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La Doudoucratie.

Quelle idée Bernard Wesphael a eue de baptiser son nouveau parti du nom d’une voiture anglaise (MG), la belle sportive des années 60 !
Jusqu’à présent le Comité exécutif du Mouvement de Gauche compte plus de membres que d’adhérents ordinaires.
Si Di Rupo continue à prendre l’électeur de gauche pour l’imbécile qui n’a attendu que les derniers propos de l’Illustre pour retrouver le chemin de la joie intérieure, nul doute que Wesphael a une chance de rassembler à la gauche du PS ceux qui vomissent la vaseline dont le bureau du boulevard de l’Empereur entoure la « Doudoucratie ».
Car, les propos de Di Rupo à sa dernière apparition sur RTL sont odieux, insoutenables par n’importe quel impétrant de l’HEC-ULB, s’il veut être reçu. Le bonheur, franchement, il n’y a plus que Fadila Laanan et les bisounours pour faire mieux dans la cucuterie.
C’est insultant, à la fin, de jouer à la bête avec la fausse humilité de l’orgueilleux montois.
Certes, être heureux dans sa vie intime, c’est possible, mais sociale ?
Nous n’en sommes qu’au deuxième round, celui de l’effondrement de la zone euro et de la superbulle qui en est la cause, même si la Belgique se comporte plutôt bien à côté de l’Allemagne, ne signifie pas, pour autant, qu’elle ne prend pas eau !
Vous étiez déjà là en 1980, monsieur Di Rupo, dans l’ombre, attendant votre tour, quand Ronald Reagan et Margaret Thatcher fabriquaient un fondamentalisme du marché qui allait devenir le grand credo planétaire.
Impavides et impassibles, Spitaels, puis Busquin, vos mentors affichaient leur ralliement à l’aventure libérale et vantaient leur association avec les pieds-nickelés du MR.
Vous étiez et vous êtes toujours d’accord avec l’idée que les marchés financiers assureraient naturellement la meilleure répartition des richesses, à condition que les gouvernements cessent d’y intervenir. Vos pareils en étaient si convaincus que c’est à cette époque que fut décidé le bradage de Cockerill à Arcelor, lui-même finement empapouaté par l’Indien Mittal. Il faut dire que les élites socialo-libérales avaient autant le sens des affaires que les frères Happart à Francorchamps et à l’aéroport de Bierset.
Le Ps amorçait les raisonnements que vous tenez, fondés sur des présupposés, en-dehors du monde réel et de la mondialisation.
Le saviez-vous ou ne le saviez-vous pas, la mondialisation permet aux capitaux financiers d’échapper aux régulations et à l’imposition et qu’aucun Etat ne peut se passer de capital financier ? On pensait que le socialisme de participation, procéderait à une réflexion sur la manière de ne plus être dépendant du capitalisme financier. C’était bien le moins, non ?
Aujourd’hui, Wesphael, avec son MG, pourrait récupérer la partie de l’électorat socialiste qui ne croit plus en Di Rupo !

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Quand on se dit laïc et que l’on ne l’est pas, quand on croit à l’autorégulation des marchés financiers, et qu’on dit lutter pour assainir les marchés, on tient un faux discours. On se trompe, et en se trompant, on trompe le public.
Les socialistes n’ont pas réagi en 2009, quand les autorités sont intervenues pour sauver l’institution bancaire, sans contrepartie.
Quand le système est en danger, les règles usuelles tombent. Le cynisme n’étant jamais loin, dans les milieux de la finance on appelle ça « un aléa moral ».
Di Rupo est notre aléa moral. Quand il franchit les lignes, quand il trahit son parti et les bases du socialisme, il est en plein « aléa moral » et ses porte-serviettes l’en félicitent.
Quand le Fonds Monétaire International sous la direction de DSK et maintenant de Christine Lagarde protège les banques et soumet les pays endettés à une stricte discipline sur les conditions d’existence des plus pauvres, Di Rupo se tait, sa solidarité internationale ne va pas sur la place publique, devant les micros, puisqu’il est dans le « bon » camp !
L’Europe, la Belgique, les dirigeants de l’entité européenne, ont gravement failli dans la gestion de la crise.
L’effondrement de 2008 portait les germes de la crise financière actuelle.
Est-ce que Wesphael ferait mieux, ou pas, dans une coalition gauche droite ?
C’est une question qu’il est inutile de se poser. Toutes les alternatives à gauche de la gauche ont échoué depuis le ratage complet du communisme. En 45, le PC était quasiment majoritaires. En 1980, ils faisaient dans les 10 %. Les gens avaient cédé « au confort », ce qu’ils auraient pu gagner en justice.
Peut-être le MG aura-t-il plus de chance depuis que le « confort » n’est plus, alors que la justice est toujours aussi absente.

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