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La Fédération Wallonie-Bruxelles.

Eric Van Rompuy et la ministre bruxelloise CD&V Brigitte Grouwels dénoncent la foucade de la Communauté française de Belgique qui a décidé de s’appeler « Fédération Wallonie-Bruxelles ». Certains Wallons et Bruxellois ne sont pas loin de partager cette critique, évidemment pour d’autres raisons, puisque pour les Flamands, Bruxelles est une terre flamande et tant pis pour ses habitants en majorité francophones.
Les raisons des francophones tiennent au sans-gêne des quatre partis qui, sans consulter les citoyens, décident de changer de nom !
C’est comme si des historiens se référant à l’ancienne dénomination bourguignonne, décidaient de nous appeler la Grande Bourgogne afin de nous différencier de l’autre, le tout ficelé en une demi journée de faux débats dans un colloque à Paliseul ou au Signal de Botrange !
Parler de « Fédération » entre Wallonie et Bruxelles, alors que Bruxelles est une Région à part entière (enfin voudrait le rester), suppose puisqu’il s’agit de l’association de deux Régions, dans un gouvernement fédéral qui en compte trois, d’une association de deux Régions, en opposition à la troisième. Il va exister deux pouvoirs fédéraux en Belgique, l’un (le national) et un autre (le régional) !
Quelles seront les relations entre le Fédéral national et le Fédéral régional ? Qui signera les accords au nom de la Fédération régionale ? Qui aura l’autorité prépondérante, la Région wallonne ou la Région bruxelloise ? Sinon, comment va-t-on construire une parité ?
De ce point de vue, ce n’est pas seulement Bart De Wever qui a raison de s’inquiéter, mais tous les Wallons.
Rudy Demotte et les représentants des 4 partis francophones n’avaient pas le droit de décider unilatéralement de ce qu’ils viennent de faire sans demander un mandat des électeurs par référendum, au lieu de mettre les Wallons et les Bruxellois devant le fait accompli.
Certains se réjouiront de cette initiative en s’écriant « enfin, voilà les partis wallons qui se réveillent et qui prennent une décision ferme. » Plutôt que de se lancer dans une collaboration inédite et qui va s’improviser entre les membres de la nouvelle fédération, n’y avait-il pas un autre moyen de contrer l’appétit flamand ?
Voilà dix mois que les quatre partis francophones font une politique de fromage mou. Ce serait même elle qui aurait conduit Bart De Wever à laisser pourrir la situation postélectorale, en estimant que la N-VA pouvait encore retirer de nombreux avantages de son absolue mauvaise foi dans les négociations !

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Rudy Demotte et les présidents des partis francophones font une politique dangereuse, celle des gamins souffre-douleurs et traqués sous les préaux d’écoles par des tourmenteurs plus nombreux. Ceux-là perdent tout contrôle d’eux-mêmes et se lancent sans réfléchir avec leurs petits poings contre ceux-ci surpris, puis enragés à leur tour.
Si bien que le Droit s’est dilué entre deux groupes et qu’on ne sait qui des deux a commencé, ni surtout, qui a raison !
Voilà trop longtemps que les partis francophones montrent leur peur de perdre la Belgique et sa dynastie, pour que la peur ainsi affichée ne soit pas l’erreur fondamentale.
A présent, ils se mettent dans l’illégalité, non pas par rapport à l’Etat fédéral puisque voilà longtemps que plus personne ne le respecte, à commencer par les Flamands, mais par rapport aux citoyens de Wallonie et de Bruxelles !
On accepterait l’oukase de ce coup de force, s’il était le prélude de ce que Brigitte Grouwels appelle un acte qui s'apparente à du "séparatisme au troisième degré" et que nous reconsidérerions comme les prolégomènes d’un acte « au premier degré ».
Connaissant la poltronnerie des partis francophones, il y a beaucoup de chance que cet acte ne soit en réalité qu’une forme désespérée de lutte des partis wallons, une sorte de Fourons bis ! Ne sachant plus quelle attitude adopter devant le dernier négociateur Wouter Beke, Flamand de bonne race, nos débatteurs de salon n’ont trouvé que cette formule, sans bien savoir quelle réplique meilleure prendre ! La seule possibilité de sortir nos zombies de la tente à oxygène serait que l’ultime négociateur, dans le sursaut de l’honnête homme, déclare publiquement que les négociations sont terminées parce que la NV-A ne veut pas qu’elles aboutissent.
Bien entendu, il ne le dira pas.
Rudy Demotte et les chefs de parti vont se retrouver avec la Fédération Wallonie-Bruxelles sur les bras, gadget supplémentaire.
Une initiative intéressante aurait été de reconsidérer la représentativité des Flamands de Bruxelles et par voix référendaire proposer le rattachement des communes francophones de la périphérie à Bruxelles. Après les déclarations de Kris Peeters dans la Libre, voilà qui aurait été une réplique adéquate.

Commentaires

Pour les ignorants, comme moi, et qui en plus sont paresseux, j'ai fait la recherche pour vous:
PROLÉGOMÈNES : subst. masc. plur. Rare au sing.
- Longue introduction placée en tête d'un ouvrage, contenant les notions préliminaires nécessaires à sa compréhension.
- Dans un exposé oral, préambule, explication préliminaire, entrée en matière.
- Ensemble de notions préliminaires nécessaires à l'étude d'une science, d'une question particulière.

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