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Quand deux KUL enquêtent.

Entre être con, salaud ou naïf, il y a beaucoup de variantes. Il y a même quatre combinaisons possibles à ces trois postulats. Je veux croire que madame Anja Van Den Broeck et monsieur Hans De Witte, s’il fallait les ranger dans une des quatre catégories, seraient plus à l’aise dans celle de con-naïf.
Ces universitaires de haut grade ont réalisé une enquête “Travail et Motivation” sur l’appétence des Flamands et des Wallons au travail. C’est dire que ces deux phénomènes d’intelligence ne doutent pas du sérieux de leur entreprise.
Sponsorisée par une Mutuelle flamande, on dresse immédiatement l’oreille quand l’enquête a pour but de « promouvoir la santé au travail et optimiser la motivation de ses propres collaborateurs ».
Et voilà nos deux bac + 10 embarqués dans la partie de manivelle qui existe depuis l’ère industrielle – avant on ne parlait que de servage - entre les philosophes et les physiocrates sur l’épanouissement de l’individu au travail.
Inutile de dire que l’esprit de la Mutuelle chrétienne se combine admirablement avec les convictions des chercheurs formant l’harmonie de l’indiscutable, la religion catholique ayant adopté depuis longtemps les thèses protestantes sur la réalisation de l’homme par le travail.
La pierre philosophale de l’homo sapiens épanoui à 1200 euros le mois moyennant sa perte de liberté huit à neuf heures par jour, n’est pas encore trouvée et ce n’est pas demain que ces éminentes personnalité de la KUL (1) (surtout détachez les lettres de cet acronyme en les épelant séparément) pourront se vanter d’avoir rendu l’esclave des temps modernes heureux.
On pourrait passer au compte des travaux inutiles le projet de ces deux esthètes du bon comportement à l’usine et au bureau, si dans les résidus archi connus de la manière de prendre les gens pour des machines consentantes, il n’y avait quelques observations inattendues et qui bouleversent mes idées sur les dissemblances entre Wallons et Flamands.
Les Flamands seraient plus « paresseux » que les Wallons, donc dans le contexte actuel, moins gogos et somme toutes plus intelligents, que mes compatriotes de langue.
Les Wallons, abusés sans doute par 50 années de socialisme libéralo-marchand, ont plus d'éthique (sic) concernant le travail, attachent moins d'importance à la famille et aux loisirs et estiment qu'un emploi offrant des possibilités d'évolution est plus important qu'avoir beaucoup de jours de congé. On pourrait dire ça autrement. Les Wallons trouvent dans le travail le moyen d’échapper à leur famille, vu que ça grogne ferme depuis qu’ils n’arrivent plus à la nourrir correctement, alors vous pensez, si en plus il était question de prendre des vacances ! Quant à une promotion, même de 50 euros pas mois, il est pour, quitte à dénoncer à la direction ses camarades qui « sabotent ».

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L'enquête a été réalisée auprès de 1.500 personnes dont on ne nous dit pas leurs fonctions, grades, diplômes, moyens financiers, s’ils étaient officiers de police ou maquereaux en permission de sortie pour la recherche d’un emploi, avant la relaxe définitive. Le volet belge de cette enquête des Européens bien pensants a été écrit par le duo con-naïf précité.
Les Flamands insistent plus sur la famille et les loisirs et sur le fait que travailler est pour eux surtout un moyen d'atteindre une sécurité financière, comme ils privilégient aussi généralement des emplois sans trop de stress, avec des horaires avantageux, de nombreux jours de congé, etc. On peut dire qu’ils se placent au niveau de l’intelligence nettement au-dessus des Wallons, dont la bêtise éclate par contraste.
Question qui m’embarrasse, d’après les témoignages obtenus, un grand mystère persiste, les 1.500 personnes interviewées, comment les a-t-on linguistiquement choisies ?
Finalement, l’opinion n’est qu’affaire d’échantillonnages ! Il y a bien 1.500 personnes en Belgique qui n’en ont rien à foutre de la KUL, d’Anja et de Hans, ni du travail à la con pour des cons et qui pourraient gravement perturber la sérénité nationale sur la statistique et le bonheur journalier de bosser…
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1. Puisque dans ses temps libres Madame Anja aime sortir avec son appareil photo pour faire des portraits, elle pourrait fixer le mien bien rond sur pellicule.

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