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Le principe de réalité.

Certains définissent la droite « concept pragmatique de la pensée ». C’est-à-dire une façon d’aborder les situations et de trouver à y répondre dans le concret d’une réalité bien perçue.
Une opinion à géométrie variable bien adaptée à la réalité, si on veut faire simple, qualifie l’électeur de droite.
La gauche serait, à l’opposé, une manière d’œuvrer à un Etat à venir, bâti sur les plans d’un autre futur, plutôt qu’à traiter des réalités.
La social-démocratie serait la pierre angulaire d’une gauche qui aurait renoncé à l’utopie pour rejoindre un raisonnement de droite. C’est-à-dire toucher au réalisme pour en adoucir les angles, au risque de faire double emploi en entrant en concurrence avec les partis libéraux. La différence entre un gouvernement de gauche et un gouvernement de droite, tient en un saupoudrage atténuant l’effet sur les plus faibles des mesures d’adaptation aux réalités. Un gouvernement de compromis atténue tout progrès au point de le rendre illisible.
Exemple : la fermeture des hauts-fourneaux de Florange par Mittal.
La droite accuse réception d’une information touchant à un secteur d’activité. La gauche nationalise l’entreprise et maintien les travailleurs dans leurs emplois. La social-démocratie menace de nationaliser, mais se rallie à l’accusé de réception de l’annonce de la fermeture.
Il n’est pas question ici de déterminer qui a raison et qui a tort sur le fond.
Il se pourrait bien que la fermeture d’un outil soit une bonne solution ou, à l’inverse, que son maintien soit une solution meilleure.
Il convient seulement en cas de fermeture ou de poursuite de l’exploitation du site de veiller à ce qu’il y ait le moins de casse possible dans la vie des travailleurs et qu’agissent à plein, les instances sociales de protection, ou que l’outil corresponde à une utilité industrielle, s’il est maintenu.
Là-dessus tout le monde est d’accord.
Mais, ce qui vicie le schéma de droite et le rend pervers, bien davantage que le schéma de gauche bâti sur l’imaginaire d’un futur, c’est l’absence de toute prise sur les décisions économiques parce que le traitement préventif de celles-ci est en amont des réalités.
Il faut pour l’action, que la droite subisse une réalité dont elle n’est pas maîtresse et dans laquelle elle n’a put intervenir en aval, avant qu’il ne survienne.
Enfin, plus grave encore, lorsqu’elle a traité la réalité, celle-ci continue néanmoins son évolution, sans que la droite réagisse, laissant donc filer cette réalité, vers ce que d’autres forces en feront.

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Autre Exemple : la crise bancaire de 2008-2009.
On ne va pas remonter à la fin des accords de Bretton Woods, mais à moins de dix ans pour retrouver des analyses décrivant à la virgule près la crise telle que nous la vivons depuis trois ans. La droite et la gauche social-démocrate se sont partagé et se partagent encore le pouvoir dans le monde occidental et selon les principes de réalité.
Cette crise se répandant dans la société civile et dans les comptes de l’Etat, au lieu de mesures salutaires afin de reprendre politiquement l’aspect déliquescent de l’économie, comme la suppression des banques généralistes, assignant un seul rôle à la fois pour chacune d’entre elles, on laisse filer la crise en espérant une reprise. Concrètement on traite les finances dégradées par des restrictions et des économies sur le dos des travailleurs et des pauvres.
Les seules interventions sont des opérations de soutien aux opérateurs qui ont provoqué la crise !
Cette politique de droite tient compte des réalités et laisse filer l’avenir vers une reproduction de la crise actuelle, sans doute plus sévère et plus couteuse encore, au risque d’un effondrement mondial sans précédent de l’économie.
Autre inconvénient, la réalité traitée de façon pragmatique empêche le rêve échappatoire et enferme le citoyen dans une prison de devoir sans issue.
Imaginer l’avenir relève toujours d’un certain optimisme. Les utopies peuvent devenir des réalités. Il suffit qu’un grand nombre de citoyens le veuille.
Voyez comme la social-démocratie peine à faire croire en l’amélioration de l’avenir !
Voilà pourquoi la droite et la social-démocratie sont des poisons qu’il faut détruire, avant qu’elles ne nous détruisent.

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