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Le capital converti au communisme !

Personne n’y avait pensé – et surtout pas les flèches qui comme tous les dimanches jouent avec nos roubignolles à la RTBF et à RTL - la Chine a réalisé la synthèse du capitalisme et de son avatar le communisme. Le résultat est enthousiasmant pour Wall Street. Voyez plutôt : un PIB en progression de 8 à 10 %, des salaires dix fois moindres que ceux du capitalisme version Detroit, pas de sécurité sociale, les jeunes sont priés de s’occuper de leurs vieux, car en Chine, les retraites et pensions sont inexistantes ou ridiculement basses, les malades pauvres meurent dans les rues.
Le bonus de cet Empire devenu miraculeusement capitalo-communiste tient dans sa police, le sens de l’Etat des juges, l’absence de démocratie. La balle, qui tue le condamné à mort, est payée par la famille, à moins que les proches n’aient signé un accord avec les Autorités, selon lequel les organes à transplanter seront prélevés sur le condamné à mort, si possible avant son exécution, pour être vendus pour la plus grande gloire du Parti aux plus offrants.
Admirable pays à la forte croissance, au point de racheter les dettes des USA, puis de s’intéresser aux nôtres !
Selon la logique des affaires, la Chine est un pays modèle qu’il faudra imiter, si l’Occident veut rester compétitif. La situation économique commande de ne pas trop traîner.
Des voix ne se sont pas encore élevées ce dimanche midi chez nos balbutiants de la pensée correcte afin de légitimer cette suite logique du capitalisme, cela viendra.
A défaut, nos débatteurs ne se sont pas posé la question de la pertinence du système économique même défaillant, tant ils sont sûrs qu’il est le meilleur !
Jadis fleuron de nos démocraties et brusquement dépassé par un milliard et demi d’hommes, le capitalisme a encore à apprendre du communisme. Les gens intelligents des cabinets d’affaire et des holdings tentaculaires commencent seulement à le comprendre. N’en doutons pas, la piétaille y viendra aussi. Syndicats, partis, associations de consommateurs, sont au stade de la longue marche : plaintes, fatigues, augmentations de la dette, indexations, gouvernement lipotrope et en instance de départ, longs récitatifs des importants en « eur », familles au désespoir, escrocs en associations de consommateurs, les pauvres à l’affût d’une aumône indexée sur la ladrerie des riches, comme cet enfoiré qui préconise une sortie de crise en n’achetant pas des laitues sous cellophane et du sucre en carton fort avec petit moulin dispatching…
Et pas un mot sur le système, pas un murmure, l’ombre d’un grief, Anne Demelenne, secrétaire nationale de la FGTB, excusant la journée de grève par l’inquiétude des gens.
La matière humaine s’ébranle, se presse, s’agglomère : victoire, le capitalisme n’est pas mort, il réussit le tour de force de se nourrir du socialisme et du communisme ! Pour un peu, la beauté de la social-démocratie leur tirerait des larmes de bonheur.

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C’est que tout est parfait, en-dehors de nos viandes, de nos excès, de notre manque de prévoyance, de notre jalousie maladive, de notre vulgarité indécente...
Personne n’a prévu de double-vitrages afin que les tomates mûrissent plus vite, de chaussettes de laine vierge tricotées avec amour par les grands parents, qui protègent des grands froids et font que les pauvres n’encombrent pas les dispensaires. Alors comment voulez-vous qu’il n’y ait pas la crise, si tout le monde boit de l’eau en bouteille qui coûte dix fois plus que celle du robinet ! Si chacun va au bureau sans covoiturage et si les ministres oublient d’actionner le cliquet qui empêcherait qu’ils s’en mettent plein les poches de nos accises.
Les prix qui s’emballent, c’est la faute du consommateur et un peu des méchants arabes qui ne pompent plus, mais veulent se faire pomper par nos belles ardentes. Ils ne le disent pas, mais ils ont sur le bout de la langue, qu’il faut à tout prix protéger nos femmes et nos emplois des gonades du désir nord-africain, autrement, ils n’auraient pas tant aimé les dictateurs du Maghreb comme ils l’ont fait, juste avant de retourner leur veste et de s’esbaudir des Arabes démocrates…
Après le récital Defeyt sur l’art de mieux vivre avec moins, Bruno Colmant, économiste comme l’autre, se tient au bon raisonnement qu’une dette faite d’euros lourds s’épongent en un rien de temps avec un euro léger. Finies les grandes douleurs des budgets dépassés. La montée des prix pour sauver la dette, voilà qui va emballer le pauvre type qui a bossé toute sa vie pour payer sa chambre « Aux Marronniers » deux ans avant de claboter, avec un rien de pécule supplémentaire pour se faire faire une petite branlette le week-end, par l’infirmière de garde.
Tout ça balayé, par l’inflation sainte, l’arme suprême des batailles des Etats en faillite.
Alors, si travailler ne nourrit plus son homme, la Chine nous ouvre ses méthodes, son bilan positif, ses 10 % de plus chaque année, ses yens sous évalués, à condition de la rejoindre par l’inflation, la parade qui appauvrit les cons sans le concours de personne.
Mais quel merveilleux système !
On comprend pourquoi à la RTBF et à RTL, on n’en parle jamais. Tabou absolu !... C’est simple, s’ils osaient se débraguetter là-dessus, le peuple désormais convaincu, ce bon peuple briseur de bureaux du FOREM, serait tout de suite indigné. Des furieux accableraient d’insultes les salauds qui découragent d’aimer le capitalisme.
Une folie à éviter !

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