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Envie de vomir.

Quand on lit de quelles fariboles nos maîtres nous accablent pour nous piquer nos sous, afin de s’installer sur un grand pied, on est saisi par une vague peur du bien dire et du convenable qui font l’âme bourgeoise et les bons consensus.
Cependant, nos tentatives pour nous dissocier des biens pensants restent vaines. Nos voix sont étouffées par le « bon sens » et le politiquement correct.
Ainsi liés pour le pire et rarement le meilleur à la politique, nous avons beau savoir que nous sommes des milliers à ne plus être d’accord avec une démocratie livrée à un capitalisme voyou, tant qu’ils seront des millions à ne pas voir ce que nous voyons, rien n’y fera.
Nous recevrons notre déclaration d’impôt et payerons la TVA, liés au sort général par tant d’injustices, sans que personne de fiable ne nous explique à quoi se destinent nos efforts. L’explication officielle brute et imprécise ne nous exonérera pas de cracher au bassinet, dévoilant par là notre vaine résistance.
Il ne nous reste la ressource que d’élever la plus vive protestation, droit bien inutile dans une machine à broyer qui ne fait nulle distinction entre le juste et l’injuste.
Encore que si nous élevions une protestation dans un régime fort qui nous sanctionnerait pour notre indépendance d’esprit, comme en Tunisie et en Egypte, nous pourrions nous vanter de le braver et de ne pas avoir peur d’encourir ses représailles ; mais, nous sommes dans une démocratie molle contre laquelle on peut tout dire, parce que la mâtine sait bien que la critique, c’est peine perdue, de l’égosillement gratuit, de la besogne patte de mouche.
Ce régime sait ce qu’il doit faire pour satisfaire sa clientèle. Tant qu’il aura le geste protecteur, le réflexe caméra du Président du Chili pour les 33 mineurs, un discours la main sur le cœur, il ne lui arrivera rien.
Il pourra même se payer le luxe de se moquer des « dissidents » et des originaux que l’opinion générale rejette avec lui. Il pourra afficher un souverain dédain pour les questions embarrassantes, gommer les cas « isolés » et tourner en dérision les maniaques d’une justice exemplaire.
Mais gare s’il ne s’apitoie pas au quart de tour sur une catastrophe qui touche l’opinion publique. Là, il répond à l’instant, revient précipitamment de vacances, sort son mouchoir pour écraser une larme télévisuelle. Non pas que le drame le touche personnellement, peut-être même qu’il s’en contrebat les flancs et qu’il peste intérieurement que le cataclysme ne soit pas ailleurs... qu’on aurait pu retrouver les cadavres à la rentrée.

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Parfois même, il s’apitoie sincèrement sur le malheur et s’il se persuade qu’il a du cœur en même temps que l’opinion croit qu’il en a, ce ne pourra être qu’excellent pour son image.
Sur le temps qu’il voit la misère grandir à cause du système social qu’il ne défend plus, du travail qui devient rare et mal payé, du libéralisme qui prend les allures d’une tartine de merde qu’il fait avaler au plus grand nombre, tandis que lui bouffe de la mie bonne pour son estomac, et qu’il peut en fin de compte se conduire en parfait dégueulasse, tant qu’il ne commet pas la « faute de goût » à l’encontre de la bienpensante société.
De ce point de vue général, la Belgique doit être au premier rang des démocraties exemplaires.
On doit l’envier partout dans le monde.
Voilà un pays qui se paie cinq gouvernements qui ne parviennent pas à s’entendre, des personnels politiques incapables de diriger et pourtant honorés, plébiscités par une foule admirative, dont le vote traditionnel est sans surprise, qui n’a ni opposition de droite, ni opposition de gauche, si l’on excepte une droite nationaliste flamande qui, en-dehors de sa haine pour les autres n’a pas grand-chose à réclamer, et ça marche !... Les ouvriers ont le cœur à l’ouvrage, les chômeurs supplient qu’on les embauche, le patronat pense à des diminutions générales des salaires, les employés de l’administration conscients des avantages qu’ils ont par rapport aux pensions du privé sont prêts à des sacrifices.
Et on voudrait que les gens lucides n’aient pas envie de vomir !

Commentaires

Tellement vrai,si on reste lucide, on vomit, on vomit ces politiciens véreux, cette monarchie constitutionnelle avec cette famille qui espère toujours que les deux côtés vont enfin se mettre d'accord et qu'elle pourra s'en tirer une fois de plus à bon compte.

On devrait dire à cette racaille d'aller rejoindre Ben Ali, (espérons le) Moubarak et tous ceux du même acabit.
Ou comme d'autres le préconisaient il y a quelques mois, faire une collecte pour leur payer des pilotes polonais pour leurs avions.

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