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Trappe à dettes ou piège à cons ?

Croyant nous éviter des cauchemars, les Grands de ce royaume ont élaboré toute une théorie autour de la dette selon laquelle notre pays avec une importante ardoise (98 %), mais avec un déficit modéré, passerait de 3,7 % à 3 % en 2013, 2,8 % en 2014 et 0 % en 2017. Et que cette situation serait moins grave que celle de la France avec une dette moindre, mais un déficit plus important, ce qui signifierait qu’à plus ou moins court terme, la France passerait au 100 % de dette par rapport au PIB.
Comme la plupart des gens paraissent ne rien comprendre, le gouvernement raconte pratiquement n’importe quoi, du moment que ça rassure. Evidemment, les gens s’en fichent parce que les explications sont incompréhensibles. Les dépenses de prestige et les dépenses courantes de l’appareil éligible et d’administration de l’Etat ne changeant pas, les gens ne jugent de la situation qu’à l’état de leur porte-monnaie, singulièrement en baisse. Or, l’Etat ne faisant apparemment aucun effort pour amener les hauts personnels - éligibles et non éligibles - à raison, les gens se doutent bien que les galimatias sortis des rapports du gouvernement ne sont que des salades pour les enfumer. Peut-on les en blâmer ?
De côté des experts, depuis la crise, des dizaines de livres ont été publiés sur la question. Celui-ci est la bible pour l’Europe : «Growth in a Time of Debt » (La croissance en période d’endettement), publié en 2010 par les économistes Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff. Il tend à démontrer qu’il n’y a pas de corrélation entre la dette d’un pays et la croissance, lorsque le taux d’endettement ne dépasse pas 90% du PIB.
Comme en Belgique la dette publique atteint 98 %, d’après cette théorie, notre croissance en prend un coup. Ce ne serait pas la France dans un état critique, mais la Belgique !
Les auteurs ont même chiffré l’avenir plombé par la dette : « le taux de croissance médian chute de 1%, et la croissance moyenne chute encore davantage ».

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Le discours de fermeté « mais pas de rigueur extrême » du gouvernement, ne serait qu’un effet d’une propagande pré-électorale en attendant 2014, puisque d’ici là notre dette pourrait équivaloir à 100 % du PIB !
Pour parler un langage plus sérieux que MM. les augures économiques sur nos ondes et nos télévisons : les pays, avec des ratios de dette supérieurs à 90% au PIB, risquent de tomber dans une trappe à dette. Il leur serait impossible de sortir de la crise économique !
Le commissaire européen Olli Rehn s’est basé sur cette analyse pour soutenir la nécessité des coupes budgétaires des pays en difficultés.
Mais… mais… le plus drôle, c’est qu’une flopée d’autres économistes prétendent que les calculs de Reinhart et Rogoff sont faux et, arithmétique à l’appui, démontrent que cette théorie est tout simplement celle d’une austérité qui précipiterait davantage les « innocents » dans la fosse aux lions.
Selon cette autre source, la seule certitude est qu’il ne faut pas toucher aux salaires, aux protections sociales et à la TVA, si l’on veut avoir une chance de sortir de la crise sans trop de casses.
Mais alors que faire, puisque d’un côté l’Allemagne de Merkel est pour la rigueur et l’Europe officielle avec elle, et d’un autre, les pays « tire-aux-flancs » aux grands découverts seraient plutôt d’une autre opinion ?
Le seul moyen d’en terminer avec la spirale et sans dommage pour la consommation des ménages, serait de réduire les dépenses de prestiges et les hauts salaires et d’établir des nouveaux barèmes d’imposition à la hausse pour les fortunes, mettre en place des mesures protectionnistes et instaurer un Label européen, de lutter contre les paradis fiscaux et les banques qui font le va-et-vient, limiter les délocalisations vers des pays à bas salaires, en n’autorisant les transferts que lorsque les salaires et les charges générales sont équivalents.
C’est, en gros, le programme de Mélenchon et du parti communiste. C’est aux antipodes du programme des partis socialistes européens.
Pour une fois, c’est un comble, pour s’en sortir, il conviendrait d’appliquer un programme socialiste dont les socialistes ne veulent pas !
Comment voulez-vous que les gens y comprennent quelque chose ?

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