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Rien n’était prévu !

Inutile de chercher ailleurs, les crispations de la société actuelle sont essentiellement dues à la crise.
C’est le développement de celle-ci qui fait problème.
Des crises précédentes, celle de 1929 fait référence, sans commune mesure alors des moyens de diffusion qu’ont la presse, le NET et les télévisions en 2013. Celui qui maîtrise aujourd’hui la communication est pratiquement certain de dégager une majorité dans le sens qu'il souhaite.
Manipuler l’information et paraître la commenter, en étant toujours à son avantage, est le cadeau inconscient, en tout cas inconsidérément donné, des responsables des médias au pouvoir actuel.
En 1929, seuls les marxistes doutaient de la sincérité des dirigeants libéraux qui accréditaient le constat que tout le monde souffrait de la crise. Aujourd’hui, il y a peu de gens qui en sont encore convaincus.
Il y a une image qui n’a échappé à personne et qui a manqué dans les débuts de XXme siècle : c’est celle de l’incroyable essor des riches, dans cet univers de pauvres.
Le magazine people a fait beaucoup pour qu’il soit remédié à cette ignorance. Le monde éberlué n’a jamais vu autant de gros bateaux de plaisance, de villas de stars et de situations aussi loufoques de celles et ceux qui ne savent quoi faire pour dépenser de l’argent, afin que cela se sache. On les croirait presque excédés de l’abondance des devises et des zéros de leurs comptes en banque.
Cela n’a l’air de rien, mais cette jet-society qui s’expose, jette une lumière crue sur l’absolue dérive du système capitaliste, même si des capitaines d’industrie se font plus discrets, sauf quand de temps à autre, l’un d’eux épouse un mannequin, officialise sa liaison avec une vedette de cinéma ou se fait voir au téléobjectif sortant d’un avion privé, retour d’une île privée du Pacifique.

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La mécanique est déréglée depuis ce tapage incontrôlé. On sait ainsi que l’économie n’a jamais tant produit, que les progrès techniques n’ont jamais été aussi importants. Autrement, comment concevoir qu’avec douze ou quinze % de chômeurs en Europe, les entreprises dégagent encore autant de cash pour distribuer aux actionnaires et aux propriétaires une provende incalculable de bénéfice ? Comment aussi ne pas comprendre que l’argent qui reste pour les collectivités est aussi pillé par le deuxième prédateur qui est le dirigeant politique ?
Outre le fait d’être un nazi rentré, le premier des Ford avait quand même suffisamment de bon sens pour imaginer que sa Ford T ne pouvait augmenter ses bénéfices qu’en la rendant accessible à ses ouvriers. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Il y a dorénavant une production de masse en train de fléchir faute de clients et une production pour l’exclusivité des élites qui n’a jamais tant vendu de produits de luxe.
Les dégâts sont déjà si importants dans les populations par cette politique ultra capitaliste, qu’elle est irréversible et que l’image du peuple entré en servage comme au moyen-âge n’est pas si éloignée que cela de la réalité.
Ce qui va finir par faire mal aux élites, c’est petit à petit le glissement des attitudes vis-à-vis du travail. Qui dit serf, dit corvée. Le travail n’est plus intellectuellement enrichissant. En plus, il nourrit à peine son homme. Les travailleurs en sont venus à considérer ce qu’ils font comme une sorte d’obligation de donner une part d’eux-mêmes à temps fixe. Il n’est écrit nulle part, qu’il faille donner plus d’un tiers de son temps à un travail imbécile pour avoir l’air d’être un citoyen qui accomplit son devoir. Il est extravagant de réserver le travail pensé à une élite, sous-entendant par là que les autres travailleurs sont à peine des compléments de la machine. On laisse ainsi en friche des capacités extraordinaires de connaissance et on installe une armée future pour détruire une société aveuglée par le profit.
La seule attitude des dirigeants, alliés naturels des possédants, est de maintenir le peuple sous tutelle en rabotant ses libertés quand elles deviennent trop menaçantes. Jusqu’où un système qui s’appuyait jusque là sur des principes de liberté, mais sous contrôle des impératifs économiques, peut-il aller pour déterminer le peuple à travailler et en même temps à lui faire prendre en grippe les chômeurs et les pauvres, désormais accusés de mauvaise volonté et de tricherie sociale ?
Ce sera probablement la question de ces cinq prochaines années.
Les grands massacres sont à venir.
Avec les socialistes au pouvoir comme dernier recours du système capitaliste, c’est à un bal des dupes auquel nous sommes conviés.

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