple, comment le Circuit de Francorchamps a été géré par la tutelle, une si petite affaire qu’elle a embrouillée à plaisir, comment va-t-on transférer compétences et fonctionnaires sans créer une pagaille monstre ?
Et qui dit pagaille, dit aussi margoulins de la politique et des finances, s’arrangeant comme des piranhas pour se partager les dépouilles !

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Pour en revenir à la défiance des milieux financiers visant la Belgique, l’appel à la rescousse de la Chine en l’appâtant par une émission d’euro-obligations, sur une idée de Jean-Claude Junker ou celui d’un Fonds monétaire européen construit sur les bases de l’actuel fonds de stabilité (l’EFSF) concerne principalement l’endettement généralisé de l’Europe ; mais c’est dire aussi qu’il ne faudrait pas qu’en Belgique on compte trop sur nos partenaires puisque ceux-ci montrent des inquiétudes tout aussi vives sur la monnaie et leur propre économie.
Ces propositions transgressent ce qui a toujours été la stratégie monétaire : en mutualisant la dette publique européenne, afin de diminuer le coût de son financement et en « oubliant » l’interdiction à la BCE de monétiser directement la dette.
S’il devenait nécessaire de procéder de la sorte afin de soutenir la Belgique, ce procédé de prêt extérieur et collectivisé pourrait devenir une véritable bombe à l’éclatement différé et imprévisible, de même que s’il fallait soutenir l’Espagne par le même procédé.
C’est l’Europe tout entière qui risquerait de devoir emprunter sur le marché obligataire à un taux de plus en plus élevé. Ce surcoût retomberait sur les prêts, remettant dans le rouge la perspective déjà hasardeuse de son remboursement.
Dans l’état actuel, un éclatement de la zone euro ne réglerait rien.
En attendant le nouveau mécanisme de crise pour 2013, on croise les doigts.
Les banques depuis 2008 se sont habituées à considérer comme acquis qu’elles sont intouchables et que, fortes de cette invulnérabilité, même à nouveau prospères, elles ne voleront pas au secours de l’Europe et encore moins de la Belgique.
Etienne de Callataÿ défend le point de vue strictement mondialiste de l’économie et son implication sur la zone euro avec son comédon belge.
C’est le drame absolu d’une gauche inexistante d’acquiescer à ce discours, en toute définition libérale classique. C’est pourquoi, on ne peut entrevoir une autre issue que celle de la rigueur unilatérale en faisant payer la crise et les outrances de nos gouvernements aux travailleurs et aux plus pauvres.

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