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Panique place Saint-Lambert…

A la lumière des dramatiques événements qui ont ensanglanté la place Saint-Lambert à Liège, on peut dire que le citoyen ne doit pas être rassuré du tout par le comportement de la police locale, renforcée des as de la gâchette venus d’ailleurs lui prêter main-forte.
Les faits étaient parfaitement circonscrits dans un carré d’une trentaine de mètres de côté dont le cinglé, auteur du massacre, occupait un angle.
Selon les témoins recoupés par les journalistes, dont Dominique Demoulin de RTL, l’action du forcené s’est déroulée entre 12 h 30 et 13 h.
Immédiatement sur place, les services de police ont tout de même bien vu que l’individu s’était fait justice, soit en manipulant sa dernière grenade qui heureusement – ainsi que les autres - n’était pas à fragmentations, soit en se tirant une balle.
Comment se fait-il que de 12 h 30 à passé 14 h 30, soit deux heures, la police a fichu une trouille bleue à tout le monde en courant dans les rues, armes à la main, arrêtant toute circulation et sans doute rendant plus difficile l’accès aux voitures de secours et ambulances, du lieu de carnage ?
Elle avait quand même bien vu, la police, que le forcené était seul ! Tous les témoins l’attestent ! Tout le monde, même Reynders, la sœur de l’autre, et son chef Visar de B. en étaient convaincus…
Alors qu’est-ce qui lui a pris, la police ? Remake d’Impitoyable ? Le plaisir de galoper en ville le flingue à la main quand les gens se jettent par terre, s’écrasent dans les encoignures ?
Avait-elle des instructions pour faire son rodéo ?
Ou bien a-t-elle agi de sa propre initiative en paniquant elle-même à la réception de nombreuses informations fausses sur les téléphones portables ?
-Attention, des intégristes iraniens armés sont signalés. A toi…
Dans la mesure où elle aurait effectivement agi sur instruction, de qui les ordres venaient-ils et la personne qui en avait pris l’initiative, sur quels renseignements agissait-elle ?
Tant qu’on n’a pas de réponses à ces questions essentielles, on peut dire que si c’est de sa propre initiative que la police liégeoise s’en est encourue dans les rues du centre « armée jusqu’aux dents », on pourrait recommander à ses cadres de ne plus regarder les films policiers, les suspens insoutenables où des terroristes s’emparent des armes secrètes des USA pour faire exploser la planète.
Le public est déjà suffisamment impressionné lui-même par les tueurs fous de Hollywood, les actualités saignantes encore en mémoire de Colombine, de Norvège et d’ailleurs, sans que la police vienne en rajouter.
Certaines séquences relatives au fait-divers ne sont pas fabriquées. Elles ont été filmées dans les environs du drame par tous les moyens dont la foule dispose à présent pour fixer l’événement par l’image.

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On a vu des policiers échauffés par des courreries dans tous les sens, intimer l’ordre aux clients d’un magasin de se regrouper dans l’arrière salle et de ne pas sortir dans la rue, d’autres foncer place du Théâtre, toujours l’arme au poing, et refouler la foule vers la rue de la Régence et le passage Lemonnier.
Hakima Darhmouch de son studio de Bruxelles n’était pas la seule à se demander si Liège n’était pas envahie par des hordes d’assassins. Le sommet a été l’information selon laquelle mes amis les avocats s’étaient bravement retranchés dans le palais de justice, regrettant sans doute le temps où il était une forteresse.
Pour un peu, on se serait cru en état de siège !
Deux ou trois heures plus tard, revenus de la panique et d’une frousse collective, il fallut encore une bonne heure à la police pour retrouver tout son calme et rendre enfin la rue à ses habitants.
Reste que des citoyens innocents qui étaient place Saint-Lambert au mauvais moment, ont été fauchés par l’arme automatique d’un cinglé et que c’est abominable de perdre la vie dans de telles conditions, et que, sans reprocher à la police qu’elle n’était pas là pour dégainer avant le tireur, c’est tout de même malheureux qu’elle n’y fût point, à un endroit où elle n’est pas avare de personnel.
Milquet interrogée par madame Darhmouch, en qualité de nouvelle ministre de l’intérieur, a quand même déclenché – sans le vouloir et je me le reproche bien – un petit rire surpris, quand dans son laïus non préparé, elle a dit textuellement en parlant des victimes « des personnes qui ont perdu la mort. »
Que n’était-ce vrai. On n’en serait pas là !

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