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Vaticinations maboules.

Les louffiats, qui nous ont vendu dimanche que les chômeurs étaient la plaie du monde, nous ont fait par la même occasion la leçon en puisant dans l’exemple de l’Allemagne. Ils veulent y voir l’extermination du chômage en Europe en copiant cette grande nation ; mais taisent que c’est par l’extinction progressive des indemnités, ce qui ne veut pas dire l’extinction des chômeurs, la compétitivité par la réduction des salaires et l’exemplarité des travailleurs qui ne rechignent pas à l’heure supplémentaire sans majoration, et la discipline de l’ouvrier sans illusion, qu’Angela se tire d’affaire.
L’Allemagne, triple A, ne va pas si bien que cela.
Elle va même beaucoup plus mal qu’on l’imagine. Seule une propagande effrontée de ces messieurs de la liberté du portefeuille permet encore de nous faire croire au miracle allemand !
Alors, pardon, minute le modèle pour MM. Crucke, Reuter, Timmermans et Calataÿ serait une falsification, une sorte d’escroquerie morale pour ces libertariens en demi-teinte.
Le tableau est même catastrophique !
Depuis 2008, le système bancaire allemand est aux abois. Comme en Belgique pour Dexia, il ne doit sa survie qu'à la perfusion permanente d'argent frais des banques centrales. En Allemagne, les banques sont surendettées et personne ne sait comment elles vont pouvoir faire face aux prochains chocs. A part Callataÿ, tous les bons économistes attendent les yeux rivés sur leurs graphiques…
Aujourd'hui, banques, fonds d'investissement, grands industriels, Etat, institutions internationales se soutiennent comme l’aveugle et le paralytique.
La banqueroute générale est probable. Que Reuter et Timmermans ne songent surtout pas à devenir Allemands, même si c’est leur patrie de cœur, qu’ils pensent plutôt au Luxembourg ou à la Suisse.
Les notables allemands, tout en ayant conservé l’absolue certitude arrogante de Crucke, qu’en-dehors du culte du pognon, il n’y a rien qui vaille, ne sont pas fous au point de croire à leurs propres discours. Ils ont conscience des jours sombres qui les attendent.

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La crise de la dette, au-delà du Rhin, n’a pas fini de secouer Angela, la Walkyrie de nos libéraux. La montagne de créances accumulées en effet depuis au moins 1960 par tous les acteurs de l'économie mondiale, des entreprises aux banques, des Etats aux particuliers, a créé une sorte de surendettement généralisé qui pousse l'économie mondiale vers la faillite !
Si cette dernière hypothèse est la bonne, les Etats qui auront fait le plus de dettes s’en tireront mieux que les autres, puisqu’en vrai calcul capitaliste, ils auront bénéficié de la faillite plus que les autres, un peu comme Bernard Tapie, jadis, rachetait des entreprises en difficulté, pour en avaler les bons morceaux et laisser le faisandé dans l’assiette d’autrui. Et autrui, par rapport à la Grèce et au Portugal, c’est l’Allemagne !
Face à cela, les pouvoirs crypto-socialistes ou mégalo-libéraux n'ont aucune solution, puisqu’ils n’ont jamais voulu imaginer un plan B de l’économie.
Se désendetter, c’est la récession assurée. Les déficits se creusent. Idem, en relançant la croissance en injectant massivement de l'argent, sans qu’il y ait vraiment la création d’une nouvelle industrie fondée sur un écoulement stable des produits, les déficits se creusent aussi ! Les deux voies signifient la faillite !
On dissimule le nombre réel de chômeurs en le cachant dans diverses catégories de personnes non indemnisées à la recherche d’un emploi ou entretenues autrement. En réalité, le nombre correspond en Allemagne à celui de la Belgique : un million de chômeurs réels chez nous, en proportion de la taille de l’Etat allemand : six millions de chômeurs, plus trois millions de travailleurs pauvres.
Nos Augustes du dimanche auraient dû nous en dire plus sur leur modèle allemand. Par exemple sur la fameuse loi Hartz qui met en place un système contraignant de recherche d'emplois, afin de sortir des indemnités les chômeurs volontaires, les "mini-jobs", à 400 euros par mois sans cotisation sociale et donc sans assurance, et les "un euro-jobs", essentiellement des travaux d'intérêt public. Le système allemand d'allocations est remis à plat. Une réussite qui aurait plu à Reuter. La suite est moins drôle : plusieurs millions d'Allemands passent des listes de chômeurs à ceux de "quasi-chômeurs" ou travailleurs pauvres.
Les Allemands ont même réussi à imposer des indemnités moindres de chômage, quand les ascendants ou les descendants ont des biens !
Du jamais vu en matière de droits…
Et c’est ce modèle antisocial vers lequel on aspire !
Ces libéraux qui nous cornaquent ne manquent pas d’air !

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