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Martin, un cas de figure.

Allons, il faudra dire plus qu’elle ne vaut, de cette Michelle Martin, dont même les « intellectuels », comme le philosophe Edouard Laruelle et quelques autres règlent le compte, certes avec plus de mesure, que ceux qui la vilipendent, aux cris d’à mort, la garce !
Nous voilà revenus au temps des Sorcières de Salem, à la différence que le Massachussetts vit la paranoïa des bourgeois puritains triompher, et que Malonne est l’épisode ultime d’une relaxe réglementaire un peu chahutée par quelques énergumènes.
Si le « professionnel » Laruelle traite les furieux des ruelles de Malonne « d’agités du bocal », ce n’est pas dans cet esprit que LF Céline inventeur de cette litote, l’appliqua à Sartre. Il devrait quand même le savoir. C’est lui l’intellectuel, non ?
Le cas Martin est un cas d’école à plusieurs titres.
Le premier est sans conteste la fascination qu’un tel monstre suscite chez nos intellectuels. Cela s’apparente presque à un sentiment amoureux. Parfois certaine laideur confine à la beauté nue, comme aurait pu écrire Barbey d’Aurevilly.
Martin est leur propriété, leur chose. Ils voudraient la mettre dans du formol et l’exhiber sous la photo de Freud ou de Young. Jadis, elle eût fini dans un cabinet de curiosités. On se croirait revenu à la théorie du neurologue allemand Franz Joseph Gall. Pour un peu, ils se battraient pour étudier son crâne !
C’est étonnant, à part des écrivains de gare, qu’aucun spécialiste des troubles du comportement ne se soit rué sur un sujet comme celui-là, pour en faire une thèse, publiée chez Gallimard, collection Idées.
Pourtant nos hypersensibles se voient déjà en docteur Adler sur le cas Martin, glosant à l’infini dans les réunions de la société psychanalytique de Vienne !
Mais le second cas d’école est bien plus grave !
Comment n’ont-ils pas vu que Martin a dépassé et de loin le monomaniaque qu’elle a eu le malheur d’épouser, et qu’elle l’a dépassé en horreur et peut-être même en perversion.
Ce que les furieux de Malonne dénoncent, c’est le crime le plus odieux, le plus éprouvant pour la conscience humaine qu’il puisse y avoir.
Ils conspuent une lâcheté, comme il y a peu, d’une personne capable de descendre aussi bas dans l’ignominie. Martin sait des enfants en danger de mort par inanition et elle ne fait rien. Alors que le monstre pervers est en taule, qu’elle est à l’abri de ses représailles, un simple coup de fil et tout est dit. Et elle ne le fait pas. Elle laisse sans rien dire des nigauds de la gendarmerie brouiller tout du bruit de leurs chaussettes à clous, dans la cave donnant accès à la prison des enfants. Et elle se tait. Peut-être même s’est-elle félicitée du bon tour qu’elle leur a joué ! On ne sait rien et on ne saura jamais rien.
Ce n’est pas une conscience inquiète, mais c’est une femme qui n’a pas de conscience du tout.
Ce n’est pas la complice de la perversité maladive de Dutroux qu’on veut exterminer, c’est la bête à face humaine qui a vécu ces moments-là.
Je sais bien que l’indignation populaire que j’ai moi-même dénoncée n’est pas une bonne manière de mettre les choses au point. Il y a parmi les excités de vrais malades mentaux, mais aussi de braves gens qui n’ont pas d’autres moyens de s’exprimer qu’en montrant leur colère, ce dont profitent leurs détracteurs et les médias raffolant des scoops. Sans oublier que ce sont ces mêmes médias qui ont monté les gens !
Ceci dit, la Loi qui peut paraître sévère pour les délits en général, ne l’est pas assez pour des monstres. Il n’y a pas de loi spéciale pour eux. Etendre en gravité des mesures habituelles pour tous les délinquants, c’est mettre dans le même sac les vaincus de la vie, les dupes de la société de consommation, les assassins compulsifs et les maladroits, avec les monstres.
Le propre de la justice, n’est-elle pas de distribuer des peines proportionnelles et pas d’afficher des tarifs de plus en plus salés ?

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Enfin, les autorités ont beau dénoncer le populisme, n’en sont-ils pas les premiers initiateurs ?
Il y aurait quand même moyen de sauver la mise, en instruisant ceux qui le souhaitent de la manière dont les « psys » vont suivre Martin. Lever pour le peuple le secret de leurs confrontations avec la recluse de Malonne, afin de savoir ce qui reste d’humain dans cette femme, serait une bonne chose.
Sans quoi, on pourrait penser que ces gens nous promènent.
Secret de la personne ? Quelle personne ? Quelle dignité humaine ?
Avec J-D Lejeune, les gens veulent savoir comment raisonne un monstre.
Les psys en ont fait une icône de l’âme noire. Si par malheur, elle se faisait descendre par un « agité du bocal », un autre cas de figure serait de connaître le jugement d’un jury populaire au procès de cet assassin-là !
La ministre de la Justice a tout intérêt à maintenir Martin en vie, quitte à la faire dégringoler beaucoup plus tard une volée d’escaliers du couvent de Malonne, que cette dernière aurait soigneusement récurée quelques secondes auparavant.
Ce qui serait le comble du populisme !

Commentaires

Bonsoir mon cher Duc,
J'ai un doute, n'y aurait il pas confusion dans le nom de ce philosophe ?
Peut-être la fougue de vouloir faire passer l'idée...
Vos rubriques sont parfois difficiles, mais je fais un effort.
Mes hommages.
Dieu

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