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Dans de sales draps !

Le constat n’est pas si marrant qu’on en puisse rire : cette société qui allait tout nous donner, est en réalité en train de tout nous prendre, nous rendre égoïstes, âpres au gain, sourds à autrui et complètement mabouls. Le top est le design gadget d’une soi-disant modernité.
Les rêves se sont écroulés. La performance qui rendrait tous les citoyens riches, sinon aisés, rétropédale à Seraing, à Genk, demain.
Des escrocs soi-disant socialistes ont vendu le système aux travailleurs avec le bonus que chaque année un petit progrès salarial récompenserait le progrès de productivité, dénigrant ainsi par comparaison un système coopératif désastreux, d’un autre socialisme dénaturé.
Et voilà que chaque année voit un petit recul, une nouvelle norme de chômage, un seuil de pauvreté franchi par de plus en plus de gens. Le travail amélioré produit le chômage et le bas salaire… le contraire de ce qu’on avait prédit !
Les économistes se rattrapent et tiennent à des explications : « cela est passager. Nous devons nous serrer la ceinture pour rebondir à nouveau dans un PIB assaini ».
On se moque de qui ?
Le responsable qui nous aura fait bifurquer à la croisée des chemins, croyant à un capitalisme « à visage humain » n’est autre que la social-démocratie au partage du pouvoir politique avec la droite. Cette erreur commence à se payer. En Belgique, c’est le PTB qui en profite, et c’est tant mieux. Mais, des électeurs déboussolés auront aussi voté pour la droite, et dans certains cas, pour l’extrême droite, en pleine confusion des genres.
La propagande a rendu le collectivisme toxique. On a cru aux faiseurs de miracles dispensateurs de dollars.
Les prédictions étaient fausses. Heureusement pour les escrocs de Wall Street, la haine du collectif qu’ils avaient semée dans les âmes simples, est restée, tandis que le capitalisme rejoignait dans le gâchis, les aberrations des plans quinquennaux du temps de Staline.
Les vieilles religions sont conservées pour jouer le rôle de fourre-tout de la bonne conscience, étant entendu qu’elles sont toutes sous l’autorité de la divinité suprême : l’argent !
Dieu unique, supérieur aux autres, il permet tout, n’exige rien. Que vous croyiez en Jehova, Mahomet ou Vishnou, il s’en fout. Mieux, il vous y encourage, puisque jusqu’aux cierges, il faut bien que vous les lui payiez. Ce qu’il ne supporte pas, c’est un éventuel concurrent à son système économico-social.
Par exemple que vous teniez des propos alarmistes devant une société dégradée, il l’admet, mais que vous lui en imputiez la faute : il s’insurge ! Des voyous, il honore ceux qui ont réussi. Les banlieues pauvres, dégradées, hauts lieux de la criminalité, c’est la faute aux étrangers, aux psychopathes naturels peuplant les couches mal éduquées des populations sursitaires des prisons. Il admet que les autorités cherchent à répliquer à cette violence par une violence d’Etat ; mais que vous en cherchiez les causes dans les troubles produits par l’argent, il vous met au rang des délinquants les plus dangereux.
L’homo economicus capitalis est-il apte au bonheur?
A voir les doutes et les souffrances qui accablent l’homme d’aujourd’hui, retournant à la pauvreté dans une société d’abondance, on en doute. On pourrait se laisser aller et dire «c’était mieux avant», non, ce n’était pas mieux avant, mais on risque de dire en 2013, qu’on régresse plus vite qu’en 2012, et ainsi de suite, si bien que vers 2015-2017 on aurait un semblant de raison à regretter les années 80.
Jacques Julliard (Marianne n° 809) a une belle définition de la fin des Trente Glorieuse « Depuis que le capitalisme d’entrepreneurial qu’il était… est redevenu patrimonial, le critère décisif n’est plus l’entreprise collective, mais la richesse personnelle …les patrons sont redevenus des riches luttant pour l’accroissement de leur richesse. Ce n’est pas Jean-Luc Mélenchon qui a réinventé la lutte des classes à l’état pur ; c’est Bernard Arnault. »
L’homo economicus capitalis doute, souffre, s’ennuie, enfin ceux qui ont encore un emploi qui les nourrit. Tous les autres, les jeunes, les vieux, les chômeurs marchent sans but devant le gâchis, l’incompétence des autorités et le cynisme de la collusion des riches et des politiques.

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La mondialisation a enlevé nos repères. Big-Brother, de la fiction d’Orwell, est passé à la réalité du quotidien. Il distribue, récompense et stresse, sans raison apparente. Il active un incivisme galopant en agitant ses paquets de bank-notes, au point de menacer la civilisation de disparition.
Si au moins nos sémillants personnages de la politique avaient le courage de dire une fois pour toutes « nous nous sommes trompés sur le capitalisme » ! Il semble que, du jour au lendemain, il leur serait beaucoup pardonné et que le peuple pourrait à nouveau espérer pour un futur moins menaçant.
A voir leurs tronches de vieux dégueulasses obscènes, de pervers menteurs, de foutus bouffeurs d’étrons d’actionnaires, ce n’est pas demain qu’on les verra se détourner des guichets de banque avec la conscience de l’honnête homme.

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