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Jean-Luc fête la musique !

Après l’histoire d’une femme exceptionnelle, voici celle d’un individu médiocre par la qualité de ses services que l’on a cru à tort éminents, bref une vie politique et une vie professionnelle bien remplies, mais cependant fort onéreuses pour l’Etat et inefficaces pour les gens. Ce qui, en un sens, colle mieux à cette rubrique qui n’est pas faite pour des enfants de chœur.
Vous me direz, quand on fait de la politique surtout quand on est dans l’obligation de satisfaire aux exigences du capitalisme au quotidien, on délaisse nécessairement la veuve et l’orphelin.
Pas sûr. Si à la place du cynisme qui consiste à dire « Je fais un peu ou pas du tout pour les autres, mais je fais le maximum pour moi », on faisait fi d’une « carrière » et au lieu d’assurer ses enfants d’une belle vie sur les traces de papa, on défendait les enfants des autres – la seule mission exigée – on n’en serait pas là, et le capitalisme aurait du souci à se faire.
Avec Jean-Luc Dehaene les banques jouent sur le velours. Avec son physique de partouzeurs dans les cabinets particuliers des Folies bergères du temps passé, ce type a néanmoins fait son beurre à la sortie des messes, en jouant un personnage d’une grande foi, dans la bondieuserie de la Flandre avant De Wever. Un personnage jovial d’une Belgique à la morale de façade.
Et voilà que non content d’avoir écumé les Conseils d’Administration sous la défroque d’un administrateur intègre, passant par tous les trous du Code pour ne pas assumer la faillite qu’il quittait et entrer dans une autre qui s’annonçait, il nous donne encore des conseils sur ce qu’il faut faire pour rétablir les finances d’un Di Rupo, tout de suite dépassé dès qu’il compte autre chose que sa paie.
La carte de visite de JLD tient sur deux cuillères de caviar : c’est en tordant les hardes des bêtes de travail que nous sommes, que ce héros fit entrer la Belgique dans l’euro !
On ne le rappellera jamais assez, ce vampire du cacheton s’était déguisé en chef scout pour nous asséner le premier coup d’arrêt du progrès social dès 1998, sous prétexte – déjà – d’assainissement financier.
Si du côté des banques et des trusts son avis est très écouté, par contre du côté du CVP et des électeurs, Wouter Beke sait bien que la meilleure chose serait que Dehaene se taise en palpant ses enveloppes, et surtout ne parle plus au nom de son parti.
Serait-ce trop demander à ce grand prédicateur de la chose publique ?
Mais non, il remet ça, notre anti Simone Weil !
« Un ou plusieurs sauts d'index pourraient aider le gouvernement à boucler son budget », voilà l’évangile selon Jean-Luc.

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Notre hardi conseilleur s’adresse amicalement à un autre pourfendeur pour la bonne cause ! Son avis, pour une fois (enfin sait-on jamais ?) n’est pas payant.
« Le gouvernement belge doit mener ses réformes de façon plus rapide et plus drastique », poursuit Jean-Luc Dehaene dans les pages du journal De Standaard.
Mais il est infatigable cet homme là ! Aussitôt dépêtré des ennuis de Dexia grâce à une astuce et à une complicité de la Région wallonne, le revoilà parti sur son destrier au secours de Di Rupo ! On ne dira jamais assez l’utilité du renvoi de l’ascenseur.
Le conseil d’agir « vite et de manière assez radicale » après les élections communales, c’est tout lui. On s’amène la gueule enfarinée pour gagner les élections (avec la NV-A au cul le CVP va l’avoir dans les hémorroïdes). A peine séchée l’encre des bulletins de vote, succéderait le dépouillement tout court des populations encore saoulées des affiches de propagande !
On a rarement vu un tel cynisme affiché dans une gazette.
Si le pays doit trouver trois milliards d'euros supplémentaires pour tenir le budget sur les rails, rien de plus facile. On sabre dans les excès et les comptes à commencer par celui du sieur Dehaene. On établit une nouvelle grille des salaires au niveau de l’Etat et on s’assure que dans le privé tout bonus et tout salaire dépassant un taux qui reste à fixer sur l’étalon du salaire minimum, sera taxé à 75 %.
Dehaene n’est pas content ? Il veut partir à l’étranger. Soit ! Bien volontiers. Il part, mais son fric est confisqué. Une paire de chaussette et un caleçon de rechange pour l’aider à passer le cap de l’émigré en Suisse ou au Luxembourg dans les premiers jours.
Et ce serait valable pour tout le monde.
Hélas ! trois fois. Le gouvernement est dirigé par un social-démocrate. Les banques tiennent le haut du pavé et les ministres choisis par l’éminence montoise manquent de couilles.
C’est-y pas beau la politique en Belgique ?
Nous faire le coup de l’index, la journée de la musique, quand même !...
Il est vrai que dans ce pays merveilleux, tout doit finir en musique, même si c’est pour écouter des maîtres-chanteurs !

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