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Suppression du Premier mai férié ?

-Monsieur De Crem, vous voulez supprimer un jour férié ?
-Avec deux milliards et demi d’euros à trouver pour boucler le budget, toutes les idées sont mises sur la table. Victor Hugo les faisait tourner… Di Rupo ne fait que les tiroirs…
-Et alors,
-La force centrifuge, méthode Hugo, la force aspirante, méthode Elio.
-Quel jour férié supprimeriez-vous ?
-J’avais pensé au quinze août. C’est une date qui me convient. C’est le mois de mes vacances. Qui glande encore en ville un quinze août, à part des péquenauds ? Puis, le lundi de la Pentecôte, suppression à la française... Comme il écourte un week-end prolongé, je ferais l’unanimité contre moi. Ensuite, j’ai réfléchi à une date symbolique. J’ai choisi le premier mai !
-Quoi ! Vous voulez supprimer le premier mai, la fête du travail ?
-Vous savez, le premier mai, c’est comme le onze novembre. Il n’y a plus de combattants de 14, il ne reste guère d’ouvriers au travail !...
-Vous allez vous mettre à dos les syndicats !
-Di Rupo en fait son affaire.
-Quoi !... il est d’accord avec vous ?
-Les dirigeants du PS rechignent à chanter l’Internationale devant des assemblées de plus en plus clairsemées. Les discours sont les mêmes d’année en année. C’est barbant et gênant, puisque les promesses ne sont jamais tenues. Pour les travailleurs qui y vont encore, on pourrait les libérer de dix heures à midi, deux heures à retenir sur la paie, bien entendu.
-Et le symbole, la lutte des classes, l’Internationale, Monsieur De Crem, vous y avez pensé ?
-C’est d’un autre temps. Nous avons rapproché nos points de vue, mon parti le CD&V et le PS de Monsieur Di Rupo. Nous devons lutter ensemble contre l’extrême droite. Et la suppression du Premier mai férié, coupe l’herbe sous les pieds de De Wever, beaucoup des nôtres nous ont quitté pour la N-VA.
-Cela va faire scandale !
-Pensez-vous. Les cortèges du premier mai se sont singulièrement éclaircis. Les majorettes ont près de soixante ans. Dans les sociétés de gymnastique, « Le Blé qui lève », le symbole faisait penser à des jeunes gens en érection. Les faucons rouges ensemençaient leurs crécelles derrière les rayons des coopératives. Tout cela respirait la force ! A présent, les anciens et les anciennes ont leurs membres saisis par l’arthrose. Les orphéons ont perdu leur cuivre. Voyez ce qu’il en reste ! Bref, cette suppression passera comme une lettre à la poste en voie de privatisation, elle aussi.
-On vous dirait nostalgique d’une époque révolue. Vous avez été socialiste ?
-Les catholiques avaient aussi leur JOC, leur Vierge Noire. Nous étions des rivaux, mais nous nous comprenions.
-Nous nous égarons, monsieur De Crem. Revenons à la suppression du premier mai. C’est une mesure insuffisante pour combler le trou de deux milliards et demi. Vous n’avez pas autre chose ?
-Mes collègues sont pour une dose massive de la TVA.
-Et Di Rupo ?
-Bien entendu il est d’accord. Il va procéder comme d’habitude.
-C'est-à-dire ?
-Il va laisser courir le bruit d’une augmentation d’un point au moins. Puis, comme ça va gueuler à gauche, il va rendre son arbitrage et ramener la hausse à un demi-point.
-Une hausse d’un demi-point, ça va faire mal aux petits budgets qui n’avaient pas besoin de cela pour sentir la crise !
-Vous avez déjà vu des déficits qui ne sont pas comblés par les petites gens, vous ? Il y a beaucoup plus de pauvres que de riches, vous savez. Les fonds les plus importants gisent dans les avoirs des pauvres. Dix millions de Belges sur onze, à mille euros, ça fait dix milliards, mon bon monsieur !
-Vous êtes sérieux ?
-Ma position est claire. Suppression de premier mai, un demi-point de TVA et saut d’un ou deux index ! Même ainsi, il faudrait encore trouver 500 millions !
-Quoi encore ?
-Ne plus rembourser le lundi qui coûte gros en absentéisme à la sécurité sociale.
-Pourquoi pas un droit de passage sur les ponts ?
-Je n’y avais pas pensé. Dans les villes où il n’y a pas de pont, on pourrait creuser des canaux et en construire. Elio est pour une politique de grands travaux. Il a commencé à Mons.
-Et augmenter les intérêts notionnels ?
-Malheureux ! Vous voulez faire fuir les capitaux ?
- Taxer le grand patrimoine par un impôt sur la fortune ? Le président intérimaire du PS, Thierry Giet, y est favorable.

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-Di Rupo et Onkelinx ne décoléraient pas, quand ils ont appris l’initiative de Giet. Attendez, quand il aura hérité de son père, s’il fera encore le mariolle ! Je serais plutôt pour le travail du dimanche. On négocie avec l’Eglise. Léonard est réticent. Il n’y a déjà plus personne dans ses lieux du culte… Di Rupo envisage de dédommager Léonard en lui ristournant 10 % de commission sur l’argent que l’Etat percevrait sur le travail du dimanche.
-Le gouvernement Di Rupo serait plus libéral que socialiste ?
-Le CD&V a du mal à le suivre. Les Michel sont sur le cul ! Nous voulions que ces mesures soient définitives. Di Rupo et Onkelinx ont insisté pour qu’elle se termine en 2050.
-Pourquoi 2050 ?
- Alors, Di Rupo aura 101 ans et Onkelinx 96 ans. Ils finiraient ainsi leur dernier mandat sous le signe du remboursement total de la dette, exclusivement par les classes laborieuses.
-Une sorte d’apothéose socialiste et une récupération de la confiance du peuple ! C’est génial.

Commentaires

Madame PIPI travaille et ne fait pas de politique, au contraire elle est toujours là quand on en a besoin.

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