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Foudre sur les toits…

Cette fois-ci on est à moins le quart.
L’Europe peut passer du rêve éveillé d’une génération extasiée, à la cave aux vieilles choses qui attendent les encombrants de la génération nouvelle.
Cela s’est dessiné dès 2008, mais l’Europe portait déjà en elle le sarcome insidieux depuis plus de vingt ans, quand on a vu les Etats associés voler au secours du petit commerce des grands trusts et des banques, dès la fin des Trente Glorieuses. On a eu la confirmation plus tard, avec les droites revigorées et l’enterrement du développement social, d’une Europe prompte à saisir le plumeau des gens de maison des classes dirigeantes et ô combien supérieures.
Eh bien, le modèle de cette Europe là, n’était bon que pour les petites filles modèles de la Comtesse Di Rupo.
Avec ce qu’ils en ont fait, on voit bien à se débattre dans les eaux tumultueuses du Rhin qui séparent l’Allemagne et la France, que Barroso et Van Rompuy ne savent pas nager. Ils ont suivi des cours de natation dans les piscines derniers conforts que le moindre clapotis dérange.
Ces nageurs se noient en mer Egée.
C’est le malheur des grandes écoles de la droite. Leurs élèves sont tout de suite désorientés dès que leur théorie ne s’applique plus à la pratique. Le parfum du luxe dénature l’odorat.
Pourtant, en ont-ils fait de la publicité pour cette Europe qui nous sauverait de toutes les guerres ! Et de fait, seuls les deux grands fauves de cette Europe divinisée, la France et l’Allemagne, se sont réconciliés en abandonnant aux historiens les péripéties sanglantes d’un siècle d’avanies.
Cette réconciliation seule a permis l’euphorie, alors qu’on s’égorgeait toujours dans les Balkans et qu’à nos portes grondaient les torrents intégristes.
Ce faisant, ils ont oublié que les guerres d’aujourd’hui ne sont plus celles des bravaches prêts au meurtre pour le refus d’un salut au drapeau, mais des guerres économiques d’un nouveau et pourtant très ancien genre : celles des exploiteurs contre les exploités. A l’inverse des guerres idéologiques où c’étaient les exploités qui faisaient la guerre aux exploiteurs. La différence est énorme.
En Europe, ce sont les exploiteurs qui ont cru leur pouvoir sans limite et qui sont partis CAC40 en tête, positionnant les régiments Concurrentiels dans une campagne favorable, selon les Etats-majors des Bourses, pour vaincre à plate couture le travailleur déboussolé.
Et les voilà près de leur Waterloo !

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Non seulement, le peuple se rebiffe, mais pourrait dans une controffensive inattendue leur demander des comptes !
Les appareils gouvernementaux et politiques démasqués, les traitres désignés, les partis socialistes en passe d’être accusés de grivèlerie hôtelière, puisqu’ils étaient hébergés par le peuple, que reste-t-il de l’Europe ?
Une nostalgie « un paysage, un vieux clocher » comme chantait il y a un demi-siècle Charles Trenet, c’est-à-dire pas grand-chose, devant le bilan désastreux, au point qu’on a cessé la propagande au ras des écoles communales de l’Europe de l’abondance et de l’avenir radieux.
Nous voilà face aux problèmes que nos cadres et la droite n’ont pu résoudre, malgré l’appoint des voltigeurs des partis socialistes, malgré la bonne volonté de Prudence, lorsqu’elle assure le service et qu’elle dit « madame est servie » sur le ton qui convient aux ramassis de gredins parvenus.
Non seulement la crise financière persiste et signe, malgré la colère qu’on sent monter dans les HLM et dans les autres taudis à loyers immodérés, mais on la sent aussi dans les éclats Nord-Sud, dans les luttes qui se préparent pour l’eau, l’essence (ce beau mot à connotation philosophique), le besoin de respirer pour vivre dans une population mondiale gagnée par l’asthme de la précarité et l’incertitude du lendemain.
De ces facteurs accumulés, l’Europe à l’emphysème. Elle est au bord de l’éclatement, du besoin d’un peu d’air, de fraîcheur, d’amour enfin, et de chaleur humaine pour ceux qui la font vraiment et qui n’apparaissent pas aux tribunes.
Que peut-on faire vraiment ?
A notre niveau rien ou dresser des échafauds pour que des têtes tombent.
On a enterré trop vite 1793, la tête de Louis XVI tendue à la foule et le sang ruisselant. Sanson mettant son chapeau sur la malle d’osier après que le monarque sans tête y eût été déposé par les aides. Puis ce fut le départ vers la chaux vive et le cimetière de la Madeleine.
Relisez donc Victor Hugo, illustres charognards, et tremblez !...

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