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Dexia de-ci, de-là…

On a ri de l’inquiétude persistante de voir la banque Dexia piquer du nez cette année-ci encore. Le vote de la Région wallonne qui a permis à Dehaene d’être déchargé de toute responsabilité dans le naufrage n’est pas dénué de tout risque, celui de faire payer aux citoyens wallons les conneries du Flamand, ancien président du Conseil d’administration. Marcourt, une fois encore, joue avec le feu.
Karel de Boeck, à la tête de la banque, aura-t-il les épaules, dans un environnement très difficile, avec une zone euro dans le rouge ? Sa mission est de faire ce que Dehaene a raté : liquider tout ce qu’on peut, comme un dirigeable qui lâche du lest pour ne pas accrocher les toits. Vente de la participation dans RBC, cession de Denizbank et de la BIL, liquider au mieux Dexia Asset Management, on jette par-dessus bord et malgré tout, le gros ballon descend, descend... que même au Soir, on devrait un peu revoir l’optimisme à la baisse.
La Commission européenne traîne la patte. Les Français qui ont déjà entubés les Etats belge et luxembourgeois, attendent rassurés pour eux-mêmes les négociations avec la Caisse des dépôts et La Banque postale sur la création d'une nouvelle banque des collectivités locales, pour se dire satisfaits de leurs partenaires, un peu lourds dans les négociations plombées par Dehaene et Mariani.
Dexia reste, pour l'Europe, un sujet de risque systémique et non de concurrence. En 2008, cette banque représentait 2.000 milliards d'euros de produits dérivés, 260 milliards de besoin de financements à court terme. Le prêt que la Belgique accorde à Dexia représente 15% de son PIB ! On voudrait savoir si le doigt de Marcourt n’a pas tremblé quand la Région a voté le quitus de la gestion de Dehaene !
Si nous sombrons et que l’hilare d’Alost se met à l’abri avec notre pognon, ce sera encore à ajouter au passif de nos ministres-avocats.
Le portefeuille obligataire de la banque est passé de 220 milliards d'euros en 2008 à près de 70 milliards aujourd'hui. Il reste très exposé aux pays du Sud de la zone euro. Il ne sera totalement éteint que dans plusieurs dizaines d'années.
Quand on pense qu’on hésite à octroyer un prêt pour l’achat d’une maison à un type qui n’a que son travail comme garantie et qu’on a filé 35 milliards à ces bateleurs de foire, qui n’en ont aucune, et que notre avenir dépend du redressement de l’Espagne, on reste le souffle court devant tant de conneries !

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Il devrait y avoir une Loi qui les rendrait responsables des bêtises qu’ils commettent sur leur propre argent. Le Marcourt serait moins chaud pour jeter notre argent aux banques.
Je signale à Béatrice Delvaux pour un futur éditorial, qu’au premier semestre, Dexia a réalisé une perte de 1,2 milliard d'euros, dont 600 millions hors cessions. C'est trop. L'entreprise ne pourra pas durablement supporter une telle charge. Elle aura inévitablement besoin d'une nouvelle ponction dans nos portemonnaies, si l’on veut qu’elle en termine avec les ventes de ses actifs et réduise le risque que le groupe représente pour la Belgique.
Ce n’est tout de même pas sorcier de comprendre ça, même quand on n’a fait que du droit et qu’on est juste capable de compter jusqu’à 10 !
Les imprudences de Dexia ne se comptent plus. La banque a délibérément multiplié des produits sophistiqués, qu’on dit à présent toxiques. Mais ce ne sont pas les habitués des moquettes des étages de la direction de chez Dexia qui pourraient en crever, mais le citoyen poussé par les Reynders et Demotte au départ de la culbute, relayés par l’ineffable Marcourt.
Certains pensent qu’il faudrait laisser Dexia se débrouiller seule dans ses escroqueries et récupérer, ce que l’on peut des avoirs privés de ses magouilleurs.
Hélas ! les banques font ce qu’elles veulent, voilà où l’on en est !
Pourquoi, depuis le début de la crise, l'état belge a-t-il englouti des milliards dans cette affaire foireuse, alors qu’on savait qu’il en faudrait davantage ? Jusqu’où serait-on prêt d’aller ?
Personne n’en sait rien, même pas les ministres-avocats, encore moins sans doute que les autres.
Qu’en pense Calataÿ ? Et tous les autres, les fins limiers de la finance, ils sont bien silencieux ces temps-ci sur RTL et à la RTBF ? En vacances, sans doute… On restera donc sur les JO de Londres en plongeant un œil dans l’échancrure du corsage de Hakima, avec le pressentiment que là aussi, il n’y a pas grand-chose à voir.

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