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Chewing-gum et gouvernement !

Qui dit que les Flamands ont désormais horreur de copier ce qui vient de France ?
L’Hexagone a Michèle Alliot-Marie, ministre des affaires étrangères et vacancière impénitente en Tunisie où elle était à « tu et à toi » avec les dignitaires de Ben Ali, en fuite.
La Belgique a son pendant en Pieter De Crem, ministre de la Défense nationale et américanolâtre tout azimut, au point de préférer l’Amérique à son propre pays !
Dans ses « Mémoires d’outre-tombe » Chateaubriand avait senti venir De Crem deux siècles avant « Pour faire de la politique, il n’est pas besoin de qualités, il faut en perdre ». Doté d’un remarquable talent pour en perdre, De Crem ne pouvait qu’y réussir.
Plus personne ne démissionne de nos jours. Il suffit de montrer un front serein en démentant des faits avérés, avec l’assurance du maquignon qui vend un cheval panard pour un champion du steeple et c’est gagné.
La Katholieke Universiteit van Leuven n’aura pas à rougir de son aptitude à produire dans la nouvelle éthique, ce qui se fait de plus accrocheur dans le commerce, la politique et l’industrie.
Que les habitants d’Aalter se rassurent, Pieter De Crem ne démissionnera pas.
Pourtant, il y aurait de quoi s’alarmer. Selon Wikileaks, Pieter De Crem « aurait soufflé certaines questions à l'ambassadeur des Etats Unis, quelques questions qu'Hillary Clinton devrait poser pour faire pression sur le gouvernement belge afin de renforcer l'engagement militaire en Afghanistan. » (De Standaard)
Si cela ne s’appelle pas de la haute trahison, on se demande ce qu’il faudrait de nos jours pour que cela en soit.
Heureusement, il y a encore des socialistes en Belgique et tant pis pour Elio s’ils sont flamands, Dirck Vandermaelen (sp.a) s’est inquiété du manque de fiabilité du ministre de la Défense : "Je me pose la question, si c'est un ministre belge de la Défense ou est-ce qu'on a un sous-sous-ministre des Etats Unis qui gère notre Défense en Belgique ?".
C’est tout à fait mon avis.
Comme tout part « en couilles » dans nos deux moitiés de pays, nous avons donc une commission de défense chargée d’évaluer, entre autres, le pourcentage de gènes flamands de chaque ministre. De Crem satisfaisant amplement à l’examen, il ne pouvait que sortir blanchi de la confrontation avec ses pairs (Je n’ai pas osé écrire la tête haute dans son cas).
C’était sans compter sur les cabalistes d’André Flahaut du ministre de la Défense. Des mots très durs à l'encontre du ministre De Crem, du genre : pion, espion, chihuahua ( ?) ont été prononcés.

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Et voilà où nous rejoignons la super crise que nous traversons depuis plus de six mois : comme le gouvernement est démissionnaire, Pieter De Crem l’est aussi. Vous me direz, puisque les accusations sont d’une telle gravité qu’on ne peut décemment pas laisser un « plus que sympathisant » des Américains comme ministre de la défense, et que l’intéressé lui-même devrait avoir la décence de partir sur la pointe des pieds et chercher un autre emploi du côté de Washington !
C’est mal connaître le punch du ministre De Crem, confondant dignité avec dignitaire !
La défense de l’américanolâtre est assez surprenante.
"Ça me laisse tout à fait indifférent, en fait, ce qui a été repris dans Wikileaks, correspond plus ou moins à la réalité, c'est-à-dire qu'il y a eu donc une circulation diplomatique intense, visant donc (sic) à augmenter nos efforts en Afghanistan. Bien entendu, c'est le gouvernement belge qui en a décidé, et même, il y a eu une réunion du cabinet restreint justement le matin où la réunion avec madame Clinton, s'est tenue".
Passons sur la lourdeur de la phrase. De Crem n’est pas là pour faire du style, pourtant n’est-il pas licencié en philologie romane ? …évidemment à Leuven.
Voilà qui est admirable : l’accusation repose « plus ou moins » sur la réalité !
Et c’est au nom de « la circulation intense » que De Crem en profite pour se défausser sur le gouvernement. Puisque c’est en cabinet restreint que De Crem passait le pot de chambre à Madame Clinton, elle a donc pu faire ses besoins pour la bonne cause devant tout le monde, sans que Pieter n’en assume la responsabilité.
On se demande, de Leterme ou lui, qui a présenté le rouleau de toilette ?
Si Michèle Alliot-Marie avait été belge, elle aurait beaucoup apprécié.
Il faut rendre justice au député Dirck Vandermaelen qui a demandé la démission du ministre, celui-ci serait devenu démissionnaire… d’un gouvernement démissionnaire, une première dans le monde !
On n’en pas fini avec les embrouilles, conséquences d’un Bart De Wever résolu à défendre le baroque d’un gouvernement qui ne peut appliquer une politique quelconque, avec l’espoir que la Belgique fédérale partira en quenouilles d’elle-même et sans effort.
En ce sens De Crem est parfait.

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