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Armand, Noursoultan, Patokh et les autres…

Le bel Armand, toujours aussi propre sur lui, avenant et l’heureux patriote le plus impeccable du royaume… est drôlement emmerdé.
On aura beau dire que la stature d’Armand De Decker le place au-dessus du sordide et d’autres de ses amis renchérir sur l’éminente position du bel Armand à Uccle, toujours est-il que "Le canard enchaîné" rapporte que Nicolas Sarkozy aurait demandé un coup de pouce à l’homme au-dessus de tout soupçon, pour accélérer le vote de la loi sur la transaction pénale en Belgique !
D’après ces journalistes indépendants du pouvoir (rares) : « … le président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev aurait conditionné un marché avec la société aéronautique EADS pour tout autant que Nicolas Sarkozy, président en exercice à l'époque, tire d'affaire le milliardaire Patokh Chodiev, un ami du président kazakh, impliqué, en Belgique, dans le dossier de corruption Tractebel. Installé en Belgique et naturalisé, M. Chodiev et deux associés kazakhs étaient poursuivis pour blanchiment, faux en écriture et association de malfaiteurs. »
Vous voyez d’ici par interpénétration des fluides, le bel Armand accusé d’association de malfaiteurs, comme Chodiev, un de ses Ucclois favoris ?
Pourtant pour qui connaît la majestueuse lenteur des travaux parlementaires, on peut s’étonner de la rapidité avec laquelle la loi qui devait dédouaner Chodiev est entrée au répertoire du Moniteur, aussi rapide que l’éclair !
Qu’on en juge : « Des conseillers de Nicolas Sarkozy auraient dès lors pris contact avec Armand De Decker afin de s'assurer que la proposition de loi sur l'extension de la transaction pénale à une série de délits serait votée rapidement et s'appliquerait à M. Chodiev et ses deux coïnculpés. La proposition de loi, déposée à la Chambre le 11 février 2011, examinée par le Sénat dès le 18 mars, entra en vigueur le 16 mai, soit un délai très court pour l'adoption d'une nouvelle loi dans notre pays. »
Un record, pourrait-on dire.
L’épisode trouvait son épilogue heureux l’été 2011 « Patokh Chodiev et ses amis obtenaient l'abandon des poursuites contre le paiement d'une somme de 23 millions d'euros, une paille. Quelques jours plus tard, le président kazakh signait les contrats de vente de quarante-cinq hélicoptères avec la France. »
L’épisode rappelle soudain l’affaire Agusta avec un autre grand homme de chez nous, Guy Coeme. Décidément l’hélicoptère est une machine redoutable dans la confusion des genres.

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Olivier Maingain a l'intention de réclamer une commission d'enquête parlementaire.
Il a raison. Et les autres chefs de parti ont tort de ne pas lui emboîter le pas, bien que le président du FDF ait un œuf à peler avec le monsieur Toujours-propre-sur-lui et le MR.
Peu importe de savoir si la salopette qu’Armand aurait mise dans le tambour de la machine à lessiver à l’insu de sa femme d’ouvrage est pleine de cacas de Chodiev ou non.
Ça vaut le coup de savoir pourquoi la Justice a été si rapide afin d’en féliciter les acteurs.
Pour le reste, on peut épiloguer sur la conduite du bel Armand, c’est quelque chose de très courant ces pratiques de complaisance du système libéral qui gère nos destinées.
Les crimes et délits sont du domaine populaire. Les voyous, les maffieux et les violeurs sont au même titre qu’un petit voleur pris sur le fait chez MAKRO : rudement sanctionnés.
Quand une affaire se décide sur les moquettes des bureaux climatisés et dépasse le « crime » normal, un vol de quelques centaines d’euros, il ne peut plus être criminalisé. Il est trop important, trop énorme.
Les juges sont trop infimes, trop intimidés ou trop mariolles pour fourrer leur nez là-dedans.
Le bel Armand joue sur du velours. On ne touche pas aux secrets d’Etat comme s’ils étaient la hache sanglante des pièces à conviction ou la durex « in the vaginal intime » bourrée de l’ADN du violeur trouvée dans le parking de la discothèque.
Au pire, acculé dans les cordes, le Grand peut évoquer la nécessité de procurer de l’emploi à ses concitoyens et qu’on ne regarde pas trop aux moyens pour y arriver.
Patockh Chodiev est un bon Belge qui vient de verser 23 millions d’euros à un Trésor qui en a bien besoin. Vous avez quelque chose à dire ?
Maingain, qui respectait l’omerta au MR, perd brusquement les pédales pour accuser un col aussi blanc que celui du bel Armand, de choses aussi horribles !
On ne peut pas avoir le teint vermeil, le regard clair face à la caméra, le costume du grand faiseur et le diplôme d’avocat des grandes fortunes françaises en exil fiscal à Uccle et être, sous cape, un salopard digne des bas-fonds de la fesse, de la drogue et du fric facile.
Alors, même si une enquête à lieu, même si le bel Armand est vachement compromis, on ne saura jamais combien il a touché, dans la mesure, bien entendu où reconnu coupable, il aurait été séduit par une somme rondelette.
Ils sont comme ça, les riches. On voit bien qu’ils le sont, aux fringues, aux bagnoles, aux gonzesses trente ans plus jeunes qu’eux qu’ils trimballent chez Cartier ou chez Dior, aux belles baraques qu’ils se paient à Uccle et ailleurs, mais vous pouvez toujours vous brosser, vous ne saurez jamais ce qu’ils ont dans leurs coffiots, planqués bien au chaud, résultat des distillations clandestines de vos graisses et de vos sueurs.
Même si vous lui passiez sur le corps avec un bulldozer, le bel Armand ne vous le dirait pas, même pour sauver son roi de la guillotine !
C’est ça, la sainte solidarité du pognon secret.
Même que c’est ainsi qu’on reconnaît les cossus, n’insistez pas trop. Si vous mendiez la thune au bel Armand, il serait capable de vous étendre pour le compte, en légitime défense, pour un regard de travers, comme à Echirolles.

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