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Maître Hissel, encore !

On savait le Soir défenseur des vertus démocratiques, on ignorait qu’il le fût aussi des vertus humaines.
C’est en employant le terme « éjecté » que ce journal a décrit le départ de l’avocat Victor Hissel du procès Werner de ce 14 février aux assises de Liège.
C’est un terme brutal « la douille éjectée de la chambre d’explosion », libidineux : dans une scène de « mort à crédit » l’apprenti Destouches fait l’amour avec Madame Gorloge, la femme de son patron « Oh !... il faut que je m’injecte !... » (p.190, édit. Folio), c’est surtout une façon de prendre parti catégoriquement, avec une certaine violence.
Quoique le journal pense de Hissel, « éjecté » du tribunal, c’est quand même un homme qui perd son gagne-pain !
On voit la scène au cours de laquelle Hissel fut « éjecté ». A la suite des titres et des photos dans la presse, le bâtonnier s’est pointé en pleine audience pour interdire à Victor Hissel de défendre son client. « Selon le Bâtonnier, cette décision est due à des raisons internes. L’avocat, qui avait été poursuivi et condamné par la justice liégeoise pour des faits de détention d’images pédopornographiques (il a introduit depuis lors un recours devant la Cour européenne), avait refusé de faire des commentaires sur sa présence dans le procès d’assises actuellement en cours. »
Outre le ridicule de la scène, on voit bien l’orientation de cette société au niveau des mœurs, au point que c’est très difficile de défendre le cas Hissel, un type qui collectionne les images à caractère pédopornographique. L’assimilation est vite faite. Celui qui trouve à redire à la désignation d’un « monstre » en est également un. Ce genre de déviance est indéfendable.
Il est donc tout à fait interdit de faire le procès parallèle de la bande de faux culs qui codifient nos mœurs et qu’importe « la faute » de Hissel, elle est énorme et c’est la pire de toutes. Point. Là-dessus, inutile de dire « oui… mais », au trou les ordures !... Personne n’ira relever qu’on a condamné Hissel parce qu’une loi nouvelle lève le droit du secret de la correspondance, en interdisant à titre personnel, tout contact avec certains tiers et toute détention d’images contraire à la loi. Détenir des photos est aussi illégal que détenir un flingue. On avance, on avance… à quand l’interdiction de détenir de la propagande d’un parti d’opposition ? Avec « Mein Kampf », c’est fait. Plus personne n’a le droit de lire dans le texte les extravagances d’un montre ! On doit se satisfaire de savoir qu’il en est un par ouï-dire ! Jadis, du temps où les curés faisaient la loi, on n’avait pas le droit de lire les « 120 journées de Sodome », de ce cher Alphonse François…
Eh bien ! non.
Que je sache Hissel n’est jamais passé à l’acte. Des fouilles-merde se sont emparés de son ordinateur, ont mis à nu les noirceurs de sa conscience au nom d’une loi qui porte atteinte à la vie privée et dont tout le monde se félicite, dans l’inconscience de la confiance aveugle que l’on porte à l’autorité et au législateur.
On n’est pas loin de Big Brothers.

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La confession sous la torture des lois, c’en serait vite fait de la société et du vivre ensemble.
Tel a rêvé d’assassiner un membre de sa famille, un autre a pensé violer sa belle-sœur, un troisième a eu un penchant pour une toute jeune fille, ce qu’ils ont en commun, ils ne sont pas passés à l’acte.
Mais il y a pire, il y a des citoyens, qui ont commis une faute – tout dépend de laquelle – parmi les politiciens, par exemple, il est fréquent de « faillir » en acceptant de l’argent pour son parti, de trafiquer des comptes et d’ignorer des lois pour « la bonne cause », certains même se sont rempli les poches aux yeux de tous par des trafics d’influence, on a même vu un ministre éponger les titres d’une banque qu’il savait aller à la faillite pour faire plaisir à sa belle-mère qui les détenait ! Mais la justice – si elle n’a pas jeté un voile complaisant – est passée. Elle a sévi, modérément à son habitude en pareil occurrence, ou blanchi. Et voilà le politicien condamné à une amende, quant à la peine de prison, elle est presque toujours avec sursis. Les électeurs le plaignent. Après son purgatoire passé dans de confortables conditions à la tête d’une institution annexe, notre homme est de nouveau apte à servir. Les manchettes des journaux titrent « il revient ». C’est presque en héros qu’on l’attend et sa réélection ne fera aucun doute.
Moi je dis, que ce type, avec les responsabilités qu’il avait, a créé un bien plus grand préjudice et est cent fois plus dangereux que Hissel pour la société.
A cause de lui les pauvres seront plus pauvres, la société s’enfoncera un peu plus dans la corruption et l’indulgence pour les corrompus, la justice sera déconsidérée et les gens honnêtes des partis partiront un peu plus désabusés.
Qu’est-ce qui sépare un honnête homme d’un Hissel ? Pas grand-chose, un penchant, une psychose, une malchance d’être né dans un mauvais milieu, d’avoir soi-même des problèmes conjugaux, un fils schizophrène, un mal-être inexprimé, des tendances fâcheuses, une solitude insupportable, la poisse de tomber dans le collimateur d’une loi inquisitoriale nouvelle.
Et qu’est-ce qui sépare un honnête homme d’un personnage public concussionnaire, prévaricateur, escroc et beau-parleur : tout !
Et qui ne lâchera-t-on jamais ? A qui, voudra-t-on faire la peau ?
Au pauvre type.
On aura oublié que faire le travail de la conscience de chacun, c’est se prendre pour dieu ou pour ceux qui n’y croient pas, comme votre serviteur, c’est se substituer à la morale individuelle, ce qui revient à la même chose.
Si c’est ça la société de demain, ce sera le règne de la haine et de la dénonciation, au lieu de la paix et de la justice.
Je préférerais être dans la peau de Hissel que dans celle du bâtonnier.

Commentaires

Joli, Richard!

Elle a raison. Pourquoi Hissel dans cette argumentation? La paix et la justice c'est des couillonnades. Heureusement. Et je me méfie infiniment de leurs adeptes. Ils tueraient pour les imposer.

Avec votre esprit sinueux, tortueux et torturé, vous dévoilez être attiré par le profil physique, psychologique et psychique hors norme de Hissel
( par comparaison à l'escroc public, à l'assassin ou au banquier véreux bien plus condamnable par la société ).

Nous sommes à l'ére de Big Brother, sûrement! Qu'un avocat saccage la vie de son fils, pour en défendre d'autres, passe encore mais qu'il en saccage des milliers, (7000 images sur son ordinateur, il en faut des vies d'enfants saccagées pour assouvir un tel appétit!) ça fait réfléchir...

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