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Set et gagne.

Martine Aubry et les Fédérations du Nord du PS ne sont plus les champions de la triche, l’UMP a établi un nouveau record. Comme les partisans de Copé ont triché autant que les partisans de Fillon, la triche étant équilibrée, la COCOE a donc donné son verdict : c’est Copé qui l’emporte à moins de cent voix d’avance sur son rival malheureux.
Le battu parle d’une fracture morale.
C’est Copé qui en sa qualité de secrétaire de l’UMP avait les fichiers, les adresses de tous les cotisants et les numéros de téléphones. Fillon aurait pu ajouter que sa défaite étaut aussi une victoire morale.
Mais bon, celle de Ségolène Royal en était une aussi. C’est en final, le pouvoir qu’on a par rapport à un autre qui n’en a aucun, dont le public tient compte et les caissiers versant les salaires aussi !
L’UMP a désigné son nouveau chef. C’est en France que ça se passe. Tout de suite on pense au futur en 2007. Fillon jouait perso. Il ne voulait plus faire le laquais de Sarko. Copé n’en a pas l’intention non plus. Pourtant tout au long de sa campagne, il a fait croire que si demain Nicolas le souhaitait, il serait à son service pour une nouvelle candidature à la présidentielle.
Depuis la déconvenue des électeurs à l’égard de François Hollande, un happy-end de l’ancien président serait-il envisageable ? Parmi les sympathisants de l’UMP, 66 % seraient pour une nouvelle candidature de Sarkozy en 2017 !
Au départ Fillon et Copé se sont arrangés pour qu’il n’y ait qu’eux sur le ring. Puis, pendant un bon mois, ils se sont poliment fait des petites vacheries, avant de hausser le ton et de se départir de l’air convenable qu’il sied quand on sort des grandes écoles.
Chassez le naturel…
Fillon en profite pour passer la consigne à son camp, celle de dézinguer Sarkozy par la même occasion en même temps que Copé.
Cinq ans d’humiliation pour cet homme secret et passablement sournois, c’est quelque chose qui ne se pardonne pas.
Tout va bien quand on devient patron de l’UMP, dénoncer son ancien patron à mots couverts prouve qu’on est un homme fort. Battu par Copé, il s’est mis à dos son bienfaiteur, qui fit de lui pendant cinq ans un premier ministre, alors qu’il était voué à l’obscurité, un peu comme Hollande a fait de même pour Hérault. .
Tout devient difficile quand on est battu...
Du côté de Copé, seules vont le gêner ses protestations de fidélité à Sarko.
Les anciens barons, les fidèles intempestifs, croyant les sondages se sont tirés discrètement de l’entourage de Copé, pour courir leur chance chez Fillon. Avec lui, en douceur, ils se sont aussi démarqués des derniers aficionados de l’ex président de la république.
Et voilà que c’est Copé qui l’emporte ! Baroin, « fillonnisé » en dernière minute, doit s’en mordre les doigts.
On a vu que l’ancien premier ministre, favori des sondages, s’est pris un bide quand même. Les sondages se plantent souvent, on peut leur faire confiance. Dans une élection interne à l’UMP, ils ont pris la température chez les sympathisants, au lieu des adhérents.
C’est ballot quand même !
En gros, Copé incarne une droite dure et qui souhaite reprendre à son compte la clientèle de Marine Le Pen. Certains voient même une alliance occasionnelle par-ci, par-là, avec le Front National. On peut faire confiance à Nadine Morano.
Fillon (on va parler au passé) était plus centriste et se défendait de toute compromission avec les éléments d’extrême droite à l’intérieur et à l’extérieur du parti. Comme le centre est aussi convoité par Jean-Louis Borloo qui vient de réussir un joli coup en fusionnant des partis centristes, on se demande comment Copé va arranger son coup de « droite décomplexée.

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Peut-être y aura-t-il une grande réconciliation des deux ambitieux dans quelques semaines ? Si le match se poursuivait en coulisse, l’UMP risquerait de perdre des membres.
Hollande dévale la pente sur sa lancée : seulement 37 % d’opinions favorables, un vrai record dans un délai aussi court de présidence, Copé n’aura pas de mal à regagner une partie du terrain perdu dans l’opinion de ce qu’on appelle le « ventre mou » du corps électoral, tantôt votant pour la droite, puis pour la gauche.
En politique, on ne sait jamais. Parfois, les événements s’accélèrent et ce qui était impensable hier, devient possible demain.

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