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Érosion en Doudoucratie ?

Le Soir s’interroge naïvement sur l’essoufflement des partis francophones.
Bien sûr, les observations des sondeurs seront recueillies et commentées par des « experts ». Une sorte de justificatif en sortira qui expliquera l’usure, par l’effet de la crise.
Une autre explication passera inaperçue, par l’aveuglement entre complices, Médias et VIP, qui ont envie d’entendre leur musique, celle de la droite : « il n’y a pas d’alternative à la dette » !
Afin de se rassurer, les médias n’envoient devant les auditeurs que des personnes « sûres » de l’establishment politique et financier. On est loin de proposer au public une émission comme « C dans l’air » sur France 5, dans laquelle, au lieu des bonzes des partis, et des experts enturbannés des grands Mamamouchis, s’expriment des gens cultivés, compétents et assez peu, si pas du tout, pendus aux basques des dirigeants de parti.
Chez Socrate et Sacrote, ce dimanche à la RTBF et chez Dominique Demoulin, sur RTL, nos artistes s’étaient attelés au même programme, comme d’habit. : le bilan des premiers mois du gouvernement Di Rupo !
Vraiment, c’était quelque chose !
Di Rupo, dans les gazettes, sur les radios, avait donné le « la ». Bon, très bon début ! C’était comme si on demandait à un chef de claques ce qu’il pense de la pièce.
Tous les partis francophones étant dans la coalition, si l’on en excepte les Verts (qui ont promis d’être sages) et le FDF, c’est un concert unanime sur le « Kolossal » de l’entreprise BHV. Il faut dire que voilà 50 ans qu’on nous les casse en haut-lieu. Les insurgés francophones d’hier sont devenus les chauds partisans de la scission. Or, les données n’ont pas changé. Mieux, les Flamands se demandent s’ils n’ont pas commis une erreur ?
On s’enfonce ainsi dans le grotesque de la Doudoucratie, sans s’être aperçu que Bart De Wever délaisse le communautaire, quitte à y revenir quand l’usine à gaz de BHV pètera un tuyau. La NV-A s’aligne sur les préoccupations d’emplois et de gros sous, afin d’attiser la rancœur viscérale des Flamands. La croix à porter est le système fédéral. « Nourrir » les Wallons paresseux des fruits de leur travail, Bart en suffoque d’indignation !
On dirait du Marine Le Pen !
C’est gros, c’est un remake électoral, c’est partiellement faux, mais ça marche ! On s’en apercevra aux Communales.
Autrement dit, De Wever s’est saisi de la crise économique pour nous en attribuer les méfaits, sur le temps que nos élites bivouaquent sur la réussite communautaire qui n’intéresse plus personne.

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Pourquoi est-on si réticent, en Wallonie, à chercher les raisons qui font l’électorat si maussade et si peu « reconnaissant » de la Doudoucratie ?
La coalition gouvernementale empêche toute initiative dans la mise à jour des rapports entre le capital et la politique. L’aile libérale du gouvernement jurent qu’il faut tout libéraliser pour que cela marche mieux, quitte à faire comme pour les banques, amortir les pertes de l’argent public.
Or, c’est le contraire qu’il faut faire, tant il est de plus en plus vrai que le libéralisme à la Thatcher finira par engloutir dans une mondialisation sauvage toutes les valeurs humaines et sociales qui justifient de vivre ensemble.
Comme la Doudoucratie de Di Rupo est à mi-chemin entre le libéralisme imbécile et le thatchérisme délirant, son parti est en train de vider de son sens le socialisme humaniste des petites sections fait d’ouvriers et d’employés modestes, laissant dans les mains des Grands responsables l’initiative débouchant sur l’impasse sociale actuelle.
On pouvait penser, au début de son mandat, que Di Rupo tiendrait un discours au diapason de celui de la FGTB. C’est le contraire qui se produit. Le maestro de Mons a même tancé vertement Thierry Bodson, hier encore, sur les « dérives » d’un syndicalisme trop revendicatif.
Les Médias francophones n’ont jamais joué un rôle critique. Sous l’autorité de leurs bailleurs de fonds, propriétaires de leur conscience avec le fonds de commerce, ils ne font plus correctement leur métier.
Ils ont tremblé de peur avec l’élite francophone à la possibilité de la fin de l’Etat belge. Ils ne s’en sont pas encore remis. Ils vont recommencer bientôt à l’avènement de Philippe, qui n’est pas bien perçu par les mégalomanes de la NV-A. Cela les empêche de voir qu’on va peut-être sauter sur une autre mine, celle de l’effondrement du système économique européen.
Ils croient que la Doudoucratie est dans le bon quand Elio fait des misères aux chômeurs, chipotent sur les salaires et oublie d’établir une fiscalité du capital, identique à celle du travail.
Moroses les gens ? Mettez-vous à leur place !

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