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Les 120 journées de DSK...

...ou l'érection présidentielle.

Il me faudra bien revenir sur cette affaire DSK, presque à mon corps défendant, tant on a déliré depuis les débuts de l’affaire, à un point tel, qu’aujourd’hui on en est à parler de complot dans les milieux branchés du socialisme bobo de la rue de Solferino!
Première chose : en tant qu’homme privé dans son couple avec Anne Sinclair, que Dominique Strauss-Kahn soit libertin, il ne s’en cache pas et apparemment elle s’en accommode, libre-échangiste, partouzard, qu’il fantasme dans le sadomasochisme, c’est son choix et ça ne nous regarde pas. Mieux, on s’en fout complètement. Ce ne sont même pas les journalistes spécialisés dans le cul qui sont allés le chercher. C’est la justice américaine. C’est elle qui fait le show avec menottes et qui laisse photographier l’air hagard du libertin déconfit. Fallait-il passer à côté d’une information mettant en cause le directeur général du FMI, même si le show est de mauvais goût ?
Ensuite, vu la fortune de madame Sinclair, que DSK soit resté un minimum de temps en prison, tant mieux pour lui. Mais que l’étalage des moyens considérables dont il dispose et la manière dont le couple vit puissent déranger ceux qui se font une autre idée du socialisme que Pierre Moscovici et Jack Lang, c’est tout à fait légitime aussi.
Que madame Nafissatou, la plaignante, ait menti au grand jury, que ce soit une intrigante pas si traumatisée que cela de son contact brutal avec le libertin de la suite de l’hôtel, une question reste pendante : « A-t-elle, oui ou non, était violée par DSK ? ». Les bleus au vagin dûment contrôlés médicalement, sont-ils le résultat d’une brutalité à une femme forcée qui se défend ou le résultat de petites douleurs, sources fécondes de grands plaisirs ? Il y a fort à parier que nous n’aurons jamais la réponse à ces questions fondamentales.
De cette confusion, de ces mensonges de ce parfum de scandale, il ressort que cette histoire ne sert pas les femmes qui veulent qu’on les respecte et qui souhaitent décider elles-mêmes, si oui ou non, elles acceptent une relation sexuelle avec un partenaire choisi.
Les dirigeants du PS français qui plastronnent à toutes les télévisions et se laissent aller à des interviews dans les journaux, ne méritent pas de représenter les socialistes de France, surtout qu’ils ne comprennent rien aux conséquences politiques de l’affaire DSK.
Ils n’ont cessé depuis quatre ans de se moquer du président Sarkozy. Il est vrai que son comportement bling-bling, ses amitiés avec les plus riches, l’étalage de son infortune conjugale avec Cécilia et sa bonne fortune avec Carla, la manière de prétendre être politiquement omniprésent dans tout, etc, etc, ont fait qu’il était légitime que ses adversaires s’en moquassent. Il a compris la leçon et d’ici les élections de l’année prochaine, il va jouer la sobriété, tout au plus se bornera-t-il à exposer son bonheur légitime d’être père.
Et les mêmes seraient prêts à lui opposer un Dominique Strauss-Kahn, grand consommateur de jolies femmes, si ce n’est pire, vivant au crochet de la sienne dans un luxe et une dépense que les socialistes de base ont peine à imaginer. Et ils pensent que DSK a une chance de devenir président de la République !
C’est effarant comme ces gens n’ont pas senti que les Français se font une autre image de la présidence et qu’ils regrettent (selon les sondages) d’avoir élu Sarko.
Faut-il avoir l’esprit dévoyé, le jugement soudain limité d’un Jack Lang, de penser qu’être un sauteur du deuxième sexe, comme Berlusconi, ne soit pas hautement préjudiciable à la fonction en France ?
Ce manque de jugement implique toute la direction du PS. Les craintes de la gauche sont fondées de ne pouvoir trouver un candidat ralliant les suffrages de plus de la moitié des votants en 2012.
Possible aussi, que ces messieurs dames de la direction louangent le héros du jour, pour ne pas avoir l’air d’être de mauvais camarades et, qu’en eux-mêmes, ils pensent que DSK est out pour les présidentielles !
Sauf que par excès de zèle ou bêtise affirmée, certains voient le coup de reins désastreux, comme un complot visant à déstabiliser DSK ! C’est tellement gros d’imaginer qu’une soubrette hyper-menteuse, en cheville avec les milieux de la drogue, au passé incertain et à l’avenir encore plus, ait été approchée pour une « mission spéciale » venant des Services français ! Voilà qui dépasserait en bouffonnerie l’affaire du Rainbow-Warrior, ou celle des écoutes de Carole Bouquet par le commandant Christian Prouteau, sur ordre de Tonton.

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Du piège supposé, au complot ourdi, on voit bien Moscovici passer de l’une à l’autre version, selon les rumeurs et la rivalité entre eux des amis de DSK.
Deviendrait-on inapte à diriger un parti politique par la déconnexion du riche à la vie réelle, et par l’éducation reçue dans les grandes écoles, ENA, Normal-Sup, Science-Po ?
Y sort-on plus con qu’on y entre ?
C’est une question tout à fait pertinente. Le PS aurait intérêt à y répondre d’urgence avant le premier tour des présidentielles.

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