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Fadila Laanan, prépubère.

Après Michel Daerden dont les gags ont fait le tour d’Internet, Fadila Laanan, ministre de la Culture et de l’Audio visuel, vient de parfaire notre ridicule à l’étranger,.
Les vœux pour 2011 de la ministre entrent dans les anthologies de Youtube au premier essai.
Comme elle se défend en prétendant avoir voulu clôturer l’année par un trait d’esprit, on est atterré qu’un ministre de la culture prenne les Belges pour des beaufs sans exception, puisqu’elle s’est expliquée là-dessus en soulignant qu’elle s’était adressée à tous !
Il y a dans cette socialiste d’appareil une pusillanimité d’esprit qui paraît être le critère actuel de Di Rupo, chasseur de têtes au PS.
Il a mis dans le mille, Fadila est douée. Elle a le profil.
Le nounours venait à point nommé pour rehausser d’une mièvrerie, la touche d’enfantillage de la promotion « Marie Aréna », section demi-vierge, Mons-Borinage.
Nous voilà dans de beaux draps avec cette génération de quadras à vocation de jeunisme perpétuel et incapable de faire la distinction entre un mot d’esprit et le comique lourdingue.
Cet esprit au rabais a au moins le mérite de l’être aussi pour le coût : un nounours, quelques coups de ciseaux, des décors en papier et la colle de bureau.
Vu l’état de la politique actuelle, le nounours ce n’était vraiment pas le moment.
Ou alors, il fallait lui donner les traits de Bart De Wever, voire utiliser une poupée gonflable. Il doit bien s’en trouver une quelque part au boulevard de l’Empereur dans le magasin d’accessoires du président. L’esprit eût été douteux, certes, mais aurait eu une autre dimension. Peut-être que les jours de la ministre eussent été comptés, mais sa sortie eût été accompagnée d’un rire entendu… culturel, en quelque sorte.

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Indépendamment de jouer maladroitement des scénettes à ouvrir des portes, on peut légitimement se poser la question de savoir si derrière elles, on travaille vraiment au ministère et à quoi ?
Nul n’ignore que les fonctionnaires attendaient Fadila et son nounours exposé à la caméra par un nain ou un fonctionnaire de petite taille. On les voyait pouffer en faisant semblant de s’intéresser à des feuilles de papier tenues à bout de bras, au point qu’on s’est dit « voilà une bien curieuse manière d’étudier des dossiers ! ».
S’exposer comme elle l’a fait, ce n’était pas très « politique » non plus, quand on voit le désert culturel dans lequel nous sommes plongés depuis que les mandataires locaux et nationaux décrètent par des concours ce qu’est la poésie, le roman, la peinture, le théâtre… Notez, ce n’est pas Nounours qui nous conduit à l’abîme. C’est une pratique vieille de cent ans, depuis que les ministres successifs de la culture patronnent une forme d’art qui n’a pas grand-chose à voir avec ce qui se voit dans les musées ou se fréquentent dans les bibliothèques.
C’est chaque fois la même chose. Des jurys triés sur le volet de la couleur politique des majorités consacrent des citoyens au nom de la culture. Les participants déçus se disent : c’est bien la dernière fois que je me frotte à un concours bidon, dans l’espoir de faire quelques thunes pour payer mon matériel ou rémunérer mon temps. Il faut bien vivre, loin des nounours de Fadila. La fois suivante, ils repiquent au truc, le cœur plein d’espoir.
En inaugurant la culture du nounours, madame Fadila Laanan se paie une première !
Elle dessine par la même occasion un profil de ministre original. La voilà classée dans la catégorie des moins de six ans. A quand une soirée pyjama ?
Que les artistes du genre tourmenté se le tiennent pour dit : pas de gros mots, d’imprécations, des allusions au sexe et de sa représentation, pas de sculpture obscène, de nus aux seins exagérément plats ou monstrueux, surtout pas d’humour politique, pas de pamphlets, ni d’un seul jour des 120 de Sodome ; par contre, en privilégiant le rose, le ruban, la bande dessinée pour les tout-petits, en jouant sur deux cents mots maximum de vocabulaire, en oubliant à jamais la contrepèterie obscène, tout qui a une carte de parti en règle de cotisation, pourra amener son nounours à la prochaine réunion culturelle, s’habiller en Indien ou reprendre le costume de Mickey, avant son entrée dans les cinés cochons pour faire l’amour à Minie, bien entendu.

Commentaires

Une fois de plus, un article bien pondu,mais si on regarde et écoute les autres guignols politiques nous servir leurs voeux pour l'an nouveau(tous des nuls), papa and co, vous aurez encore pas mal d'articles pour votre blog.
Bon week-end cher Duc..

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