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Assignats, dollars et euros.

On en a dit beaucoup trop ou pas assez sur la dette.
Voilà cinq ans que l’on n’entend parler que d’elle et parmi les plus ardents : les ministres ! Certains avec gourmandise comme ceux du MR, puisque la dette concrétise enfin leur rêve qui est de faire travailler plus et de gagner moins au nom de la rigueur ; les autres comme une belle-mère qu’ils ont dans le dos et qui les force à être plus sérieux en faisant des sacrifices, disent vouloir ménager les gens, mais suivent les libéraux pour sauver leur social-démocratie.
D’abord la dette de quoi est-elle faite ?
Elle est faite des plus-values prélevées sur le travail, d’une part, et des intérêts cumulés par le calcul savant des banques, de l’autre, sur les dividendes. La dette est donc, ni plus ni moins qu’un salaire que les travailleurs ne percevront pas et qui ira dans la poche des industriels, des héritiers d’industriels, des banquiers et des aventuriers proches parents de certains chefs d’État, au milieu de toute une faune bien intégrée dans le système économique.
Mieux, cet argent frais fourni aux Etats, n’est même plus le produit d’un travail pour certains capitaux comme ceux d’origine américaine. C’est ainsi que le dollar pur produit fictif imprimé à la chaîne vaut quand même dans les 0,70 €. Il est donc très facile pour quelqu’un qui est à la source de l’inflation du dollar d’en charger des wagons entier pour les convertir en euros et de se faire une fortune basée sur une monnaie stable.
Là-dessus cette poignée d’individus prend en otage des Etats, dicte sa loi et donne des recettes de remboursement, sous prétexte que les petits épargnants sont aussi partie prenante des détenteurs de la dette. Ils oublient de dire, au passage, que les petits épargnants perçoivent de leurs capitaux placés entre 0,5 % et 2 % et que les prêts à certains États ont des intérêts de 5 % et plus.
Entraînés dans un tourbillon : remboursement = récession, donc perte d’emplois et impossibilités accrues de ne pouvoir rembourser, le clash final est proche. On constate, au passage, que la France, par exemple, a déjà remboursé en intérêts la totalité du montant qu’elle doit, il est vrai depuis 1981, le dernier équilibre des comptes, on le doit au gouvernement Barre de 1980.
Mélenchon et Attali sont d’accord sur un point : aucun Etat ne remboursera jamais sa dette à ses créanciers. On fait comme si, et en attendant, on subit le discours libéral de la rigueur, qui conduit dans le mur de la récession et du chômage.
C’est l’Europe qui est la principale responsable avec l’euro, monnaie rigide et intangible et qui ne se prête pas depuis les Institutions européennes, mais depuis des intermédiaires qui prennent au passage des milliards de commissions. Voilà où le libéralisme conduit les européens aujourd’hui. Avec les anciennes monnaies flottantes, on n’aurait pas vécu ce cauchemar. Les Etats auraient laissé filer leur monnaie et l’inflation contrôlée aurait réglé tout cela. C’est l’exemple des Etats-Unis qui ont une montagne de dollars impressionnante qui ne correspond pas à la réalité de leur PIB. Eux aussi ne liquideront jamais leur dette abyssale !
Le discours de Mélenchon n’est pas bête du tout. Il dit « Chantage pour chantage, faisons le nôtre aussi ». Nous avons un formidable levier pour peser sur les autres Etats européens, y compris l’Allemagne. Si l’Europe ne devient pas sa propre banque, si la persistance des remboursements reste à l’identique et si nous devons encore réformer pour atteindre les 3 % de déficit et plonger dans la précarité la vie de millions de Français, c’est simple, l’Etat français ne doit plus rembourser sa dette !

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Pardon, ricanent les économistes libéraux, mais immédiatement les banques ne prêteront plus à la France, puisqu’elles ne seront plus remboursées et à qui la France empruntera-t-elle les 3 milliards dont elle a besoin immédiatement pour honorer les échéances, payer les fonctionnaires et les chômeurs ?
D’où la réponse de Mélanchon : les autres Etats regarderont à deux fois avant de refuser ce que la France réclamerait dans l’hypothèse où une autre gauche serait au pouvoir. Car, le poids de la France est tel dans les marchés mondiaux (4me puissance mondiale), que ce serait la fin du système capitaliste qui exploserait en un formidable puzzle dans lequel les intérêts particuliers ne pourraient plus s’assembler dans un ordre mondial. Il faudrait des décennies pour que naisse un nouveau système, meilleur… ou pire que celui qui précède.
C’est trop dangereux s’exclament les Michel, Reynders et Compagnie. C’est impossible disent les économistes rémunérés par les banques.
Mais, messieurs les affameurs de peuple, les sangsues du pouvoir, nous touchons là à une idée révolutionnaire, égale à celle des Sans-culottes de 1789.
Peut-on faire une politique sans risque ?
Les mollassons du type Hollande et Di Rupo en ont perdu le goût. C’est leur affaire. A tout bien considéré, quelle importance ? Ils ne sont plus de gauche depuis longtemps.

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