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Le Doudou Dindon !

Bien que ces messieurs patinent dans la semoule depuis un an, cela ne les empêche pas de jeter des peaux de banane sous les préaux où ils passent leurs dix-heures à chahuter et à se moquer de leurs électeurs.
Nos grands enfants s’amusent... mais pas tous.
Certains viennent d’en inventer une bien-bonne qui a de quoi mortifier le formateur. En pleine affaire sérieuse, ses plus gros dossiers sous le bras, prêt à recevoir Jean-Mi Javeaux pour clore une série d’interview avant d’afficher le plan de route pour la suite, son éminence Elio Di Rupo se fait prendre la vedette par le gros d’Anvers soi-même !
Les journaux : « La rencontre N-VA/Open VLD/CD&V apparaît clairement comme une tentative de constituer, côté flamand, une majorité de centre-droit et de l’imposer au formateur. Une énième provocation du patron de la N-VA ? C’est ce que ressentent les francophones, ainsi que le SP.A et Groen, exclus du jeu. »
Voilà Elio profondément vexé. L’homme est versatile, rancunier. Bart De Wever n’aurait pu s’y mieux prendre pour humilier le socialiste montois qui se voyait déjà au « 16 » ! C’est comme si on disait à Di Rupo poète, que sa poésie c’est de la merde !
Viol ! trahison ! écrira-t-il un jour dans ses mémoires.
Que ce front flamand n’existera pas de sitôt pour les questions communautaires, cela pourrait rassurer les Francophones, mais à demi, car il existe déjà, ce front, sur le volet social !
Depuis peu, il s’est étendu à Charles du clan Michel, président du MR, il a vu et marqué son accord avec Alexander De Croo et Wouter Beke sur certaines convergences qui traitent de l’économie, du social et de l’accueil des étrangers. Et ces trois partis semblent d’accord là encore avec la N-VA.

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L’Europe file à droite, c’est dans l’air du temps. Ils le savent et cela fragilise la majorité PS en Wallonie, mal placée pour négocier quoi que ce soit dans le contexte actuel.
La Commission européenne propose pour 2012 un programme qui fera plaisir aux libéraux et aux nationalistes. Ce programme exclut toute augmentation des revenus salariaux et tout ce qui accroît le déficit.
Croit-on sérieusement pouvoir sauver l’euro en faisant baisser les salaires, en rognant sur les revenus de remplacement et en détruisant l’enseignement gratuit et les services publics ? C’est ce que Barroso croit. Les premiers enthousiastes de l’austérité massive des pauvres se sont réunis aujourd’hui sous la houlette de Bart De Wever.
Ces eurocrates sont en train de faire de la récession une manière de nous gouverner, comme les Grecs en font déjà l’amère expérience.
Outre le casse-tête bruxellois non encore résolu, c’est toute la Belgique qui trime, chôme et vit mal des pensions de vieillesse, qui va éponger la facture du redressement.
Nul ne sait ce qui pourrait survenir des accords sociaux de Di Rupo avec la majorité qu’il envisage, mais il devra tenir compte du front des droites qui se constitue avec un Bart De Wever aussi présent dans ce secteur que dans le secteur linguistique.
Aujourd’hui le trio de la droite flamande va certainement désigner les plus pauvres suspectés de manquer d’ardeur pour rechercher du travail, responsables selon eux de la mauvaise santé économique d’un pays dont on assure pourtant à l’étranger qu’elle est satisfaisante. La fragilité actuelle des banques belges avec les créances d’une Grèce qui n’est pas certaine de rembourser, accroit encore la stigmatisation des plus pauvres, afin de prémunir les plus riches de toutes représailles qui seraient négatives pour l’économie !
On reproche à Di Rupo de ne pas avoir assez donné de gages de sa fidélité au système économique actuel, alors que le PS est engagé jusqu’au cou dans l’économie libérale. Situation qui le met mal à l’aise, depuis qu’à la direction du parti, ils se sont aperçus qu’ils se sont fait avoir sur les « bienfaits » de la social-démocratie.
On voit l’ampleur des enjeux qui se dessinent et qui n’ont plus rien à voir avec le clivage flamand-wallon, mais touche la vie du plus grand nombre de Belges. Joëlle Milquet, l’actuelle ministre fédérale du travail, patauge dans ses réformes et délègue Wathelet pour les besognes désagréables comme celle qui consiste à rassurer la droite sur les mesures d’exclusion de ceux qui abusent du chômage. On reparlera sans doute prochainement du chômeur de longue durée et des moyens de mettre une limite à des indemnités de remplacement.
Le dilemme est connu, c’est un classique du genre : soit il y a du travail et les chômeurs n’en veulent pas, soit il n’y en a pas et les chômeurs sont coincés dans un statut dont ils ne peuvent sortir faute de quoi, ils ne mangeront plus à leur faim. Qu’on puisse imaginer des mesures incitatives dans le premier cas, semble naturel. Dans le second, ce ne sont plus que des manœuvres ignobles et indignes à l’encontre de gens qui sont trop démunis pour se défendre.
Il ne faut pas oublier que la destruction d’emplois depuis plus de vingt ans qu’on globalise et mondialise n’est pas le fruit du hasard, mais de la volonté de ceux qui ne visent ni l’emploi, ni la qualité, mais leur seul intérêt.

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