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Di Rupo boucle le budget.

La dernière de Charles Michel ressemble presque à une OPA sur le parti socialiste !
Il y parle du renversement des tendances, de la fin de la fatalité socialiste en Wallonie, c’est tout à fait éclairant d’une concurrence de deux produits identiques qui se disputent un marché d’électeurs.
C’est que le terme « socialiste » est devenu inapproprié pour désigner le parti de Di Rupo.
Que Charles Michel n’a-t-il raison d’évoquer la fin d’une fatalité Ps en Wallonie !
En réalité si le Ps à la Giet s’appelait le P.E.R. (le parti des épiciers réunis) la confusion des termes étant levée, il n’y aurait plus rien à dire sur la volonté de Charles Michel de faire entrer le P.E.R. à sa maison mère libérale. Il ferait bon ménage avec le MCC de Gérard Deprez.
On va bien voir, avec la confection du budget, comme Charles Michel a raison de croire que Di Rupo fait doublon.
Le budget que le petit Chastel rafistole, que M’ame Onkelinx dit déjà duraille, il va falloir que Di Rupo nous explique comment il sera neutre pour les fauchés qui ont voté pour lui.
La consultation des chefs de parti, le conciliabule entre les vices-premiers et Lui, tout nous laisse à penser que le budget se fera sur le dos des travailleurs, des chômeurs et des pensionnés, même si ça jure le contraire au Ps, d’autant qu’Alexandre-le-petit fait partie désormais de la meute.
Ce sera le point d’orgue concordant entre le centre-droit et le centre-gauche pour l’union sacrée des épiciers.
Tout ce mini drame n’est possible que par la volonté de Di Rupo de s’ancrer au centre, dans une drôle de conception d’un socialisme qui s’accommode de la droite au point de la concurrencer dans l’adhésion des électeurs, en n’oubliant pas d’entonner avec ses élites l’« l’Internationale » d’un genre humain de la globalisation des affaires.
Pour comprendre Di Rupo et sa stratégie centriste, il faut lire le petit livre de Manuel Valls « Pour en finir avec le vieux socialisme » qui définit au cours des entretiens avec le journaliste Askolovitch, une nouvelle manière d’être socialiste qui colle parfaitement au Ps belge.
Sur une question Valls a cette réflexion « Il faut tout remettre en cause. Et d’après moi jusqu’au nom du parti. Parti socialiste, c’est daté. Cela ne signifie plus rien. Le socialisme ça a été une merveilleuse idée, une splendide utopie. Mais c’est une utopie inventée contre le capitalisme du XXme siècle ! Cela ne signifie rien aujourd’hui, dans la globalisation, l’économie virtuelle, la crise écologique ! C’est juste devenu un mot prison, un mot qui empêche d’avancer ».

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On ne sait pratiquement rien des convictions de Di Rupo sur ce qu’il est convenu d’appeler son socialisme. Ses discours en qualité de président du parti ne sont jamais sortis des idées générales qui correspondaient au sentiment des salles. Son état de premier ministre lui convient à merveille, il poursuit son mutisme volontaire sur ce qu’il pense de la social-démocratie et du socialisme confrontés à la crise.
Son attitude est celle des carriéristes qui ne pensent qu’en fonction de l’intérêt qu’ils ont à entrer dans un concept. Di Rupo n’est pas un homme de conviction. C’est un personnage qu’on verrait bien à la cour de Florence du temps des Médicis, félicitant Machiavel pour son ouvrage « Le Prince », puis courant chez les partisans de Savonarole pour en dire le plus de mal possible.
Alors que l’écart entre les revenus du travail et celui du capital ne cesse de croître, l’entêtement de Di Rupo a nié la lutte des classes est logique dans la pensée de ce caméléon adorant le pouvoir d’où qu’il vienne, du moment qu’il en est.
C’est la caractéristique des pseudos idéologues qui ont tous une origine conservatrice. Il n’y a vraiment chez Di Rupo qu’une sacro sainte vérité : celle du sphinx.
Cela lui vaut d’être écouté par les patrons et admiré par les membres de son parti. Tant pis si ces derniers ne sont pas assez lucides pour voir l’abîme où ce faiseur les précipite.
On n’assied pas une respectabilité par l’élégance du geste du monsieur qui sort de sa grosse voiture en enfilant son veston d’une manière décidée.
On acquiert une respectabilité en adhérant aux principes qui ont été à l’origine du Ps. Et là, pour le coup, les socialistes ont du souci à se faire !

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