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Patrice Dartevelle leste-pied laananien

Monseigneur Léonard
Que voulez-vous ?
Dorine Femen
Vous dire…
Monseigneur Léonard, tirant un mouchoir de sa poche.
Ah ! mon Dieu ! je vous prie,
Avant que de parler, prenez moi ce mouchoir.
Dorine Femen
Comment !
Monseigneur Léonard
Couvrez ce sein que je ne saurais voir,
Par de pareils objets les âmes sont blessées,
Et cela fait venir de coupables pensées.

* * *

On ne se rend pas assez compte, mais Monseigneur Léonard serait fabuleux au Français dans le rôle de Tartuffe. Cet homme est un génie. Il peut tout interpréter dans les rôles d’hypocrite. Sa gamme est étendue, il passe de la douleur à la prostration fervente, du regard de côté à l’absolue dévotion. C’est Jeanne d’Arc visitée par les Anges, la bonne Jehanne en extase de Jean-Auguste-Dominique Ingres ! Il a tout : le physique de l’emploi, la voix, l’attitude, tout vous dis-je !
Malgré les momeries de l’entartreur et la décontraction appliquée de Kroll, malgré la tête des censeurs soi-disant de la liberté d’expression d’en face et les guignolos de piquet le dimanche de la RTBF, ils n’ont pu rivaliser avec l’acteur primat de Belgique.
C’était génial !
Grâce soit rendue aux Femen qui ont rendu toute la dignité aux femmes par leur seule forte présence et les tabous que leur nudité publique dénonce, donnant par leur ballet le piquant qu’il fallait à la pièce.

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On en serait resté à ce vaudeville irrésistible, avec en baisser de rideau un Léonard fervent, embrassant la bouteille d’eau de ses sœurs l'aspergeant, parce que le flacon avait été moulé dans une représentation de la Vierge Marie, comme on en vend des milliers à Banneux, si un misérable que la postérité retiendra sous le nom de Patrice Dartevelle. Haut fonctionnaire de la Communauté française, ce qui aggrave encore son cas, n’était venu souiller de sa présence une fin joyeuse et, somme toute, heureuse du grand acteur ayant pu apprécier les beaux seins des Dorine du spectacle.
Ce Dartevelle n’est-il pas venu faire le coup de pied pour faire fuir ces dames ! Ah ! s’il s’était contenté de lever la jambe en cadence avec elles, mais non, ce rustre voulait faire mal !
Vous me direz, être Haut fonctionnaire chez Fadila Laanan est déjà en soi une faute de goût, une injure à la culture, mais en plus passant de la bêtise verbale aux actes, ne voilà-t-il pas que ce malotru joignant le geste à l’insulte, s’est mis à donner des coups de pied à ces créatures à moitié dénudées et n’ayant que leurs attributs pour seul moyen de défense !
Quelle peut bien être la fonction de ce violent au sein de l’Administration ?
Surtout qu’on ne vienne pas me dire que c’est un spécialiste des poètes de la Pléiade, un exégète de la bible du siècle galant entre tous !
Il doit besogner dans la littérature pour tous et les concours truqués. Peut-être même est-il chargé par la ministre d’une réforme de la morale sur les livres d’images des missels laïcs ?
Il y a une sorte de malédiction qui s’attache à l’auditorium de l’ULB. On se souvient de Caroline Fourest empêchée de tribune par un musulman exacerbé.
Quant au tapage, s’il y avait eu des gens de conviction et de sang-froid, sensibles à la liberté d’expression et au libre arbitre, il suffisait d’attendre calmement que la démonstration des Femen ait pris fin. Ils eussent applaudi leur départ en bon ordre, pour reprendre là où les débats avaient été interrompus, c’est-à-dire se rendormir doucement, dans la torpeur de l’après repas, bercés par les propos insignifiants qui ne tiennent jamais tant leur promesse que dans l’association de la toge du philosophe et du goupillon.
Les vrais blasphémateurs, finalement, ce sont les moralistes de l’ULB et les curetons ! Ils injurient l’intelligence !
Quant aux journalistes, prévenus par un réseau mystérieux que Monseigneur se donnerait en spectacle, voilà de biens mauvais camarades de Guy Haarscher, retraité de l’ULB qu’ils n’ont pas mis dans le coup. Ou alors, c’était bien fait…

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