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Du bel esprit au mauvais…

A contempler les pépères aux « grandes » carrières pousser leurs rejetons sur leurs traces, on peut croire à la transmission du civisme familial aux jeunes générations avec l’amour de la patrie ; mais aussi, de mauvais esprits peuvent penser que certaines famille ont dans le sang l’art de se faire du blé sur l’immense jobardise publique.
Ces suspects de l’esbroufe ne sont pourtant pas dénués d’un certain esprit de famille. Plutôt que de faire galérer leur progéniture chez Arcelor-Mittal, ils se donnent comme exemples à suivre. Leurs gniards, pas plus délurés que ça, se précipitent sur les traces de « l’honnête homme ». On voit bien d’où ces enfants qui ont grandi viennent et pourquoi ils sont en contradiction avec l’esprit de révolte de la jeune génération par rapport à l’ancienne. Comme disait Jean Racine « Nourri dans le sérail, j’en connais les détours ».
Ainsi, les pépères les conduisent plutôt vers des carrières d’avocat, pas question de faire ingénieur, profession dans laquelle ils seraient mille fois plus utiles, les voilà bien, les fils à papa du patronat et des partis politiques, tous destinés à des successions « intéressantes ».
Il n’y a pas indétermination chez les jeunes de ces milieux, comme pour la plupart, mais détermination.
L’altruisme de façade cède le pas aux avantages de la vie qu’ils partagent « en famille ».
Cette société est ainsi faite d’une véritable mascarade de sentiments avérés opposés aux sentiments exposés.
Le moule ainsi préparé, il n’y a plus qu’à y laisser couler les successeurs pour qu’ils y durcissent.
Evidemment puisqu’ils sont l’Etat, il ne reste plus à cette auguste institution qu’à se réduire à la perception qu’ils en ont.
L’Instruction publique est pénétrée de ces principes au point d’en refléter fidèlement la pertinence perfide.
Comment se fait-il que les études techniques et secondaires à l’issue desquelles on est sans statut devant la vie, soient si peu tournées vers la facilité d’élocution, la connaissance de la langue, de la philosophie, de la littérature, bref, vers l’explication orale de la pensée ?
C’est de façon délibérée que Marie-Dominique Simonet considère dans le programme d’éducation de nos enfants, que ceux qui ne sont pas destinés à faire des études supérieures n’ont pas besoin d’un langage duquel découle une analyse des situations, dans des termes appropriés. De fait, elle les estropie du sens critique, de la faculté de raisonner par leur propre moyen.
La sélection est toute trouvée. Les enfants issus des milieux aisés seront tout naturellement les futurs universitaires, puisqu’ils auront été éduqués d’abord « à domicile », avant le contact de l’enseignant. Les autres serviront aux besoins ordinaires. Ce sera la main-d’œuvre diverse et variée qui fait des passifs ou des révoltés.

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C’est ainsi depuis toujours. On monte en tête d’épingle les exceptions qui confirment la règle, dans le seul but de faire croire que toutes chances égales, chacun est maître de son destin. C’est aussi faux que le sourire de la ministre.
Il n’y a qu’à voir de quelle manière on infériorise l’étude du français par rapport aux sciences dites exactes pour comprendre immédiatement les motivations criminelles de l’enseignement en 2012.
Une formation technique que les circonstances et les besoins transformeront au gré des fluctuations des productions et des marchés sera amplement suffisante pour afficher, sans condition, sur le tableau du FOREM les qualités des gens « mis en location » sur le marché aux esclaves.
Nous n’aurons plus dans ce troupeau façonné par les capos du système, que des passifs incultes dont n’émergeront que quelques autodidactes.
Sous un gouvernement disparate, mais dans lequel on compte quand même quelques socialistes, on prépare sciemment des sous-citoyens.
Qui sont les premiers pour cette basse besogne ? Les chérubins de nos pépères, pardi !
Vous voulez un aperçu de la jactance transmise de génération à génération, un couplet de Melchior Wathelet et le refrain à Charles Michel sont bien suffisants, après cela s’appelle de la saturation.
La boucle est bouclée.

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