« Hayez les cœurs contre nous endurcis… | Accueil | Comment peut-on être Charles Bricman ? »

Match Delvaux – Slits : 0 – 1

…dans la publication d’actualité : la démission de Koekelberg (chef de la police jusqu’à dimanche dernier), Slits, rédacteur en chef de la Libre Belgique, marque un but contre l’équipe Delvaux du Soir, moins offensive.
Pour une fois « La Libre » relate avec force détails. On en apprend de belles...
Ainsi donc, Koekelberg, le nouveau Rastignac (1), aurait été victime d’abord d’un lynchage, puis d’un lâchage politique.
Ce n’est pas tant que la police m’éblouit et me passionne. C’est un sale boulot et j’ai toujours trouvé que les gens qui le font avec passion sont en général des individus dangereux. Mais bon… on ne peut pas faire justice soi-même et on se demande ce qui arriverait s’il n’y en avait pas. On voit le résultat, quand il y en a peu. Mais là n’est pas le but de cette chronique.
Le lynchage.
Un matamore flamingant de la N-VA, Ben Weyts, surnommé Ben Laden par ses potes et bull-terrier, par la Libre, a un réseau de balances (informateurs) au sein de la police fédérale, plus efficace que celui, jadis, de la police des garnis (n’importe quel inspecteur rêverait d’avoir le même de nos jours, s’il en avait les moyens).
« L’informateur » téléphone ses rancœurs à Ben Weyts, bouillant défenseur de leur noble cause, et le tour est joué !
C’est vrai aussi que le Fernand, à part sa science du placement, n’a pas l’esprit aussi vif que le flingue. Le bul-terrier n’a plus qu’à sortir du placard la circulaire Koekelberg incitant à l’extrême prudence budgétaire pour ce qui est des déplacements à l’étranger. La mettre à côté des 92.000 euros, pour un voyage au Qatar de promotion perso du grand chef de la police, n’est plus qu’un jeu d’enfant !
Vous me direz, Ben Laden a raison. Certes, si ce n’est qu’à l’échelon Koekelberg, pour réprimander un pareil agissement, du reste régulièrement épinglé par la Cour des Comptes, il faudrait aussi supprimer toutes les bonnes choses qui font la douceur de la vie du monde du dessus. Par exemple, le parc automobile de grosses cylindrées et le remplacer par des « Berlingo » de la Haute administration au gouvernement, louer des arrière-salles de bistro pour les tables rondes secrètes, plutôt que des châteaux de banlieue et remplacer jusqu’à la qualité « moka » du café versé dans les tasses armoriées du parlement, par des produits « équitables », toutes choses qu’apprécierait l’électeur qui la saute en ce moment, mais aux antipodes des mœurs parlementaires.
Il y avait déjà eu du vent dans les coursives, quand Koekelberg « nomma » deux créatures qui auraient pu prendre aussi mes notes, en croisant et décroisant des jambes gainées de nylon noir. Ça interpelle le besogneux des visions pareilles, eux qui font des journées entières de bureau en compagnie de personnes qui, en-dehors de la journée de la femme, ont beaucoup de mal à faire croire qu’elles sont du sexe opposé.
Annemie Turtelboom, cheffe-ministre, n’avait qu’à prendre son accent anversois, pour rouler les « r » dans une lecture approximative d’un texte à-peu-près écrit en français, pour acter la démission du Fernand, qu’elle remerciait du merveilleux travail accompli.
Avant l’épilogue, Leterme jamais aussi présent depuis qu’il n’a plus rien à dire, avait savonné le toboggan sur lequel le Fernand posait le cul.
Le lâchage.
La francophonie avait vu d’un mauvais œil un Wallon pousser à la démission par une coalition flamendo-flamingante.
Mais voilà, comme tous ceux qui se trompent sur la meilleure façon de jouer des coudes dans l’empressement à se hisser au sommet, le Fernand avait cotisé à tous les partis. Je laisse aller la Libre : « Koekelberg a entamé sa carrière au cabinet de Melchior Wathelet père (PSC/CDH), il a travaillé avec le socialiste flamand Luc Van den Bossche sur la réforme des polices et la fonction publique, il est passé ensuite par le cabinet d’Antoine Duquesne (MR). Et aujourd’hui, il est défendu par le mari de la vice-Première socialiste francophone Laurette Onkelinx : l’avocat Marc Uyttendaele. »

37c00.jpg

Nos héros de la plus longue crise au monde observent à présent un devoir de réserve. Le Fernand est cuit. Personne ne pleurera sur son sort – il aura une belle pension – et je me fous de savoir si tout cela est juste ou injuste.
Tout simplement pour dire que sur cette info, Béatrice a été battue sur le fil par le dénommé Slits, de la Libre, un nom qui sonne comme celui d’un inspecteur de « New-York, police criminelle ». Sauf que le prénom, Vincent, n’est pas terrible ! Que dirait-il de « Vance », comme celui de Vance Packard, qui pourrait être son idole ? En effet, l’économiste américain a étudié le système de consommation, les effets de la publicité sur la population et les procédés psychologiques des publicitaires, toutes connaissances indispensables au métier de rédacteur en chef modèle, par ces temps troublés !
---
1. Rastignac : Personnage de la Comédie Humaine de Balzac. « La vie est une proie qu’il faut posséder par tous les moyens et sans aucun scrupule » (Le Père Goriot).

Poster un commentaire