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Ouvrir sa gueule ou la fermer ?

On voit bien, à la lumière de la dernière « querelle », comme le PS est coincé entre les divers droites dans le gouvernement Di Rupo, au point que Didier Reynders (MR), a accusé vendredi son collègue des Entreprises publiques, le socialiste Paul Magnette, de se livrer à du "populisme de gauche" ! Alors que le malheureux s’en prenait à des institutions comme la Commission européenne ou la Banque nationale de Belgique (BNB), l’une extérieure au Royaume et l’autre obéissant à des facteurs étrangers au Royaume.
Magnette est le porte-flingue de Di Rupo. Ce dernier est pieds et poings liés dans la charrette gouvernementale, il doit filer doux, s’il veut finir l’année en beauté et parader dans le village d’origine de sa famille où il va se « ressourcer » pendant les vacances parlementaires.Magnette sert de bonne conscience.
Il faut bien à Di Rupo quelques plumes à son chapeau pour avoir l’air d’être à gauche aux élections communales. Non pas qu’il craigne grand-chose, mais de démission en démission, il se pourrait bien qu’aux élections suivantes, beaucoup d’électeurs se demandent à quoi le PS sert encore ?
Ainsi fonctionne implicitement un tandem Magnette-Onkelinx pour couvrir au mieux les champs d’action dans lesquels le PS est mal à l’aise, Di Rupo jouant la victime de circonstance.
Laurette Onkelinx fait des mamours aux Belges venus de l’étranger où elle a de l’expérience, avec quelques œillades aux internationalistes-humanistes, sans oublier le thème « nous adoptons toutes les églises, nous aimons toutes les traditions, nous mouillons de bonheur à toutes les cultures ». En cas de concurrence trop vive avec le CDH, elle exhibera quelques « défoulardisées » aux patronymes fleurant les sables chauds du désert. S’il y a urgence, elle peut compter sur Fadila Laanan. Paul Magnette exerce ses talents dans l’imitation de Mélenchon, en moins acide toutefois. Plus les élections communales se rapprochent, vous le verrez inventer des métaphores qui frappent l’imagination, à croire qu’il y aurait deux PS, l’un au pouvoir, l’autre dans l’opposition.
Et là Reynders a raison. On ne peut pas être au gouvernement et dénoncer le scandale d’y être ou alors, il faut en tirer les conséquences et militer au MG de Wesphael. Hélas, ce parti est sans mandat. Magnette devrait travailler de ses mains ! Chose impensable pour un mandataire socialiste.
Avec l’accord en sous-main de son chef Di Rupo, il dénonçait le caractère "trop intrusif" de la Commission européenne envers la politique socio-économique de la Belgique, sans oublier la complicité de la Banque Nationale. La note du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, confirme tout cela.

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Si Di Rupo ne donne pas de la voix, c’est que la politique européenne de droite est la même que celle du CVP et de son porte-parole officieux, Jean-Luc Dehaene. Ce parti est le pivot central de ce gouvernement. C’est en approuvant sa politique que Di Rupo est parvenu à arracher in extremis des bras de Bart De Wever, un CVP traumatisé de sa perte d’influence en Flandre. N’oublions pas également qu’Herman Van Rompuy a décroché le job de sa vie en fonction de ses opinions droitières qui ont touché Merkel et Sarkozy.
Reynders joue donc sur du velours. Magnette dans les cordes, Didjé n’a fait que souligner l’intervention à la Chambre de Patrick Dewael, Open Vld, "un ministre ferme sa gueule ou démissionne" (paternité de Chevènement).
A y regarder de près, c’était tout à fait ridicule et inapproprié, étant entendu que les ministres sont là pour l’ouvrir le plus possible, voyez Milquet, mais pour l’apologie exclusive du gouvernement et du premier ministre.
Il serait plus juste de dire « un ministre ouvre sa gueule pour saluer le travail de son premier, et la ferme sur tout le reste, faute de quoi, il démissionne ». C’est trop long, évidemment, Chevènement fait plus ramassé, donc plus près du public.
Magnette n’a rien dit de désobligeant à l’égard de son chef de file, ni même du gouvernement. Il a simplement critiqué les Institutions européennes.
Si Herman Van Rompuy et Barroso ne sont même plus critiquables et qu’un ministre qui n’a pas fermer sa gueule, doit démissionner, Reynders en sa qualité de vice-premier ministre, a clairement défendu une entité étrangère au gouvernement, et en conséquence devrait être traduit en Haute Cour pour trahison.
Cela n’a pas de sens. On en est aux « réclames » et aux musculations, avant de coller les affiches des prochaines élections.
Le plan d’austérité d’Herman fait froid dans le dos.
Vincent Van Quickenborne (Open VLD), sans démissionner, gueule partout que la Belgique "va soutenir totalement ce plan, qui offre une perspective pour enfin sortir de la crise." Di Rupo pourrait lui demander de fermer sa gueule ou de démissionner. S’il ne le fait pas, on se doute bien qu’il est plutôt de l’avis du Quicker VLD, sans le dire à Magnette.
Que ces gens sont tordus !

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