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A tort plus qu’à raison !

Les partis du gouvernement d’affaires courantes se divisent sur le sort du projet d’accord interprofessionnel de Milquet, rejeté par la FGTB et la CSC.
Ici, pas de clivage apparent communautaire, mais l’avis différent des gens du dessus et des gens du dessous. Cependant, à y regarder de près, on n’est pas loin du communautaire quand même !
D’abord, la droite contre la gauche, sauf qu’il n’y a plus de gauche. Ensuite en cas de désaccord complet, et quoi qu’il arrive, ce gouvernement ne peut pas démissionner puisqu’il est démissionnaire !
On se demande ce qui arriverait si un ministre claquait la porte ? Par exemple, s’il venait de l’amour propre à De Crem! Il serait remplacé par le parti dont il fait partie, mais tout de même, ce n’est inscrit nulle part dans la Constitution. Delpérée pourrait ergoter que si quelqu’un s’en allait, qu’il ne pourrait être remplacé. On s’aperçoit du point de vue de la démocratie, que cet état de chose depuis plus de six mois ne pourra s’éterniser davantage.
Parmi les gens du dessus, il y a quand même une nuance, le CD&V veut que les accords interprofessionnels soient appliqués intégralement, Reynders souhaite rester « au plus près » de la proposition à l’examen et ne s’oppose pas à certaines améliorations.
C’est ainsi que revient à la surface le caractère nuancé de la droite en Belgique qui touche au communautaire. L’aile radicale est en Flandre, l’aile accommodante en Wallonie. Les dirigeants n’y font qu’interpréter une volonté collective régionale. Cela ne paraît pas grand-chose, c’est pourtant ce qui fait tout. Nous ne sommes plus faits pour vivre ensemble si, à tout propos resurgissent des différences.
Pour l’autre bord, il est normal que la gauche soit obligée de tenir compte de l’avis des syndicats. Elle ne rejette pas les textes intégralement. C’est assez curieusement grâce à la position de centre-gauche du PS wallon que Di Rupo est en harmonie avec madame Genez du SPA et pas que sur les accords interprofessionnels.
C’est de cette gauche-là et des Ecolos que vient le seul vrai consensus communautaire !

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Quant à la ministre de l’Emploi, Joëlle Milquet, elle a préparé de nouvelles propositions pour « sauver l’accord ». Cela veut quand même dire que ce qui avait été mis sur la table et qui convient bien à la droite flamande, convenait bien aussi au CDH francophone.
Il faut voir comment Onkelinx et Magnette plaident pour une refonte des accords. Ils ne sont pas déchirés en conscience, il leur semble même que les accords interprofessionnels sont valables par ces temps de crise et de déficit, mais voilà, ils se doivent de ne pas perdre la face du côté de leurs électeurs. Alors si dans le centre-droit, le MR et le CD&V voulaient bien les comprendre, cela dépannerait le centre-gauche. Elle ne se montrerait pas ingrate sur l’avenir des discussions communautaires, en renvoyant l'ascenseur.
Bart De Wever doit bien rigoler dans son coin. Il avait tout prévu, sauf la rapidité avec laquelle ses adversaires dégringolent et avec eux la Belgique à l’ancienne.
Il doit avoir un calendrier dans son bureau sur lequel il comptabilise avec délices les jours de crise.
Ce n’est pas difficile dans ces conditions de faire de la politique. Il suffit d’attendre. Comme les autres n’ont encore rien compris, il faut juste allier un rien d’hypocrisie à la patience.
Tout le monde veut un accord sur tout, les accords interprofessionnels et au-delà, tous les autres accords, communautaires et économiques. Bart De Wever, comme les autres, monte au créneau à chaque fois et jure sur la Flandre que c’est son vœu le plus cher, comme Di Rupo, comme Javaux, comme Milquet, comme toute la communauté flamande.
C’est à celui qui criera le plus fort « Nous voulons un accord d’urgence. »
Alors, pourquoi n’en a-t-on pas ?
Pourquoi sur les accords interprofessionnels, y a-t-il des bisbilles ?
C’est tout simplement que le Nord ne comprend plus le Sud et que le Sud en a marre du Nord.
Reste à accoucher du plus difficile : la conclusion.
Tout le monde le sait, chacun le nie comme un beau diable, c’est pourtant simple : il faut divorcer.
Alors, ces accords interprofessionnels ?
Même la FGTB s’en fout !...

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