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Débarrassez-nous des journalistes sportifs.

Fiers comme des poux, les journalistes sportifs !
La Belgique en a un plein rayon. Qu’il y ait un noyau dur de prétentions et d’outrances et qu’il se situe à la RTBF, personne n’est surpris.
Les deux semaines de JO les ont complètement transformés. Ils incarnaient l’information ! A côté de ce qu’ils nous débitaient sur les trois médailles belges et les exploits sportifs de cette manifestation, l’actualité semblait dérisoire, surtout celle venant de l’étranger.
C’est le malheur des médias indigents qui n’ont plus de grands reporters, d’être à la merci de la presse sportive qui fait la recette en haute période d’exploits olympiques.
Evidemment, le sport n’est pas « toute la vie » et une partie des auditeurs a fait entendre son mécontentement et a lancé des tweeters vengeurs. Des blogs ont repris la balle au bond. Bref, la toile aime jouer au foot, courir en moins de dix secondes, mais pas 24 H sur 24 !
Les journalistes sportifs de la RTBF l’ont mal pris et se fiant sur le plus grand nombre se sont montré agressifs à l’encontre d’une bonne minorité qui se plaint en disant « le sport ça suffit ».
Et ça, ils n’aiment pas nos artistes du dépassement de soi. Les rois du trémolo sur pénalty ont une trop haute idée de leur personne..
A les entendre, l’événement sportif est supérieur à tout autre événement.
C’est exactement ce que voudraient nous faire croire le gouvernement en période de crise, les patrons dans le cycle du chômage et les économistes stipendiés par les banques.
Que voilà une suspecte compagnie, entourant nos sportifs de la plume et du verbe !
A leur place, je me ferais plus discret. A part le Vandamme où ils seront bien groupés comme au JO, il ne reste plus d’ici à la fin de l’année que les matchs de foot, lamentables comme on peut l’être dans des parties interminables qui se terminent sans but, ni dans les filets, ni dans la tête des supporters.
Potiches remisées dans des placards ou reconvertis à la tournée des commissariats, nos hommes de la RTBF, portant beaux, vont déchanter jusqu’aux jeux d’hiver en 2014. La traversée du désert sera rude. Ces âmes tourmentées uniquement par le sport vont souffrir en traînant la savate dans les couloirs de la RTBF.
Que faire de ces bouches inutiles qu’il faut quand même nourrir ?
Ils n’auront plus l’enthousiasme des foules pour éviter les boulets rouges des téléspectateurs, hostiles à l’accaparement des ondes par les sauts sous la barre des deux mètres de notre sauteuse nationale, allergiques aux regrets des Borlée et complètement étrangers à la défaite administrative, après celle sportive, de Jean-Mi Saive.

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Les fortiches du steeple confisquant le micro auraient peut-être voulu faire une semaine ou deux de plus aux JO de Londres, mais des voix se sont élevées à l’intérieur même de la maison. Trop tôt pour le remake !
Nos élites médiatiques ont cru prudent de revenir à petits pas vers des réalités « moins déraisonnables », d’autant que la rentrée dans deux ou trois semaines pourrait être plus violente que prévue.
Nos apôtres des dieux du stade n’ont plus qu’à feuilleter les gazettes sportives de la semaine dernière et découper les articles pour leur collection, et surtout, ne pas y inclure le Charlie Hebdo de cette semaine, avec le titre vengeur "Débarrassez nous des journalistes sportifs".
Aux excès des grandes gueules qui se sont lâchées sur les ondes, répondent normalement les excès des tweets et des mails des internautes. La polémique entre les deux extrêmes est assez révélatrice d’un ras-le-bol grandissant. Les micros vampirisés pendant 15 jours risquent le restant de l’année de tomber dans des mains vengeresses qui n’aiment pas le sport.
Twitter est dans "une forme olympique" rappelle Le Figaro : en une semaine de compétition, plus de 10 millions de commentaires ont été envoyés.
Pareil en Belgique où ils ont été plus de cent mille dont la cible particulière était les journalistes sportifs.
Les principaux reproches sont la goujaterie, le sexisme et le parti pris, le manque de vocabulaires et le mauvais usage de la conjugaison des verbes, bref, tout ce qui est un manque d’éducation pour notre jeunesse sportive, déjà décervelée par les autres « points forts » d’une télévision qui devient de plus en plus vulgaire et inintelligente.
A ce piteux palmarès, il faut inclure des retransmissions d'épreuves dont on se serait bien passé et révélatrices d’une certaine désinvolture dans le bouleversement des programmes annoncés.
La crise n’est pas seulement sociale et économique, elle touche aussi les médias. Si je n’en ai que pour la RTBF qui s’enfonce, je n’oublie pas RTL. Que je ne parle pas de cette dernière ne signifie rien. Cette machine à décerveler ne s’enfonce pas, et pour cause : elle est engloutie ! Elle a touché le fond !

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